Démembrement de la Ceni du District de Bamako : L’attitude confuse du Haut Conseil islamique et de la Cafo
‘’Les démembrements de la commission électorale nationale indépendante sont constitués ainsi qu'il suit :
- la Commission électorale du District de Bamako composée de six (6) membres dont quatre (4) représentant les partis politiques et deux (2) la société civile
- la Commission électorale locale du Cercle composée de six (6) membres dont quatre (4) représentant les partis politiques et deux (2) la société civile ;
- la Commission électorale Communale composée de six (6) membres dont quatre (4) représentant les partis politiques et deux (2) la société civile ;
- la Commission électorale d'Ambassade ou de Consulat composée de deux (2) membres représentant les partis politiques et d'un (1) membre représentant la société civile.’’
Voilà, l’article 5 de la loi n°06-044/ du 4 septembre 2006 portant loi électorale qui semble être clair sur la composition des démembrements de la Ceni. Ainsi, depuis la création de la Ceni, il y a toujours un modus-vivendi entre les composantes de la société civile pour trouver un arrangement sur le partage des postes. Mais cette année, tel n’a pas été le cas lors de la mise en place du démembrement du District de Bamako. Traditionnellement, il y a une lettre adressée à toutes les organisations de la société civile pour leur demander d’envoyer la liste de leurs délégués. Ensuite, il y a une lettre du gouverneur du District qui convoque les délégués pour la mise en place du Bureau. Ce jour-là, tous les délégués doivent être munis de leurs mandats. Mais cette année, rien de tout cela. Néanmoins, les structures soucieuses de la bonne organisation des élections comme l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh), ont pris le soin d’envoyer au gouverneur du District de Bamako la liste de leurs délégués en bonne et due forme. Cependant, lors de la mise en place du Bureau, Moussa Amion Guindo est venu dicter la liste du Bureau remis par le gouverneur de Bamako, Souleymane Diabaté. Or, les délégués doivent procéder à l’élection dans la plus grande transparence.
Selon nos informations la Cafo, le Haut Conseil islamique et leurs alliés, se sont retrouvés dans les mairies des communes à la veille, pour mettre sur pied un bureau fantoche qui exclut toutes les autres organisations de la société civile. Ce qui est grave, dangereux et même anti-républicain ! En effet, depuis la création de la Ceni, ces organisations ont toujours figuré dans les bureaux locaux de la Ceni. ‘’On ne comprend pas cette alliance contrenature entre l’organisation féministe et les islamistes. C’est la première fois qu’on pratique l’exclusion dans la mise en place des démembrements de la Ceni. Et cela sous la direction d’un leader religieux’’, nous a confié une source proche de l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh) qui dénonce cette prise en otage du Bureau par la Cafo et le Haut Conseil islamique.
Si les élections ne sont pas reprises au niveau du District de Bamako, le syndicat automne de la magistrature, l’ordre des avocats du Mali et l’Association malienne des droits de l’homme, menacent de se retirer de toutes les instances de la Ceni. Mais avant, ils se sont rencontrés pour coordonner la riposte. Déjà, il a été décidé d’attaquer devant la section administrative de la Cour suprême ce Bureau mis en place au mépris des règles démocratiques. Plus grave, cette attitude confuse de la Cafo et du Haut Conseil islamique va être un coup dur pour une structure déjà discréditée par l’absence d’une vraie force d’opposition dans le Bureau national.
Au-delà, une question intrigue : pourquoi les leaders religieux sont-ils en train d’infiltrer les structures de la Ceni ? Veulent-ils prendre le pouvoir ou tout simplement donner un coup de pouce à un candidat ? Rappelons que le président de la Ceni faisait partie de ces dignitaires religieux qui ont appelé la communauté musulmane à voter pour un homme politique en 2002.
La volonté manifeste du Haut Conseil islamique d’exclure les autres confessions religieuses comme on le constate dans les bureaux du District n’est-elle pas une menace pour l’équilibre de notre société ?
On ne comprend pas pourquoi tous les postes qui devaient être occupés par les confessions religieuses sont occupés par le Haut Conseil islamique du Mali. De plus en plus, des voix s’élèvent pour dénoncer les méthodes cavalières utilisées par le nouveau président de la Ceni pour placer ses pions dans les rouages de cette structure.
Par Chiaka Doumbia
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