Economie : Des moutons à des prix peu abordables

Octobre 18, 2012 - 18:30
Octobre 19, 2012 - 06:20
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A l’approche de la fête de tabaski  les vendeurs et les acheteurs de moutons ont du mal à accorder leur violon en ce qui concerne le prix des ovins pour de multiples raisons. Cette année encore, les Maliens payent au prix fort la fête de l’Aïd El Kebir.  « Je vais attendre le moment opportun. Je n’ai pas les moyens. Le mouton est inabordable, excessif, trop cher ». Cette réflexion et tant d’autres, abondent partout, particulièrement aux abords des marchés d’ovins improvisés par les éleveurs et maquignons à Bamako.  La hausse vertigineuse des prix du mouton demeure au centre des discussions dans la capitale. En effet, il est presque impossible de trouver un mouton à un prix abordable. Une virée à travers les différents coins du marché, nous a permis d’avoir une idée sur les prix pratiqués. Les citoyens que nous avons rencontrés ont dû rebrousser chemin vu les prix exorbitants qui, souvent, dépassent le seuil du tolérable. Les prix oscillent entre 40.000 FCFA et 100.000 FCFA. Une hausse plus importante que celle constatée l’année précédente, où les prix étaient abordables. Pour cette année, les prix sont hors de portée. «  Je viens de voir plusieurs vendeurs. Le mouton que j’ai voulu acheter, ne coûte pas moins de 60.000 FCFA. Je me demande comment faire pour procéder au sacrifice de l’aïd, sachant que mon budget est faible. Je viens de payer la facture de l’électricité, de l’eau ainsi que le loyer », nous dira un enseignant. Moussa Konaté, maçon de son état, se plaint, lui aussi, de la cherté du mouton. «Je travaille au chantier avec mes deux frères. Nous avons pris la décision de cotiser pour le sacrifice et acheter un petit mouton. Sinon, tout seul, je ne pourrais jamais l’acheter, vu le prix exorbitant des moutons », se plaint notre interlocuteur. Par contre, les vendeurs, sont loin de se frotter les mains, contrairement à l’année écoulée où les clients étaient nombreux. A peine deux clients osent se pointer et demander les prix. «On est là depuis 5 heures du matin, quelques clients seulement se sont approchés pour prendre connaissance des prix, mais, comme d’habitude, ils nous tournent le dos», nous confie un vendeur venu de Nara, et d’ajouter : «en l’espace de 10 jours, j’ai vendu 9 bêtes, contrairement à l’année passé, à la même période j’ai vendu 30 bêtes, c’est une grande différence ». A la question relative à la cherté du mouton, les vendeurs rencontrés se défendent. «Ce n’est pas de notre faute si le prix est exorbitant», affirment-ils, préférant ainsi jeter la balle dans le camp de l’état qui n’a pas pris les dispositions nécessaires pour diminuer la flambée des prix des aliments de bétail et aussi l’acheminement des ovins dans la capitale. Pour eux, nourrir, engraisser et  transporter un mouton revient très cher, ce qui se répercute sur son prix de vente. Selon, ces commerçants, le prix des moutons n’est pas aussi déterminer d’avance. Ousmane Baba Dramé MICRO TROTTOIR Dramane Togo, puisatier à Kalaban Je n’ai pas encore acheté le mouton à cause de la pauvreté. A mon avis, le prix des moutons doit être agréable. Avec la crise que traverse le Mali, les vendeurs de mouton n’osent pas jouer à la surenchère parce que personne n’ira payer. Les gens préfèrent se ravitailler en viande par d’autres moyens que d’acheter les moutons à des prix exorbitants. Cheickna Coulibaly,  commerçant Les moutons sont très chers maintenant à Bamako. Tu t’imagine qu’il y’a des moutons de 500 000 FCFA. Les moutons qu’on a l’habitude de payer à 90 000 FCFA est cédé aujourd’hui à 200 000 FCFA. Raison pour laquelle j’ai payé le mien dans notre village qui est un peu moins cher qu’ici. Il y’a certains vendeurs qui disent que le gouvernement n’a pas pu faire beaucoup de subvention afin que le prix du mouton diminue. Cette année c’est très dur. Sitapha Thierro,  Chef de société de gardiennage J’ai payé mon mouton à 60 000 FCFA dans notre village. Mais il y’a quelqu’un dans notre service qui est entrain de cédé des moutons à 45 000 FCFA. Donc j’ai été obligé de payer un autre dans notre service. Cette année les moutons sont très chers mais à trois jours de la fête de tabaski, on connaîtra les vrais montants des moutons. Samba Diallo,  Tailleur Je n’ai pas encore payé le mouton parce que je suis très pauvre. On dit que les moutons ne sont plus cédés à 30 000 FCFA alors que je comptais sur ce prix. En tout cas je compte payer un mouton car j’ai l’habitude de le payer à chaque fête de tabaski. La pauvreté mine maintenant la population malienne. Même nous les tailleurs avons constaté cet état de fait. A quelques jours de la fête de Tabaski, jusqu’à présent il n’y’a pas de clients. Youssouf Bamba,    vendeur de moutons Maintenant les moutons varient entre 20 000 FCFA et 300 000 FCFA. Il faut reconnaître que les taxes que le gouvernement accorde au vendeur ne change rien concernant le prix des moutons. Il y’a la campagne dans chaque chose. Il y’a la campagne des habits à l’approche de la fête. Maintenant c’est la campagne des moutons puisque c’est la fête de tabaski, tout le monde en a besoin. Les vendeurs et les revendeurs profitent de l’occasion pour augmenter le prix des moutons. Outre la nourriture des moutons, les Sénégalais aussi gâtent maintenant les marchés parce qu’ils sont riches. Ils peuvent acheter les moutons à des prix exorbitants que le malien n’oserait pas le faire. Propos recueillis  par Aguibou Sogodogo

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