« Les dissimulations de la BCEAO sur la gestion du franc CFA »
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I – Par son inertie, ses non-dits et ses dissimulations, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, est responsable de la polémique qui s’enfle en Afrique et dans le monde sur le franc CFA. Les esprits sont en éveil et les critiques fusent de partout. Les Africains ont le sentiment que la BCEAO gère cette monnaie au profit de la France évidement la paupérisation de nos malheureux pays ne concerne pas la BCEAO. Ce qui est réconfortant est que le débat sur cette monnaie nous a permis d’identifier tous les agents français incrustés dans la BCEAO, dans les institutions politiques africaines et dans les milieux d’affaires, bref ceux qui auront des bénéfices à faire durer l’asservissement de nos peuples au nom de leurs petits intérêts personnels, particuliers sordides et mesquins. Ils sont tous aujourd’hui coincés, car ils ne pourront plus venir demain nous parler d’une dévaluation, la rue africaine dans ce cas réglera définitivement leur sort avec le plus grand des plaisirs. Leur traitrise ne nous étonne plus, c’est leur seconde nature. Ils sont sortis du bois pour intervenir au nom de leur maitre qui les tient en laisse comme des petits toutous afin de mériter ce pourquoi ils sont payés. Les vendus. Ils tueront leur propre mère pour du CFA, qui ne vaut même pas leurs excréments de traitres. Observez-les avec leurs molaires en or, leurs cravates en soie pure et leurs boutons de manchettes dorés, ils ne vivent pas dans le même monde que nos populations qui n’ont même pas de l’eau potable au XXIème siècle. Nous leur disons ici, que dans la vie il y a des décisions qui, lorsqu’elles sont prises tardivement, ne sont plus des solutions car comme un mutant, le problème s’est déplacé et devient plus difficile à résoudre. Pourquoi après le transfert du siège de la BCEAO de Paris à Dakar en juin 1978 n’avoir pas envisagé la fabrication des billets du franc CFA à son siège en Afrique ? Souvenez-vous des nouveaux billets de CFA en possession des rebelles dès la prise de la ville de Bouaké en 2002 pendant la rébellion ivoirienne qui avait abouti à la partition de la Côte d’Ivoire. Le fait que la France garde 15% des billets pour ses propres besoins est choquant et difficilement acceptable. De telles découvertes sont gênantes pour ceux qui veulent défendre le franc CFA. Ceux qui, comme nous, ne supportent plus la main mise de la France sur cette monnaie disent que le coût de la stabilité monétaire que propose la France est totalement exorbitant. Continuer à faire fonctionner nos malheureux pays africains en les privant de la moitié de leurs recettes d’exportation est intenable et insupportable aujourd’hui. Pourquoi la BCEAO n’est-elle pas capable de proposer que les 15 milliards d’Euros cumulés depuis des décennies servent de garantie de stabilité permettant ainsi à nos pays de sortir de ce trou sans fond qu’est ce compte opération qui en réalité profite à la France ? Nous faisons ici le pari que vous ne trouverez pas à la BCEAO un seul Africain pour porter une telle proposition de bon sens.. II – Les mensonges de la BCEAO On nous dit que le franc CFA est une bonne monnaie africaine gérée par les Africains. Mais alors, il ne devait pas y avoir des français siégeant dans son conseil avec le droit de vote. Il ne devait même pas aussi y avoir un Français siégeant dans son comité de politique monétaire. Pourquoi le président de l’UEMOA, désigné par les chefs d’Etat des pays membres et qui siège dans ce comité a-t-il un simple avis consultatif ? La BCEAO doit sortir de ses contradictions, des mensonges et de ses différentes dissimulations pour retrouver la confiance des Africains qu’elle prétend servir. Pendant plus de soixante ans le franc CFA d’Afrique de l’Ouest n’est pas convertible avec celui d’Afrique centrale pour une monnaie dont la BCEAO continue de nous dire qu’elle est convertible partout dans le monde. La BCEAO, nous a dit pendant plus de cinquante ans que des négociations sont en cours pour aplanir cette situation qui pénalise le commerce et les échanges directs entre les deux zones monétaires utilisant la même monnaie. Il n’y a aujourd’hui personne à la BCEAO pour nous expliquer le pourquoi d’une négociation de plusieurs décennies sans aucun aboutissement entre deux banques centrales africaines? Ainsi donc, un Malien désirant aller faire des achats à Yaoundé ou à Libreville, est obligé de changer à Bamako ses CFA ouest africain en Euro et les rechanger en franc d’Afrique Centrale une fois à destination. On dirait que la BCEAO a du plaisir à multiplier les entraves au commerce et aux échanges entre les deux zones CFA. Quelle confiance pouvons-nous avoir dans une banque centrale qui se comporte plus en censeur au lieu d’être le promoteur passionné d’une coopération économique et financière entre les deux zones CFA. III – Le casse des agences BCEAO de Bouaké, Korhogo et Man en Côte d’Ivoire La BCEAO a gardé un silence assourdissant sur le casse en septembre 2003 de ses propres agences bancaires