L’organisation terroriste malienne Ansar dine, dirigée par l’aliéné Iyad Ag Aghali, a été pompeusement accueillie à Ouagadougou et à Alger, début novembre, pour, semble t-il, des négociations. Tous les Maliens étaient furieux de voir que nos deux voisins sont dans une démarche inappropriée, qui jure avec les positions sous-régionales, régionales et internationales.
Au moment où les rencontres se multiplient pour organiser l’usage de la force contre les terroristes qui occupent le Nord du Mali, Blaise Compaoré et Abdelaziz Boutéflika travaillent à faire échouer, ou au moins à retarder l’opération. Une manière d’augmenter les souffrances de nos populations.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/09/Chahana.jpg)
Tenez-vous bien! Dans sa déclaration de Ouagadougou, le groupe Ansardine a rejeté toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’est même engagé à lutter contre la criminalité transfrontalière organisée. Il a également lancé un appel à l’ensemble des mouvements armés pour un arrêt des hostilités. Ansar Dine a ensuite affirmé «
sa disponibilité à s’engager immédiatement dans un processus de dialogue politique avec les autorités de transition du Mali .»
Observons la déclaration du même Ansar dine à Alger. Le porte-parole de cette organisation criminelle, Mohamed Ag Aharib, y déclare: «Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) est composé de musulmans, comme nous. Nous demander de combattre d`autres musulmans, cela n`est pas dans notre éthique». C’était vendredi dernier dans l’édition du week end d’Al-Watan. Il estimait «l’on ne peut s`en prendre à Aqmi ou au Mujao (les deux autres mouvements qui occupent le Nord du Mali), sans toucher aux populations. Comment feront-ils pour distinguer un terroriste d`un simple citoyen?».
Aharib voit dans une éventuelle intervention le plan «d`une coalition internationale contre les populations arabes et touareg du Nord Mali». Le porte-parole d`Ansar Dine estime, en outre, que l’Etat malien aurait pu combattre Aqmi du temps où il était puissant «puisqu’ils (Aqmi) occupent le nord du pays (…) depuis plus de 10 ans».
Voici quelques exemples patents des grandes contradictions d’Ansar dine. Nous l’avons écrit souvent: Iyad Ag Aghali et ses hommes ne sont pas dignes de confiance. Ils n’ont jamais tenu leurs promesses et excellent dans le double, sinon le triple, langage. L’organisation terroriste qu’est Ansar dine vient de prouver, encore une fois, qu’elle n’est ni sérieuse, ni fréquentable par qui que ce soit.
Comment comprendre, que presque au même moment, à des endroits différents, on multiplie les déclarations? C’est vraiment une preuve de mauvaise foi. Comme le dit l’autre, un tronc d’arbre dans l’eau ne deviendra jamais un crocodile.
Il est donc temps pour Blaise Compaoré de comprendre que ses interlocuteurs ne sont pas crédibles et qu’en suivant leurs pas il se mettra le peuple malien à dos. Le Président du Faso doit tirer toutes les conséquences de ce double langage en considérant, ici et maintenant, qu’Ansar dine est tout simplement une organisation terroriste, avec laquelle on ne doit donc pas discuter. Sinon, comment comprendre qu’elle puisse s’engager à Ouagadougou à lutter contre les autres groupes terroristes et dire à Alger que «combattre d’autres musulmans est contraire à notre éthique». C’est cela la langue de serpent d’Ansar dine.
Ce que Blaise doit aussi savoir, c’est qu’Ansar dine est le véritable maître des régions du Nord du Mali. C’est bien Iyad Ag Aghali, le chef d’Ansar dine, qui a installé le MUJAO à Gao et Aqmi à Tombouctou. Il ne peut donc séparer Ansar dine de ces deux organisations terroristes. Elles sont toutes les trois les mêmes et doivent être combattues ensemble. Détruire le MUJAO et Aqmi, en laissant Ansar dine survivre, équivaudrait à planifier la résurgence, sinon la pérennisation, du terrorisme, du trafic d’armes, de drogues et d’otages européens, dans une zone de non droit.
Si Blaise Compaoré est de bonne foi, il doit dire aux Maliens, révoltés contre lui aujourd’hui: «je vous ai compris. Je tirerai les conclusions qui s’imposent et prendrai désormais les décisions qu’il faut».
Chahana Takiou