Difficile retour à l'ordre constitutionnel : L'accès à l'Assemblée nationale interdit par plusieurs jeunes

Avr 23, 2012 - 18:35
Avr 23, 2012 - 16:28
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Les députés vivent actuellement le calvaire. Ils sont injuriés et menacés par certains jeunes regroupés dans des associations comme le Collectif Mali Uni. Les honorables députés sont interdits d'accès à l'Hémicycle avec, apparemment, la complicité des militaires chargés de la sécurité qui ont laissé ces jeunes dresser des apatams pour obstruer carrément les portes d'entrée à l'Assemblée nationale. Hier, lundi 23 avril, ni les députés, ni le personnel administratif n'ont pu y mettre pied. Il apparaît de plus en plus évident que le retour à l'ordre constitutionnel n'est pas du goût de certains acteurs de la crise que traverse le Mali. Si des responsables politiques et syndicaux comme Hammadoun Amion Guindo de la COPAM n'hésitent pas à dénoncer la prorogation du mandat des députés (recommandée par l'Accord-cadre du 6 avril) plusieurs jeunes s'agitent pour empêcher les parlementaires de travailler. Depuis deux semaines, ces jeunes regroupés au sein de l'association Yèrè Wôlô Kéné ont dressé une tribune en face de l'entrée principale de l'Assemblée nationale et y tiennent à longueur de journée des propos insultants à l'endroit des représentants du peuple. Certains jeunes jouent des cassettes relayant des diatribes, des invectives et injures proférées contre les députés. Ce lundi, à notre passage à Bagadadji, Place de la République, les associations organisatrices de cette campagne de menaces des députés avaient étendu leur tribune pour, cette fois-ci, occuper toutes les portes d'accès à l'Hémicycle. On pouvait lire sur une banderole : " Collectif Mali Uni dit non à l'aliénation politique ". La tribune est, à présent, étendue au point qu'il n'y ait plus d'espace où poser le pied pour entrer dans l'enceinte. Tout cela se fait au nez et à la barbe des éléments de la junte militaire (des militaires postés à la porte) qui semblent admirer cette occupation illégale de l'institution parlementaire. Lorsque nous avons insisté pour rentrer à l'intérieur de l'Hémicycle en montrant notre carte de presse, nous y sommes parvenus difficilement. A l'intérieur de l'Assemblée nationale, l'atmosphère était à la désolation. Pas âme qui vive. Les lieux étaient étonnamment déserts, alors que, chaque lundi, les parlementaires doivent se retrouver en conférence des présidents, c'est-à-dire la réunion du bureau de l'Assemblée nationale élargie aux présidents des groupes parlementaires. Comme on le voit, ceux qui ont renversé le régime du président ATT n'entendent pas véritablement revenir à l'ordre constitutionnel. Ils ne sont du moins pas disposés à laisser l'Assemblée nationale poursuivre ses missions. C'est donc à la CEDEAO, médiateur dans la crise malienne et garante  de la mise en œuvre de l'Accord-cadre du 6 avril, de prendre toutes ses responsabilités.  C'est aussi au président intérimaire de la République, Pr Dioncounda Traoré et au Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra de taper du poing sur la table pour que le capitaine Amadou Haya Sanogo se décide à respecter l'Accord-cadre qu'il a signé de sa propre main en laissant les députés travailler normalement. D'autant que ce sont eux qui doivent voter la loi d'amnistie dont lui et ses compagnons vont bénéficier. Bruno D SEGBEDJI djitosegbedji@yahoo.fr

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