À Djidjan-Loulo, les tuyaux par lesquels passent les produits toxiques traversent le village à travers un canal. Ces tuyaux fréquemment se perforent en déversant le cyanure, produit très mortel. Chose qui est de nature à mettre en danger la vie des populations. Celles-ci, ont à plusieurs reprises attiré l’attention des plus hautes autorités sur la menace qui plane sur leur vie. Face aux accusations, la SOMILO a toujours minimisé les risques en faisant croire que les informations sur les tuyaux étaient des rumeurs.
![Les villageois de Didjan menacés de mort](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/10/tuyau-cyanure-Somilo.jpg)
Les images parlant plus que les mots, nous avons été témoin le mercredi 31 décembre 2014, de la fuite de cyanure à travers les tuyaux percés. Les images que nous publions prouvent à suffisance le danger qui plane sur les populations. Ce jour là, à plusieurs endroits, on voit les tuyaux percés et les équipes de la SOMILO se démêler pour les rafistoler. Ce fut la panique du côté des populations et des responsables de la SOMILO.
Si, les populations avaient peur pour leur vie, les responsables de l’usine quant à eux cherchaient à masquer l’évidence. D’où un déploiement massive d’agents spécialisés en collage de tuyaux de cyanure (photo). Si, les tuyaux ne présentent pas de danger, pourquoi boucler les secteurs où, les tuyaux sont percés et se donner tant de mal pour les rafistoler ? Des animaux meurent en consommant l’herbe contaminée par le cyanure. Que dire des nombreux accidents provoqués par le canal par lequel passe les tuyaux de cyanure (voir photo). Si, la SOMILO nie toujours la dangerosité des tuyaux, certaines personnalités importantes de ce pays sont conscientes du danger et partagent la peine des populations. Parmi ces personnes, nous pouvons citer Nancoma Keïta, ancien ministre, Secrétaire politique du RPM et Secrétaire exécutif de la Mouvance présidentielle.
Parlant de la question du nord au cours d’une interview accordée à notre confrère du journal «Procès Verbal» en date du 8 décembre 2014, Nancoma Keita ne disait-il pas qu’à Kéniéba par exemple, le Mali exploite de l'or depuis des lustres, mais il n'y a ni routes, ni électricité, ni assez d'écoles ? Pis, l'eau polluée de cyanure circule dans les agglomérations sans qu'aucune mesure de protection soit prise en faveur des populations. Cette phrase est la preuve que la direction de la SOMILO peut se mentir à elle-même ou à certains Maliens, mais pas à tous les Maliens. Aujourd’hui, les populations après s’être remises en vain aux autorités, sans succès, elles se tournent vers Dieu. Elles osent espérer que Dieu qui a le dernier mot, tranchera entre le village de Djidjan, SOMILO et les autorisés qui ferment les yeux sur leur misère.
Serge BAMBA
Source : L'Oeil