Dioncounda Traoré hier face à la presse ‘’Sans les élections ...tout est possible… même un coup d’Etat peut arriver’’

Fév 16, 2012 - 18:40
Fév 17, 2012 - 10:06
 0  8
A  la présentation du plan d’action de la classe politique aux hommes de médias, hier à la Maison de la presse, le président de l’Adéma et de l’Assemblée nationale, Pr. Dioncounda Traoré a été amené à se prononcer sur l’hypothèse de la non tenue des élections au chronogramme arrêté par le gouvernement pour cause de crise au nord de  notre pays. Sur la question, Dioncounda a une crainte sérieuse : ‘’ tout peut arriver ……..même un coup d’Etat’’. Le président de l’Adéma et de l’Assemblée nationale, Pr. Dioncounda Traoré, était entouré pour cette conférence de presse des présidents du Parena, Tiébilé Dramé ; du MPR, Choguel Kokalla Maïga et de l’URD, Younoussi Touré. On notait dans la salle une présence massive des représentants d’autres formations politiques. Dans ses propos liminaires, le président de l’Adéma/PASJ et principal conférencier du jour, a précisé que l’objet de la rencontre était d’échanger sur la situation qui prévaut dans la partie septentrionale de notre pays et donner  des informations sur un certain nombre d’actions que la classe politique envisage mener pour y mettre fin à une crise, qui a commencé depuis le 13e siècle, en vue du retour définitif de la paix. Selon le président de l’Assemblée nationale, la situation menace aujourd’hui l’essentiel, c'est-à-dire l’intégrité territoriale ; l’unité et la cohésion nationales ; la démocratie et la République. ‘’ C’est dire combien de fois on a frôlé une catastrophe’’. Après avoir rappelé l’historique des récentes attaques, lesquelles ont commencées le 17 janvier 2012, Dioncounda a révélé qu’une psychose généralisée sévit dans les localités victimes, avec comme conséquences : la paralysie de l’activité économique et l’exode des populations. ‘’ Donc, il était urgent de trouver des moyens pour une sortie de crise. D’où cette réflexion des partis politiques faite les 2 et 3 février ayant permis de concocter un plan d’action que nous avons soumis à l’appréciation du chef de l’Etat. Et ATT nous a même aidés à l’amender’’, dira Dioncounda Traoré. (Nous vous proposons intégralement le plan d’action décliné en 16 points, lequel a été présenté par Choguel Kokalla Maïga). Dioncounda a ajouté que le plan d’action est doté d’un chronogramme précis, à réaliser avant les échéances électorales. L’objectif en filigrane étant de réunir toutes les conditions pour le respect des délais constitutionnels. ‘’ En filigrane, ce sont les élections qui sous-tendent ce plan d’action. Parce que quand on dit que la démocratie est en danger, en vérité, il s’agit des élections. Notre essentielle préoccupation est que les élections se tiennent à dates échues. C’est aussi la préoccupation du chef de l’Etat, qui nous l’a dite lors de notre rencontre. Il faut que les armes se taisent, que nos compatriotes qui ont fui la guerre puissent rentrer à la maison pour qu’on organise des élections libres, transparentes et crédibles. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour que ces élections se tiennent au chronogramme prévu’’. Interrogé sur ce qui pourrait arriver au cas où les élections n’arrivaient pas à se tenir aux échéances prévues, le président de l’Adéma et candidat à la présidentielle d’avril prochain dira que ‘’tout peut arriver…tout est possible. Même un coup d’Etat peut en sortir et ça sera un recul pour notre démocratie parce que nous allons nous retrouver dans des commissions à n’en pas finir. C’est pourquoi il faut se battre pour que les élections se tiennent. Nous refusons d’envisager que les élections ne vont pas se tenir. Et puis les gens disent que je dois assurer l’intérim, mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que la fin du mandat d’ATT n’est pas loin de celle de mon mandat. Si ATT part le 8 juin, moi je partirai le 10 août . De toutes les façons, des experts constitutionnalistes sont entrain d’étudier les différentes hypothèses ’’. Le président Dioncounda a ensuite expliqué que lors de leur rencontre avec le chef de l’Etat, ils ont été rassurés par ce dernier de l’équipement de notre armée nationale. ‘’ATT nous a rassurés que