Edito : Entre le plan et le débarquement

Sep 16, 2012 - 18:31
Sep 16, 2012 - 14:23
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Par rapport à la crise sécuritaire du Mali, les Chefs d’Etat major de la Cedeao ne se croisaient les bras. Mais c’est la première fois qu’à Abidjan ce weekend, ils se sont réunis sur du concret : à savoir  la requête du président Dioncounda Traoré  sollicitant l’assistance matérielle  d’Abuja pour  la libération du Nord-Mali. Et ce, neuf mois après le déclenchement de la guerre Mnla-Islamistes contre la République et six mois après le passage des Régions Nord et du cercle de Douentza sous le contrôle total de groupes armés. [caption id="attachment_61140" align="alignleft" width="160"] Adam Thiam[/caption] La Cedeao traduira-t-elle immédiatement l’impatience de Yayi Boni en ponts aériens pour lâcher ses troupes sur Gao, Kidal ou Tombouctou ? Si Abuja le faisait, ce serait bien la première fois. Car les réalités africaines sont bien plus complexes en matière d’envoi de troupes, même si ces dernières années, le pré-positionnement convenu des troupes devrait pouvoir corriger les aléas du passé. Les pays contributeurs en troupes ne sont pas légion dans la sous-région. Celle-ci reste tributaire d’une quantité nigériane  - plus habituée aux mangroves qu’aux oueds-  et d’une qualité sénégalaise incertaine cette fois-ci, les Islamistes menaçant de représailles tout pays qui enverra ses ressortissants leur faire la guerre au Nord malien. Ensuite, malgré les assurances publiques données par ses émissaires, on voit mal la Cedeao s’engager dans une opération d’envergure limitée au seul  septentrion sans maîtrise sur la situation sécuritaire à Bamako  jugée volatile par bien des observateurs. Abuja, bien entendu, évitera la fixation sur le sujet sachant que Bamako ne pourra pas longtemps tenir sa ligne de zéro soldat Cedeao au Sud. Et même quand des accords seront trouvés sur tous les détails de la Micema (Mission Cedeao au Mali), il restera l’accord des Nations-Unies. Donc l’accord des argentiers, - ce sera moins compliqué- des gendarmes du monde - de Paris à Washington, les divisions sont perceptibles- et de l’Union africaine qui reste la référence sur les questions sécuritaires du continent. Si les brusques accélérations en Afrique du Nord depuis l’affaire du film blasphématoire et le baril de poudre qu’elles offrent à l’allumette salafiste ne sonnent pas le tocsin pour le Nord malien, le Mujao aura encore le temps de couper  beaucoup de mains. Hélas ! Adam Thiam 

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