Dissolution du Cnrdre et menace de retrait du statut d’ancien chef d’état de Sanogo : Un nouveau feuilleton s’ouvre

Juin 13, 2012 - 03:45
Juin 13, 2012 - 07:16
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Porté sur les fonts baptismaux le jeudi 22 mars 2012, suite au coup d’Etat perpétré contre le président Amadou Toumani Touré, pour diriger le pays, le Comité  National de Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) présidé par le Capitaine Amadou Haya Sanogo, est resté mystérieux sur sa composition. En principe, c’est ce mardi 12 juin 2012 que ce CNRDRE sera dissout ou absorbé par une autre structure à vocation consultative. Un coup dur risque ainsi d’être porté au capitaine Sanogo d’autant que la Commission de la CEDEAO vient de réaffirmer la non-reconnaissance du statut d’ancien chef d’Etat qui lui avait été accordé le 20 mai 2012. [caption id="attachment_68487" align="alignleft" width="300" caption="Le Capitaine Sanogo"][/caption] Depuis les premières heures du coup d’Etat du 22 mars 2012, la Communauté internationale a demandé aux putschistes regroupés au sein du Comité  National de  Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) de rentrer dans les casernes. Cette demande se comprenait aisément par la dissolution du CNRDRE après qu’il ait accepté presque toutes les décisions de la Cedeao, notamment le retour à l’ordre constitutionnel et la désignation du Pr Dioncounda Traoré comme président de la Transition après avoir assuré l’intérim de la présidence de la République pendant 40 jours. En contrepartie de ces concessions, le CNRDRE a bénéficié d’une série de protections et avantages juridiques. Il s’agit notamment de la loi d’amnistie (déjà votée) et la loi d’indemnisation (pas encore votée). En plus, le président du CNRDRE, le Capitaine Amadou Haya Sanogo s’en est sorti avec le cadeau du ciel, le 20 mai 2012 : le statut d’ancien chef de l’Etat avec tous ses privilèges. Tout cela a été consenti par le peuple malien et la CEDEAO pour régler, au plus vite, les problèmes de la Transition et la situation au Nord du Mali. Sinon, le capitaine Amadou Haya Sanogo n’a jamais été chef d’Etat. Il a dirigé la mutinerie commencée le 21 mars 2012 ayant abouti à la démission officielle du président Amadou Toumani Touré le 8 avril 2012. Après cette vacance du pouvoir de la présidence de la République, conformément à l’article 36 de la Constitution, c’est le président de l’Assemblée Nationale qui assure les fonctions du président de la République. Le 12 avril 2012, le président de l’Assemblée Nationale a prêté serment. Et jusqu’à présent c’est le Pr Dioncounda Traoré qui est le Chef de l’Etat du Mali. Du 21 mars 2012 à ce jour, le Capitaine Amadou Haya Sanogo n’a pas assumé les fonctions d’un chef d’Etat. Donc, il va de soi que le statut d’ancien chef d’Etat octroyé au Capitaine Amadou Haya Sanogo à l’issue du dernier accord entre la CEDEAO et le CNRDRE, est un véritable cadeau de Dieu. Mais, le président du CNRDRE n’a pas mesuré la portée de ce statut d’ancien chef d’Etat, sinon il aurait dû s’effacer pour de bon. Ses dernières sorties dans la ville de Bamako, avec son cortège impressionnant et armé jusqu’aux dents, ont été très mal appréciées au niveau de la Communauté internationale. A quel titre, se déplace-t-il avec un impressionnant dispositif militaire et s’adresse aux militaires alors qu’il y a un Gouvernement, un Ministre de la Défense et un chef d’Etat major général des armées. Aux yeux de la Communauté internationale, après tous les accords signés le CNRDRE fait ombrage aux bons fonctionnements de la transition. Donc, la solution radicale trouvée pour mettre en veilleuse les agissements du CNRDRE, est sa dissolution pure et simple. C’est pourquoi le jeudi 7 juin 2012 à Abidjan, l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Africaine (U.A) et la CEDEAO ont exigé explicitement la dissolution immédiate du CNRDRE et qu’il se retire complètement de la gestion de la transition. En outre, ils ont exigé que les forces armées "se consacrent exclusivement, et sous l'autorité du président par intérim et du Gouvernement, à leur tâche première de préservation et de défense de l'unité et de l'intégrité territoriales du Mali". Le groupe de soutien et de suivi qui a été mis en place a insisté sur la nécessité de "créer les conditions requises" pour permettre aux institutions de la Transition d'exercer "pleinement" les responsabilités qui sont les leurs, "dans la sécurité et sans interférence aucune" de la junte militaire et de ses soutiens civils. Il a demandé aussi l’identification de tous les commanditaires et les auteurs de l’agression du président de la transition Dioncounda Traoré pour leur traduire en justice. Enfin, le groupe s’est dit déterminer à prendre des sanctions contre de tous les militaires ou civils qui entravent la transition et l’action gouvernementale. Avant la rencontre du 7 juin 2012 à Abidjan, la Commission de la CEDEAO s’est réunie le 6 juin 2012 à Lomé, et elle a réaffirmé la non-reconnaissance du CNRDRE par la Cédéao et de tout statut de chef d’Etat ou d’ancien chef d’Etat au capitaine Amadou Haya Sanogo. 48 heures après ces décisions importantes de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO concernant notamment la dissolution du CNRDRE, le Gouvernement de la Transition à Bamako a annoncé le 9 juin 2012, d’une manière voilée la dissolution très prochaine du CNRDRE. A en croire le Ministre de la Communication, Hamadoun Touré, une nouvelle structure sera créée ce mardi, 12 juin 2012, par le Gouvernement. La décision sera prise lors du Conseil des Ministres extraordinaire de ce mardi. Cette nouvelle structure qui aura une fonction consultative, va regrouper certains membres du  CNRDRE, des partis politiques et de la société civile. On se demande comment le Gouvernement va recaser les autres membres du CNRDRE dont le nombre n’est pas connu officiellement. Doit-on alors s’attendre à d’autres tensions à Bamako ? Dans tous les cas, le CNRDRE composé des forces armées et sécurité, n’a nullement besoin d’autre rôle dans la Transition que de défendre la patrie qui est en danger. Ahmadou MAÏGA

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