jamais l’armée malienne n’a été aussi armée qu’aujourd’hui et qu’il y a même des armes qu’on ne peut pas utiliser contre ces assaillants, qui sont aussi des Maliens’’. A en croire le président de l’Assemblée nationale, son institution avait diligenté une mission au nord pour aller rencontrer les différentes composantes sur le terrain. ‘’Ils sont 3 groupes : le plus radical, qui n’a accepter jusque là rencontrer que notre délégation, a des textes de leur République azawadienne. Le second groupe se plaint du fait que le pacte national n’a pas été correctement exécuté et le 3e groupe composé de certains revenants de la Libye ont décidé de se mettre à la disposition de la Nation. Après notre mission, nous avons rendu compte au chef de l’Etat’’. Dioncounda a aussi précisé qu’à Aguel Hoc, ce sont 95 éléments des forces armées dont 42 de la Garde Nationale qui ont été exécutés. Ils ont été tous fusillés contrairement aux images d’intoxication qui circulent sur le net. Abdoulaye Diakité PLAN D’ACTION POUR LA PAIX ET LA STABILITE AU MALI Proposé par la classe politique 1-    Contexte : Le 4 février 2012, une délégation mandatée par les partis politiques représentes à l’Assemblée Nationale a rencontré le président de la République pour lui soumettre un projet de Forum national pour la paix et la stabilité au Mali. Le chef de l’Etat a favorablement accueilli l’initiative et encouragé la classe politique à s’investir pour faire taire les armes, œuvrer au retour de la paix, renforcer la cohésion de la Nation. Le projet de plan ci-dessous décline les actions dont la mise en œuvre permettra de créer les conditions d’un retour au calme. 2-    Propositions d’actions : 1.    Exposer le projet à l’ensemble de la classe politique, 2.    Organiser une conférence de presse pour exposer les grandes lignes du projet, obtenir un temps d’antenne sur les radios et les télévisions pour expliquer le projet, 3.    Mettre au point un plan de communication interne et externe, 4.    Rencontrer les leaders religieux, les syndicats, les organisations de la société civile, les autorités coutumières de Bamako pour leur exposer le plan d’action, 5.    Rencontrer les Chefs de toutes les institutions de la République, 6.    Renforcer la confiance au sein des forces armées et de sécurité : -    En renforçant leurs capacités, -    En renforçant leur motivation, -    En les assurant du soutien de la Nation tout-entière pour rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national en vue de créer les conditions d’un cessez le  feu, 7.    Entreprendre toutes les actions nécessaires pour renforcer la cohésion nationale, éviter les amalgames et la stigmatisation et résoudre le tissu social : -    Meetings à Bamako et dans les régions ; -    Mouvements de solidarité en direction :     Des familles des militaires morts sur le champ de bataille     Des soldats au front     De nos compatriotes victimes d’amalgame. 8.    Contacter les personnalités qui ont quitté le Mali et qui se trouvent dans les pays voisins. 9.    Envoyer une délégation à Kidal, Gao et Tombouctou pour rencontrer les chefs traditionnels et les leaders d’opinion. 10.     Organiser une rencontre avec les députés et les conseillers nationaux. 11.     Rencontrer à Bamako les leaders d’opinion et représentants des populations du Nord. 12.     Aller à la rencontre de nos compatriotes réfugiés dans les pays voisins. 13.     Prendre les contacts nécessaires en vue de l’instauration d’un cessez-le feu. 14.     Prendre attache avec les gouvernements susceptibles d’apporter leur concours à l’ouverture d’un dialogue avec les groupes rebelles. 15.     Rencontrer à Bamako les ambassadeurs et représentants des pays et organisations susceptibles d’appuyer les initiatives de paix. 16.     Tenir une réunion d’information avec l’ensemble du corps diplomatique et les représentants des organisations internationales. 17.     Organiser le forum sur la paix et la stabilité dès que possible. 3-    Conclusion : Dépêcher une délégation auprès du Président de la République pour lui soumettre, pour approbation et instructions idoines en vue de la mise en œuvre de ce plan d’action. Bamako, le 07 février 2012

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow