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![Edito : IBK dans le piège du fédéralisme](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/08/chahana-takiou1.jpg)
Chahan Takiou, Dirpub "22 Septembre"[/caption]
Investi le 4 septembre 2013 à la magistrature suprême de l’Etat, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a déjà un an au pouvoir. De façon classique, le bilan des 12 mois est dressé à la fois par la presse, l’opposition et même la majorité.
Pour notre part, nous estimons que des efforts ont été accomplis dans la douleur, que le gouvernement a sué sous la pluie, en raison d’énormes difficultés que vit le pays. Il suffit de se rappeler des conditions dans lesquelles, IBK est arrivé au pouvoir : un Etat effondré avec l’occupation des régions du nord, un tissu social déchiré, une armée humiliée par la défaite, sans chaine de commandement visible, une corruption institutionnalisée, soutenue par l’impunité. Le tout couronné par la main mise du Général Sanogo sur la réalité du pouvoir à Bamako.
Peut-on enrayer ces maux en cinq ans ? Que non ! Le début du quinquennat d’IBK ne peut-être que difficile tant les chantiers à bâtir sont mahousses, les défis nombreux. Par où commencer ? Tout est priorité dans un pays tombé plus bas que terre pour reprendre Seydou Badian Kouyaté.
Le nord a été reconnu comme la priorité des priorités : la relance du processus de Dialogue a été engagée, une nouvelle orientation a été fixée, une feuille de route consensuelle a été adoptée, toutes les couches sociales du pays sont impliquées pour une paix globale et définitive dans notre pays. La seconde phase des pourparlers d’Alger débute ce lundi 1
er septembre, avec un grand optimisme permettant la signature d’un accord, avant la fin de l’année, sur le sol malien.
C’est une avancée certaine, malgré les tergiversations, les ratés des 17 et 21 mai derniers.
Le rétablissement de la chaine de commandement est une réalité depuis que Kati a été décapité, en octobre 2013. L’armée est en train de se reconstruire doucement mais sûrement, un accord de coopération militaire a été signé avec la France dans le but de sécuriser nos frontières poreuses, une loi de programmation militaire est en cours de préparation, des logements sociaux sont en construction pour l’amélioration des conditions de vie des militaires.
Sur le plan institutionnel, la réforme phare demeure la régionalisation, qui constitue une nouvelle phase de la décentralisation, qui pourrait être un réservoir de solutions pour l’irrédentisme rébellion arabo-berbère. Un statut a été voté pour conforter l’opposition dans sa mission « d’utilité publique ». Qui dit mieux ?
Parlons de la corruption et de la justice, qu’en est-il dans ces deux secteurs ? La lutte contre la corruption ne prospèrera jamais sans une bonne distribution de justice. Et pour ce faire, il fallait trouver un homme de poigne, à l’image de Bathily, l’actuel Garde des Sceaux, qui ambitionne une réforme profonde de la justice, laquelle commence par le changement de mentalité des acteurs du secteur. C’est dans cette optique que des magistrats ont été emprisonnés.
Une loi sur l’enrichissement illicite a été votée par les députés afin de traquer les prédateurs de notre économie, les fraudeurs multiples au BAC et au DEF ont été arrêtés pour la première fois de l’histoire de notre pays, alors que le réseau existe depuis plusieurs décennies. Il a été démantelé sans faiblesse. Une centaine de dossiers de lutte contre la corruption est en instruction.
Sur le front social, plus de 17 milliards de nos francs ont été déboursés par le pouvoir pour améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires et autres employés de l’Etat. Malgré la grève de l’UNTM, il faut reconnaitre que des augmentations de salaires ont eu lieu sur la base de la grille indiciaire, qui a connu une hausse, depuis juin dernier, avec des rappels pour la période de janvier à mai 2014, codifiés sur les salaires du mois d’août 2014. Le personnel de l’enseignement supérieur (enseignants et chercheurs) ont vu également leurs grilles indiciaires majorées de 10% (5% à compter du 1
er janvier 2014 et 5% à partir de janvier 2015).
Faisons l’économie des investissements en cours du Qatar, du Maroc, de la France dans les domaines multiples et variés tels que les mines, les banques, la santé, l’hydraulique, l’environnement…
En vérité, IBK a travaillé. En un an seulement, tant d’énergies, tants de résultats palpables, malgré la crise économique difficile, les caprices du FMI et de la Banque mondiale, le Mali est toujours débout. IBK a bien travaillé. Il mérite d’être soutenu et encouragé pour des résultats, encore, meilleurs à ceux de la première année d’exercice du pouvoir.
Les oiseaux de mauvais augures continueront à chanter, mais, le Mali s’en sortira, inchah Allah, avec IBK.
Chahana Takiou