« Je n’ai rien contre Dioncounda Traoré ; mais ce qui me déplaît chez lui, c’est sa nonchalance », disent ses détracteurs. Et un membre du Comité Exécutif de l’Adema d’ajouter, dans un éclat de rire : « C’est cette nonchalance qui trompe les gens. Car, contrairement à l’image qu’il donne de lui, Dioncounda Traoré est un homme à poigne ».
[caption id="attachment_51485" align="alignleft" width="300" caption="Mr Dioncounda TRAORE, président de l'Assemblée Nationale"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/02/dioncoundasxxx1.jpg)
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Avec son calme légendaire, une taille au dessus de la moyenne, élégant, Dioncounda Traoré n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Tous ceux qui s’y sont essayés ont retenu la leçon : on ne joue pas avec la queue du lion qui dort.
Du haut de ses 69 ans, il paraît vingt de moins. Eternel «
jeune –premier », Dioncounda Traoré s’illustre, avant tout, par son parcours.
Né à Kati un certain 23 février 1942 à Kati, le jeune Dioncounda Traoré termine ses études primaires à Kayes. Etudes sanctionnées, en 1953, par le CEPE. Entre 1955 et 1961, il fréquente le Lycée Terrasson de Fougères où il obtient tour à tour, le BEPC et BAC – Mathématiques Elémentaires. Destination : le «
pays de Lénine ». Après la faculté de langue russe à Moscou, il s’inscrit à l’Université d’Etat de Moscou. Notamment, à la faculté de Mécanique et Mathématique. Puis, obtient, coup sur coup, un DEA en Analyse Numérique, un DEA en Algèbre, un DEA en Analyse Fonctionnelle et Topologie Algébrique…
De 1971 à 1973, il est professeur au Lycée Okba d’Alger et assistant à la Faculté des Sciences d’Alger. C’était en 1975.
Deux ans après, il soutient sa thèse de doctorat en «
Mathématiques Pures ». Sujet : «
le problème de Dirichelet pour l’équation de Poisson dans les domaines convexes non bornés ». Avec la mention très honorable. C’était en 1977 à l’Université de Nice (France).
Professeur de mathématiques à l’Ecole Normale Supérieur et à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Bamako, Dioncounda Traoré a été un éminent syndicaliste. Ce qui lui valu plusieurs séjours en prison sous le région dictatorial du général Moussa Traoré.
Membre du comité syndical de l’ENSUP et co-président des trois ordres d’enseignant, il est arrêté en 1980 pour «
faits de grève ». Et déporté au Nord où il purgea sa peine. Aussi, il est suspendu de ses fonctions jusqu’en 1982.
Ce combat contre la dictature militaire, Dioncounda Traoré l’a poursuivi en 1990. Avec ses autres camarades, regroupés au sein de l’Adema –Association.
En 1991, il est le vice –président chargé de la Presse et de la formation de l’Adema. Mais aussi, directeur de publication du journal de l’Adema –association : «
Alternance ». Tout un programme.
Après la transformation l’Adema –association en parti politique (Adema –PASJ) en 1991, Dioncounda Traoré en devient son 2
e vice –président. Puis, à partir de septembre 1994, son premier vice président.
Elu député de Nara en 1997, puis en juillet 2007, il est élu président de l’Assemblée Nationale.
A noter que Dioncounda Traoré est un officier de réserve de l’Armée malienne. Avec le grade de colonel de réserve. Il a suivi la formation militaire élémentaire (1959), la formation militaire supérieure (1960) et la formation de Parachutiste (1961).
Musulman pratiquant, il est marié et père de sept enfants.
Il parle Soninké, Bambara, Français, Russe, Anglais, et Espagnol.
Oumar Babi