Drame à Kati : Une émanation de gaz d'une bonbonne fait trois morts et une dizaine de blessés

Trois morts et une dizaine de blessés, tel est le bilan d'un accident au gaz butane  survenu le mercredi 10 août  à Kati-Malibougou et qui a jeté un émoi dans la communauté de la ville-garnison de Kati.

Le drame est survenu le mercredi 10 août aux environs de 20 heures  à Kati-Malibougou, rue 344, porte 64, dans la famille d'Ousmane Diarra (49 ans) transporteur forain de son état,  quand Siaka Diarra, l'un des fils du transporteur, s'affairait à changer  le bec défectueux d'une bouteille de 6kg de Sigaz dans  la cuisine de la concession. Une fois le bec enlevé, le bouchon a aussitôt sauté au plafond dans un grand bruit d'explosion  libérant, du coup, tout le contenu de gaz de la bouteille.

 Attirée par le bruit, toute la maisonnée, le chef de famille en tête, accourut pour s'enquérir de ce qui se passait. Mal leur en prit car,  une fois le gaz en contact avec  le feu d'un fourneau qui était posé à l'entrée de la cuisine s'enflamma avant de brûler, à des degrés divers, tous ceux qui étaient sur place. Les brûlés furent transportés par les éléments du centre de secours de la Protection civile de Kati à l’hôpital.  Trois d'entre eux succomberont  des suites de leurs brûlures. Parmi eux, un bébé de six mois qui était porté par sa mère, décédé deux  jours après le drame et une fillette de onze ans, du nom de Mariam Diarra, une voisine de quartier qui était cependant tout le temps dans la famille d'Ousmane Diarra. Elle a rendu l'âme lundi dernier. Le dernier à succomber est le chef de famille lui-même, Ousmane Diarra. Il est mort avant-hier au petit matin et a été enterré le même jour  aux environs de 16 heures.

 La vie  des blessés restants  semble être hors de danger. Mariés à deux femmes Ousmane Diarra est  père de dix enfants dont le plus âgé est un Technicien de bâtiment sorti de l'ECICA mais qui chôme depuis la fin de ses études, il y a de cela deux ou trois ans. C'est dire combien Ousmane était le pilier de la famille et combien sa mort y a laissé un vide difficile à combler. Le ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgés, Harouna Cissé, ayant appris la nouvelle du drame, s'est rendu dans la famille endeuillée pour lui présenter les condoléances et la compassion du gouvernement. Avant de rendre visite aux blessés à l'hôpital de Kati pour  leur exprimer prompt rétablissement.

La délégation ministérielle avaient été précédée dans la famille d'Ousmane Diarra par les personnalités politiques et administratives locales au nombre desquelles le premier adjoint au Préfet, le Sous-préfet de l'arrondissement centrale et  le Conseiller municipal Fousseyni Diakité dit Debass.   Au-delà de ce geste ponctuel, le ministre en charge de la solidarité  serait bien inspiré de se pencher sur le cas de la famille Diarra  en songeant à une solution durable. En assurant, par exemple, un emploi pour  l'ainé de la famille, Sidi Diarra. Un proverbe chinois  ne dit-il pas  qu'au lieu de donner du poisson tous les jours à quelqu'un mieux vaut lui apprendre à pêcher et lui offrir  un filet pour qu'il en tire sa subsistance ?

Cet accident, qui a endeuillé toute une famille,  a plongé, en réalité,  la petite communauté de Kati dans l'émoi. Sous le choc, les gens s'adonnent à toutes sortes de supputations. Certains vont jusqu'à imputer l'accident à la mauvaise qualité des gaz qui circulent actuellement sur le marché. D'autant que, prétendent-ils, il y a eu récemment d'autres cas à Kati et à Bamako.

S'agissant de Kati, il y a eu effectivement,  le 12 août dernier, un cas à Kati Côrô, rue 6, porte 119. Un cas qui s'est passé dans les circonstances similaires à celui de Malibougou et qui s'est soldé par un blessé. A en croire le Sous-Lieutenant  Gaoussou Konta, Chef du Centre de secours de la Protection civile de Kati, c'est une mauvaise manipulation qui serait à l'origine de ces accidents.

Toujours est-il que devant la multiplication de ces accidents au gaz, ce serait une bonne idée de la part des autorités compétentes d'initier des campagnes de sensibilisation  et d'information à la télé et dans d'autres media sur la meilleure façon d'utiliser les bouteilles à gaz en mettant l'accent sur les mauvais gestes à éviter. Sinon le gaz en lui-même  n'est pas dangereux. Il est pratique et peut contribuer  beaucoup dans la protection de l'environnement et à travers la réduction de la déforestation.

Yaya SIDIBE