Des milliers de fidèles musulmans sur les traces de Chérif Ousmane Madani Haïdara à Tamani : Plus de 48 915 pèlerins, 1152 véhicules, 1107 engins à deux roues, 16 pirogues ...

Nov 18, 2011 - 18:30
Nov 18, 2011 - 18:30
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Des milliers de fidèles musulmans ont convergé les 10 et 11 novembre vers les villages de Tamani et Djédabougou où  reposent les grands parents du guide spirituel de l'association ançardine Chérif Ousmane Madani Haïdara. Les fidèles ont prié pendant deux jours pour la cohésion et la solidarité dans notre pays et pour une élection présidentielle apaisée. Les pèlerins  sont venus des villes et villages de l'intérieur du pays et d'autres pays. Il a été enregistré 48 915 participants, 1152 véhicules, 1107 engins à deux roues et 16 pirogues.

'année en année, la ziara de Tamani s'inscrit comme l'un des plus grands rassemblements religieux de notre pays. Cela grâce à la ziara organisée sur la tombe des grands parents du guide spirituel de l'association Ançardine Chérif Ousmane Madani Haidara. Instituée par son père du vivant de ce dernier sur la tombe de ses grands parents, le jeune Haidara   va très vite hériter cette pratique. Très jeune, il avait pour coutume de se recueillir sur la tombe de ses parents. Devenu par la suite un grand érudit, ses disciples ont  vite fait de le suivre. Au tout début, ils n'étaient qu'une poignée de personnes à se rendre à Tamani et Djédabougou.

Aujourd'hui, ce sont quelque 48 915 fidèles qui ont fait le voyage de cette cité à très forte tradition religieuse et historique. Pour la petite histoire, c'est à Kamba, village situé à quelques kilomètres de Tamani qu'est né, Cheick Hamahollah, le père du Chérif de Nioro. Le prince guerrier du royaume bambara de Ségou, Bakaridjan Koné, qui combattit auprès de Da Monzon est aussi originaire du cercle de Barouéli. Sans oublier la mère de Soundjata Kéïta, Sogolon Kédjou qui est issue de la localité. La présence tout au long du cercle des écriteaux de l'Office malien du tourisme et de l'hôtellerie témoigne du caractère historique de la zone. C'est dire donc qu'au delà du caractère religieux de la ziara de Tamani, c'est une autre facette de l'histoire du Mali que les pèlerins ont découverte.  Ils sont venus de plusieurs pays de la sous - région, des villages et villes de l'intérieur du Mali pour répondre à l'appel de Chérif Ousmane Madani Haïdara. Parmi eux, Aboubacar Hady Thiam, ancien président du Haut conseil islamique, Amadou Nouri Tall non moins fils de feu Thierno Hady Tall de Nioro du Sahel, le soufi Adama, les représentants de la famille Kane Diallo de Dily. S'y ajoutent des jeunes prêcheurs comme Bandiougou Doumbia, Mamadou Konaté et des membres de l'Union des jeunes musulmans du Mali. L'honorable député de Bla, Yaya Haïdara, le représentant d'Ibrahim Boubacar Kéita en la personne d'Amadou Soulalé, président du parti Fama, l'ambassadeur des Pays - Bas en poste à Ouagadougou et l'artiste musicien Salif Kéïta et son épouse.

" La ziara consiste à se recueillir sur la tombe de nos disparus et en retour, nous prions Dieu pour exaucer nos vœux "

Les activités proprement dites ont débuté le jeudi 10 novembre par une lecture du Coran et l'exaltation des formules sacrées de Dieu  sur la place publique de Tamani. Dans l'après-midi, les fidèles se sont retrouvés au cimetière pour une prière collective sur la tombe des grands-parents du guide spirituel de l'association ançardine  et sur celle de son père Madani Haïdara. Occasion au cours de laquelle le sens de la ziara fut très largement explicité par plusieurs intervenants. Chérif Ousmane Madani Haidara fera savoir que la ziara est une visite que les vivants rendent à leurs proches disparus. Et au cours de laquelle, ils prient Dieu pour le repos de leur âme. Le prophète Mohamed (PSL) rappelle, le prêcheur, avait pour habitude de se recueillir sur la tombe de ses proches disparus. La maladie qui l'a arraché à l'affection des siens, il l'a contracté au cours d'une ziara. Ce qui fera dire au célèbre prêcheur que la ziara doit être une préoccupation majeure de tout musulman. " Il n'y a aucun mal à se recueillir sur la tombe de nos disparus puisque non seulement on prie pour eux mais en retour on sollicite la faveur de Dieu pour la réalisation de nos vœux ". Le président du parti Fama non moins représentant d'IBK s'est dit très touché par l'accueil et la dévotion des participants. Le diplomate hollandais en poste à Ouagadougou qui a tenu à accompagner sa femme reconvertie à l'islam, il y a de cela six ans, a salué pour sa part tous les bienfaits du baaya, le serment d'allégeance qui lie l'homme à son Dieu. Et que tout fidèle doit adopter avant d'être membre à part entière de l'ançardine. Il s'agit tout d'abord de jurer de ne rien associer à Dieu (unicité), reconnaitre que Mohamed est le prophète et suivre sa voie, ne jamais voler, ni commettre d'adultère et ne point ôter la vie à sa progéniture. Le diplomate hollandais fera savoir qu'au bout de six ans de pratique, sa femme est devenue une bonne épouse, une bonne mère et une personne intègre. " C'est une véritable école de la vie à laquelle  j'assiste ", a-t-il déclaré. Même son de cloche chez l'artiste musicien Salif Kéïta dont la présence sur les lieux a surpris beaucoup de participants. Il dira que c'est un devoir pour lui d'être présent à cette ziara. Il dit être sur place pour honorer un engagement qu'il a fait au prêcheur. Un engagement qu'il va honorer tous les ans chaque fois que l'occasion se présente. Salif Kéïta a soutenu avoir été impressionné par le caractère humble de Chérif Ousmane Madani Haïdara et par son franc parler et son éloquence à véhiculer le message de Dieu.

