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![Imminence d’un remaniement](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/11/IBK-MARA.jpg)
IBK et Mara[/caption]
Le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta semble lancé à fond dans sa logique de mensonges publics en matière d’information, surtout en ce qui concerne l’épidémie d’Ebola qui semble gagner à présent tout le Mali. Comme pour dire que mentir pour brouiller les pistes devient la seule et l’unique recette du régime; après les grossiers mensonges sur l’achat de l’avion présidentiel avec ses différents prix, après celui sur l’ancien avion présidentiel qui, disait-on, ne possédait pas de document, ou encore le contrat d’armements, objet de magouilles sans précédent.
En effet, depuis des mois la sonnette avait été suffisamment tirée pour alerter les autorités maliennes sur les dangers que court notre pays, surtout du côté de la frontière guinéenne. Le pouvoir a catégoriquement refusé de fermer les frontières maliennes avec la Guinée d’où est partie l’affreuse épidémie. La non-fermeture des frontières peut se comprendre, même si les Maliens ont du mal à l’admettre. Mais le drame, c’est que nos autorités n’ont pris aucune mesure pour renforcer les contrôles sanitaires du côté de la Guinée.
A seulement 150 km de Bamako, un seul point de contrôle ( ?) a été installé dans la localité frontalière de Kourémalé, malgré l’importance des flux migratoires entre la Guinée et le Mali. Pire, on ne peut même pas parler de contrôle au niveau de ce poste de Kourémalé. La preuve, c’est l’évacuation vers la clinique Pasteur de ce vieil imam arrivé de la Guinée, le 22 octobre dernier. Or, les autorités maliennes faisaient croire depuis des mois que toutes les dispositions avaient été prises à nos frontières (surtout du côté de la Guinée) pour empêcher l’entrée au Mali de tout cas suspect d’Ebola.
En l’espace de deux semaines, deux malades sont parvenus à entrer au Mali en franchissant les points de contrôle. Ils sont tous deux venus de la Guinée, mettant à profit les défaillances du système mis en place par les autorités maliennes. Par ailleurs, à l’intérieur, le laxisme des autorités a conduit à des défaillances coupables. C’est ce qui explique le comportement irresponsable de la direction de la clinique Pasteur qui est responsable de l’introduction d’Ebola à Bamako. Cette clinique a, en fait, profité de ce laxisme qui règne actuellement dans biens d’autres domaines de la gouvernance du Mali d’IBK.
Dans un Etat sérieux et responsable, la clinique Pasteur aurait normalement fait l’objet de sanctions dès la semaine dernière. Elle doit être fermée pour le rôle qu’elle a joué dans l’expansion de l’épidémie au Mali et ses responsables doivent des explications aux Maliens.
Autre mensonge du pouvoir ? C’est l’absence d’équipements adéquats pour la protection des agents sanitaires. Aujourd’hui, contrairement aux allégations des autorités maliennes, aucune structure sanitaire à Bamako comme ailleurs dans le pays ne peut, sans risque, assurer la prise en charge des malades d’Ebola. Or, il y a quelques jours seulement, le président IBK s’était rendu à Conakry et à Monrovia pour, dit-il, apporter sa solidarité à ces pays. L’argent public dépensé pour ce déplacement du président aurait pu procurer des équipements pour les agents sanitaires qui sont les premières victimes. A défaut, il aurait pu installer au moins une dizaine de postes de contrôle le long de l’axe menant à la frontière guinéenne (de Sébénikoro à Kourémalé). Gouverner c’est prévoir, dit-on.
Mais, faute de vision et par manque de clairvoyance, IBK expose son peuple à des risques. Que dire ainsi des nombreuses défaillances révélées avec le cas du vieux Guinéen? L’accès de ce malade au territoire malien, puis son hospitalisation à la clinique Pasteur, montre à quel point le risque de l’épidémie d’Ebola était géré avec légèreté au Mali. Ensuite, il y a eu son décès non déclaré à temps et le transfert du corps en Guinée dans on ne sait quelle condition de transport.
Dans tout ça, aucune mesure n’a été prise pour protéger les populations maliennes qui ont ainsi été mises en contact direct avec des personnes porteuses du virus Ebola. Toujours les mêmes mensonges et les mêmes défaillances, avec les conséquences que l’on sait. A la date du 15 novembre, le pays comptait au moins quatre décès liés à l’épidémie qui n’a fait que profiter du manque de sérieux de la part des autorités maliennes.
Soumaïla T. Diarra