L’audit des comptes de la République est obligatoire. Tous ceux qui ont géré des deniers publics ne doivent-ils pas, nécessairement, rendre compte ?
[caption id="attachment_62513" align="alignleft" width="300" caption="Hammadoun Kola Cissé, Président FMF"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/04/Kola-FEMAFOOT.jpg)
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Longtemps protégé par l’ex président renversé, Amadou Toumani Touré, le président de la Fédération malienne de football, Hammadoun Kolado Cissé s’expliquera-t-il, enfin, sur sa très mauvaise gestion des fonds du ministère de la Fonction Publique et celui de la Justice où il fut respectivement directeur administratif et financier (DAF) ? Bénéficiant de la couverture de l’ancien président ATT sous prétexte d’une familiarité et d’une consanguinité qui les lie, Kola ne s’était jamais fait inquiéter de son inculpation par les magistrats du Pôle Economique. D’ailleurs, après son interpellation, le 24 juin 2011 au Pôle Economique où il a été entendu puis relâché après plusieurs heures d’interrogation, son dossier reste toujours pendant.
Après la chute de son protecteur, Amadou Toumani Touré, de nombreuses voix se lèvent notamment dans le milieu du sport pour que lumière soit faite dans ces deux dossiers. «Nous ne voulons pas d’un président sale et mouillé à la tête de notre football. Maintenant qu’il ne bénéficie plus du soutien du chef de l’Etat, il faut que la justice fasse son travail», lance un supporter qui estime qu’il s’est retrouvé à la tête de la FEMAFOOT grâce à cet argent volé dans les caisses de l’Etat.
Il faut rappeler que Kola a mis à profit ses largesses de directeur administratif et financier et grâce, surtout, à l’implication personnelle d’ATT pour se faire élire à la tête de la FEMAFOOT, le 12 juillet 2009, à Tombouctou. Une propagande bien construite a fait courir partout que c’était le candidat de Koulouba. Le trafic d’influence de l’ancien régime avait là le terrain propice.
Rappelons qu’on reproche au président de la fédération, Hammadoun Kolado Cissé le détournement de milliers de millions de francs CFA lorsqu’il était DAF.
Dans son rapport 2009, le Bureau du vérificateur général avait noté avec insistance que les dégâts étaient énormes au sein du Ministère de la Justice et au Ministère de la Fonction Publique.
A la Fonction Publique, le rapport du Bureau du Vérificateur général a descellé des incohérences entre les informations du logiciel de gestion budgétaire (PRED) et les données livrées par la régie. Il a aussi été constaté que la DAF utilisait le compte bancaire du Programme de Développement Institutionnel (PDI) pour l’enregistrement des opérations de recettes et de dépenses. Ainsi, selon le PRED, pour l’exercice 2008, le montant total des mandats émis s’élevait à 883,31 millions de F.Cfa alors que, selon le registre de la régie, ce montant était de 804,30 millions de F.Cfa, soit un écart de l’ordre de 79 millions de F.Cfa. Quant aux fonds destinés aux dépenses d’investissement du PDI, soit 459,19 millions de F.Cfa, ils ont été utilisés par la DAF pour assurer les charges de fonctionnement. Pis, elle a procédé à l’entretien et à la réparation de plusieurs véhicules n’entrant pas dans le parc du Ministère, pour un montant de 29,84 millions de F.Cfa et a effectué des dépenses non justifiées de même nature, à concurrence de 37,09 millions de francs Cfa pour des véhicules figurant dans son parc.
Au ministère de la Justice, les rapports de contrôle produits et par la CASCA et par le Bureau du Végal ont démontré que les fonds destinés au PRODEJ ont été détournés.
Des matériels informatiques (ordinateurs, imprimantes et onduleurs) achetés et réceptionnés n’ont jamais été trouvés dans le magasin lors du passage de la mission. Que dire aussi de la passation des marchés, occultant les principes d’économie.
Les nouvelles autorités qui font de la bonne gouvernance une priorité tireront-elles ces affaires au clair. Déjà, des poursuites sont entreprises à l’encontre d’autres personnes impliquées dans le détournement des deniers publics. L’avenir nous dira plus.
Nous y reviendront !
M. DIALLO