Dynamique unitaire de l’opposition FSD-COFOP : Jusqu’où peuvent aller les adversaires d’IBK ?

Nov 20, 2018 - 03:25
Nov 20, 2018 - 03:37
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A force de vouloir systématiquement réprimer les manifestations des opposants, le régime IBK ne risque-t-il pas de provoquer un climat de chienlit défavorable à sa gouvernance ? Quid du repli unitaire que cette tendance répressive peut développer chez les contestataires de son pouvoir ? En temps normal, l’adversité politique ou la répression pousse les victimes contestataires d’un régime à se donner la main pour la « résistance commune ». C’est ce scénario qui a fini par rapprocher en Côte d’Ivoire, le PDCI d’Henri Konan Bédié et le RDR d’Alassane Ouattara face à Laurent Koudou Gbagbo du FPI… Depuis plusieurs semaines, les opposants au régime du président IBK ne cachent plus leur intention de mettre en place une dynamique unitaire entre les deux grands blocs qu’ils viennent de former. Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (COFOP) se sont ainsi rapprochés pour mener des actions communes dans le cadre de la contestation de certaines décisions du pouvoir. Il s’agit du projet de « réorganisation administration » et de la prorogation du mandat des députés (mandat qui arrive à son terme le 31 décembre prochain). Et la toute première action commune de ces deux regroupements politique était la tenue d’un meeting unitaire à la Bourse du travail le 16 novembre dernier. La manif, qui avait été interdite par le Gouverneur du district de Bamako, a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. C’était un signal clair donné par le pouvoir en vue de dissuader toutes les velléités de poursuite ou d’extension de la contestation. En clair, le pouvoir voit d’un très mauvais œil la volonté des opposants de s’unir pour éventuellement intensifier leur refus de voir les décisions annoncées se concrétiser. Selon les responsables du FSD et de la COFOP, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta veut « intimider et terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien en s’en prenant au droit de manifestation pacifique qui est garanti par la Constitution. Ce faisant, il espère faire passer par la terreur ses réformes dont la finalité est la déstabilisation du Mali », écrivent-ils dans un communiqué rendu public. Avant d’appeler « toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour mettre en échec le fascisme rampant et les plans machiavéliques » du pouvoir. Par le ton de cette prise de position, l’on peut noter une certaine radicalisation dans le discours des adversaires politiques du duo 6IBK-Soumeyloy Boubèye Maïga. Or, il est évident que le président de la République et surtout son Premier ministre sont des acteurs incontournables du mouvement démocratique. Ils sont censés être très attachés à la sauvegarde des libertés démocratiques comme le droit de manifester et la liberté d’opinion. Il va donc sans dire que surtout le chef du gouvernement ne saurait s’éterniser dans un calcul de répression continuelle ou d’étouffement prolongé des acquis démocratiques. Lui, qui avait défié le dictateur Moussa Traoré en dopant le moral des populations à arracher l’ouverture démocratique. Boubèye sera donc plutôt dans la dynamique de fragiliser un tant soit peu le bloc unitaire qui se dessine entre les opposants. Ce d’autant que d’ores et déjà, le PM a déjà réussi à fissurer le camp des candidats malheureux à la dernière présidentielle : le troisième, Aliou Diallo de l’ADP-Maliba et le quatrième, Dr Cheick Modibo Diarra du RpDM ont presque jeté leur leur éponge du « combat pour la démocratie ». On ne voit plus dans aucune manifestation des opposants. D’aucun annoncent même un rapprochement de l’ADP-Maliba de la majorité au pouvoir. En outre, en parvenant à entamer le dialogue avec les autres leaders à l’exception de Soumaïla Cissé, qui a refusé à la rencontre, le chef du gouvernement d’IBK poursuit sa stratégie de diviser pour régner. Il ne reste qu’à proposer des « récompenses politiques ou d’éventuels strapontins à quelques grands déçus de la gouvernance pour casser les ailes de la contestation. C’est pourquoi, la dynamique unitaire FSD-COFOP doit redouter un essoufflement précoce. Surtout que les responsables de la COFOP reconnaissent eux la réélection ‘contestable) du président IBK ; alors que le FSD tardent à le faire. Et dire que ce dernier groupe, assez bien représenté à l’Assemblée nationale, ne voit pas réellement d’un mauvais œil la prorogation du mandat des députés. Même si Poulo, Mara et autres de la COFOP, très faiblement représenté à l’Hémicycle, ne supportent pas cette « auto-prolongation » de la législature. D’où des intérêts plutôt divergents sur lesquels le stratège Premier ministre d’IBK pourrait aisément surfer. Dans le but de dissiper ce repli unitaire passager de contestation du pouvoir, dont Soumeylou Boubèye Maïga est devenu le véritable métronome. Boubou SIDIBE/Maliweb.net

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