Edito : L’assassin crie justice
En début de semaine passée, nous assistons, par surprise, à une sortie surprenante et historique du premier responsable de la deuxième grande institution de notre pays. Saint Isaack porte atteinte à la dignité de toute une profession pour la simple raison qu’elle résiste face à toute pression dans sa mission régalienne d’informer le peuple. Il parle d’éthique et de déontologie qui, à l’en croire, manquent à l’exercice du journalisme au Mali.
Cela fait mal au destinataire du message. Mais il est d’une extrême bassesse de la part de son expéditeur.
La gestion d’un pays, est bien entendu, entre les mains des politiques. Ils doivent décider et veiller à la bonne démarche de tout et maintenir le pays dans un monde où la compétence et la performance sont indispensables pour se faire respecter.
Au Mali, cette responsabilité est loin d’être une tâche primordiale de nos politiciens. De l’avènement de la démocratie à nos jours quel acte positif ont-ils posés ? Ils se sont plutôt inscrits dans la dynamique de tout bafouer au profit de leur intérêt égocentrique. L’éducation crucifiée, la santé bafouée, l’agriculture reléguée au second plan… et enfin l’identité culturelle reniée. Ils préfèrent ressembler aux autres devant lesquels ils se prosternent, envoient leurs enfants, là-bas, afin d’assurer la relève pour leur politique de maintien du bas peuple dans l’extrême humiliation.
C’est bien le politique qui est l’assassin du Mali. Si rien ne va dans ce pays, qu’ils se tiennent pour responsables et tirent cette conclusion : si nous sommes médiocres, c’est bien à leur image. Car un politique médiocre n’enseignera que la médiocrité à son peuple.
Boubacar Yalkoué
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