dans un pays membre de la BCEAO. Aujourd’hui la BCEAO, qui sait porter plainte contre celui qui brûle un billet de cinq mille francs n’est même pas capable de nous expliquer qui est derrière ces triples casses bancaires ? Quel en est le montant ? Où est passé cet argent estimé à 16 milliards de francs CFA par la presse de la sous région. Comment cet argent a-t-il été blanchit pour se retrouver sur des comptes à Ouagadougou, à Bamako et à Dakar ? Une banque centrale peut retrouver facilement l’argent d’un casse en circulation dans son espace monétaire, pourquoi la BCEAO garde-t- elle le silence sur cette importante question dont sa propre crédibilité dépend ? Pourquoi la BCEAO n’a-t-elle pas pris des mesures de transfert de fonds avec le soutien des forces ONUCI et Licorne qui étaient dans les zones concernées par la rébellion ivoirienne ? Au regard des faits, on a aujourd’hui la triste impression que la BCEAO ne veut pas que le contribuable africain s’empare de ces questionnements liés à la crédibilité de cette banque centrale qui se dit africaine. Des soldats français en mission de paix furent retrouvés avec une partie de ce casse bancaire, oh mon Dieu quelle honte ! Ceux qui venaient nous aider n’étaient rien d’autre que de vulgaires gangsters. En entrant dans l’agence de Bouaké après le casse on y découvrait, des lits de camp, des boites de sardines françaises, des assiettes contenants les restes du dernier repas des gangsters, des coffres découpés au chalumeau, des documents de la banque incendiés et le caveau de la banque grand ouvert comme un boulevard. Du travail de professionnels. Où en est l’enquête ? Mais le plus grave est que Sidiki Konaté un cadre de la rébellion, avait déclaré à un hebdomadaire parisien que la rébellion avait demandé à la BCEAO d’ouvrir ses agences car ils n’ont pas pris les armes pour surveiller les banques. Ce courrier n’a jamais reçu de réponse de la part de la BCEAO jusqu’à ce jour. L’ensemble de tous ces faits ne peuvent nous placer dans le camp des francs maçons agents de la France qui défendent la BCEAO et sa gestion du CFA contre vents et marées. IV – La réforme de la BCEAO ou la mort, nous vaincrons ! Ceux qui sont pour le maintien de cette monnaie de singe auront du mal à nous convaincre que sans réforme de son fonctionnement cette banque centrale peut évoluer, y a rien à voir, circulez ! Tout est ici au profit de la France. Des millions d’Africains ne vont donc pas rester les bras croisés dans l’attente d’une France généreuse, qui viendra d’elle-même nous octroyer l’indépendance monétaire. Ne vous trompez pas d’époque ! Il faut arracher l’indépendance monétaire par la force. Depuis quand par amitié avec une gazelle la lionne est-elle devenue herbivore ? Nous sommes à un carrefour important où la France doit prendre les devants d’une réforme audacieuse capable de rendre service à tout le monde au risque de voir la fin du franc CFA sans elle. Car l’élan libertaire des nouvelles générations n’acceptera pas plus longtemps ce marché de dupes que même un chien refusera. Les premières mesures à prendre par le partenaire français du CFA, est :
- A) – de retirer ses deux administrateurs français qui ont le droit de véto dans les prises de décisions de la BCEAO. La politique monétaire doit se décider avec les membres de la zone franc dont la France n’est pas membre.
- B) – la fabrication de la monnaie CFA doit se faire en Afrique au siège de la BCEAO à Dakar au Sénégal. Nous savons que la France, après impression, conserve 15% des billets pour ses propres besoins. Ce genre d’accord n’est plus acceptable. Ces contrats immuables et sans évolution depuis près d’un siècle ne sont plus moralement justifiables.
- C) – la zone CFA dispose de près de 15 milliards d’euros dans les comptes d’opération du trésor public français. Cet argent peut largement assurer la convertibilité du franc CFA. Nos pays peuvent donc arrêter de verser les 50% de leurs recettes d’exportation dans le trésor d’un autre pays. Cette ligne doit être défendue pendant les négociations si on veut vraiment réformer le CFA.
- D) – La BCEAO, si elle veut être encore crédible et utile à l’Afrique après avoir si longtemps servi les intérêts de la France, doit travailler aujourd’hui et maintenant pour baisser le taux du crédit dans la zone monétaire CFA. Comment peut-on promouvoir l’innovation, les PME, la production agricole et industrielle avec le crédit à 12 ou 15% dans la zone CFA, alors qu’en zone euro on est à 2 ou 3% dans certains pays ? Nous sommes en face de taux totalement usuraires et difficiles à faire émerger une économie. Il ne faut donc pas s’étonner du niveau de paupérisation de nos malheureux pays africains de la zone CFA.
- E) – le franc BCEAO et ses défenseurs ne pourront plus nous dire que c’est une bonne monnaie, elle est solide alors qu’elle n’est même pas convertible au Cameroun, au Tchad ou au Gabon. Nous invitons les chefs d’Etat capables de tels langages à comprendre eux même le mensonge puant qui sort ainsi de leur bouche pour plaire à la France.
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