Edito : Dioncounda interpellé

Nov 14, 2012 - 21:54
Nov 14, 2012 - 14:58
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Dans le Communiqué final de la réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO du 11 novembre à Abuja,  3 points ont retenu notre attention sur les 29 adoptés par cette instance. Il s’agit tout d’abord du Point 11 sur le Mali: «le Sommet réitère ses instructions à la Commission pour le maintien de la force en attente en état de préparation avancée, en prévision d’un déploiement imminent, et exhorte les Etats membres à honorer leurs engagements relatifs à la fourniture de troupes et de logistique». [caption id="attachment_85019" align="alignleft" width="200"] Chahana Takiou, Dirpub 22 Septembre[/caption] Ensuite, le Point 12, qui stipule que «concernant le processus de transition, la Conférence prend note de la déclaration du Président par intérim que la Feuille de route de transition sera disponible dans les prochains jours. Elle exhorte le gouvernement du Mali à expédier les actions à ce sujet et à en assurer la mise en œuvre scrupuleuse, visant à assurer le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, ainsi que la tenue d’élections libres, justes et transparentes, durant la transition». Enfin, le Point 13 complète le précèdent: «la Conférence réitère sa décision selon laquelle ni le Président par intérim ni le Premier Ministre et les autres membres du gouvernement de transition ne pourront être candidats à la prochaine élection présidentielle». Ces deux dernières décisions auraient du être prises par les Maliens avant la réunion d’Abuja, n’eût été l’irresponsabilité de certains hommes politiques et la fuite en avant d’autres. Aujourd’hui, c’est le Président par intérim, Dioncounda Traoré lui-même, qui est interpellé par ses pairs de la CEDEAO sur sa Feuille de route, qu’il a promise à ses interlocuteurs pour dans quelques jours. Selon la procédure en cours, elle devrait être approuvée par les Concertations nationales des forces vives de la Nation, prévues du 26 au 28 novembre prochain. Or il se trouve que ce sont des partisans déclarés de Dioncounda Traoré qui œuvrent pour boycotter ces assises. Entre autres raisons évoquées, la remise en cause des institutions de la République, à commencer par la dissolution de l’Assemblée nationale, au cours desdites assises. Une  véritable alchimie, dont seul le FDR a le secret. Dioncounda Traoré est donc interpellé pour raisonner ce regroupement et lui faire comprendre que lui, comme Président intérimaire, ne peut s’associer à une entreprise qui saperait les fondements de la transition. Le Président intérimaire doit aussi signifier à ses partisans que les concertations nationales ne sont pas souveraines, c'est-à-dire que leurs décisions ne s’imposeront pas à la Nation. Les plus pertinentes d’entres elles seront en effet acheminées à l’Assemblée nationale pour être traduites en lois. Le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, a clairement dit dans les colonnes de l’Essor du 12 novembre 2012 «il ne sera pas question de remettre en cause les institutions de la République lors des assises nationales…». Comme le FDR est dans une opposition aveugle au chef du Gouvernement et demeure sourd à ses propos, il revient à Dioncounda Traoré de rassurer ses supporters. S’il ne le fait pas, il aura failli. Il est donc vivement interpellé pour convaincre ses camarades de la pertinence des concertations nationales, auxquelles il tient d’ailleurs. Parce que celles-ci devront approuver non seulement la Feuille de route mais aussi les propositions qu’il a faites dans son discours du 29 juillet. Si le FDR ne participe pas à ces assises, ça sera un échec personnel pour Dioncounda Traoré. Chahana Takiou

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