" Allez retirer vos cartes d'électeurs et voter pour celui qui défendra vos valeurs sociétales "
Le vendredi 11 novembre, les pèlerins ont mis le cap sur Djedabougou, village situé à une vingtaine de kilomètres de Tamani. Là repose, Moussa Haïdara plus connu sous l'appellation de shirfi Moussa. Il était soufi et a vécu en brousse pendant très longtemps avant de revenir à Djedabougou pour fonder sa famille. Dans le mausolée qui lui a été dédié, reposent deux de ses enfants, Mamadou Lamine Haïdara et Moussa Haïdara. Prières et lectures du Saint Coran furent les temps forts de cette cérémonie.

A Djedabougou, Chérif Ousmane Madani Haïdara, a exhorté les fidèles à veiller sur leurs comportements, à mieux les adapter aux préceptes de l'islam. Il les a en outre invités à retirer leur carte d'électeur. " Vous avez besoin de changement, vous le pouvez mais à condition que vous ayez votre carte d'électeur. Sans cela, vous ne pourrez pas redresser la situation. Si jamais vous restez en marge des joutes électorales, vous courez le risque de voir installer dans le fauteuil présidentiel, celui que vous n'avez jamais souhaité comme président ". Puis après, les fidèles ont continué sur Séguéla pour une dernière lecture du Coran suivie d'une prière collective. Rendez-vous a été donné pour l'année prochaine. Il faut noter, par ailleurs, que l'édition de cette année a connu une nette augmentation avec plus de 48 915 personnes contre 42 000 l'année dernière.Il est à déplorer l'absence totale de l'État en pareille circonstance pour épauler les organisateurs. Et compte tenu de l'engouement qu'elle suscite d'année en année, il est temps que l'État assiste les pèlerins à travers l'envoi des éléments de la protection civile et du personnel soignant. Les quelques rares infirmiers qui interviennent sont des bénévoles. Les ambulances qui ont été mobilisées sont celles de l'hôpital Chérifla amenées pour les cas d'urgence.
Abdoulaye DIARRA



Salif Kéïta et son épouse à Tamani pour la ziara 2011

L'artiste musicien Salif Kéïta et son épouse Mafi Kéïta étaient pour la première fois à Tamani, village du célébrissime prêcheur Chérif Ousmane Madani Haidara pour participer à l'édition 2011 de la ziara. L'enfant de Djoliba n'y était pas pour un spectacle. Mais pour un but purement religieux. Il était venu prendre part à ce pèlerinage à l'instar des milliers de fidèles qui ont fait le voyage de cette bourgade.

Comme à chacune de ses apparitions, l'arrivée du rossignol de la musique malienne ne pouvait pas passer inaperçue. Puisque, c'est le guide spirituel de l'Ançardine en personne qui l' a annoncé à l'assistance en des termes très évocateurs. " Je vous annonce parmi nous un homme que vous connaissez tous pour avoir  été très nombreux à danser sa musique. C'est notre frère Salif Kéita qui a daigné nous rendre visite. Ce n'est pas l'artiste Salif Kéita qui est là parmi nous mais un homme modeste qui a le souci de l'autre et qui est très engagé dans des actions caritatives en faveur des plus démunis. Nous le saluons pour sa présence ". En réaction à cette introduction de Chérif Ousmane Madani Haidara, l'artiste fera savoir qu'il est à Tamani pour honorer un engagement qu'il a fait au prêcheur. Un engagement qu'il va honorer tous les ans chaque fois que l'occasion se présente. Salif Kéïta a soutenu avoir été impressionné par le caractère humble de Chérif Ousmane Madani Haïdara et par son franc parler et son éloquence à véhiculer le message de Dieu.

Il a ajouté avoir été surpris par la venue à son domicile du prédicateur, lorsqu'il a invité celui-ci il y a de cela quelques jours. Ce geste, tient - il à préciser, m'a beaucoup marqué. Seules les grandes personnes peuvent agir ainsi.Par ailleurs, Chérif Ousmane Madani Haidara a salué Salif Kéita pour le cadeau qu'il lui a offert. Il s'agit d'un grand ensemble que le prêcheur a enfilé lors du lancement de la ziara.       
 Abdoulaye DIARRA      

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