Les quatre commandements proclamés par l’Union européenne ne représentent en réalité que des obligations propres du Mali envers lui-même, différents aspects d’un devoir patriotique qui incombe à tous, pour que notre pays redevienne le havre de paix qu’il a été, et surtout qu’il reste Un. Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, réunis le lundi 19 novembre ont posé quatre conditions au Mali pour qu’il bénéficie du soutien financier et logistique des 27. Quatre conditions qui viennent nous rappeler notre devoir de pays souverain: une feuille de route crédible, des élections au plus tôt, un cadre de dialogue national OUVERT, la lumière sur les exactions commises au nord comme au sud. Rien de nouveau. Rien qui demande la mer à boire.

Une feuille de route pour un gouvernement y va de sa survie, car il s’agit d’un tableau de bord. L’Union européenne demande au gouvernement, d’avoir une visibilité pour éviter le crash dans le pilotage. Il y va de la restauration de l’Etat de droit, de la soumission de l’autorité militaire à celle politique, l’inverse n’étant qu’une situation d’exception.
Plus vite les consultations électorales se tiennent, moins longtemps durera cette période d’exception. Le cadre de dialogue national attendu par l’UE pour permettre à tous les Maliens, du sud comme du centre et du nord, « toutes les forces » de se parler y compris les « groupes armés, non terroristes, qui reconnaissent l’intégrité du territoire malien », n’est guère ce spectacle que les services du Premier ministre vont servir à la face du monde pour se servir sur un plateau d’argent. Mais les partenaires du Mali veulent un cadre plus crédible. Il faut reporter ces concertations nationales qui n’auront rien de nationales en se tenant sans une bonne partie des Maliens du sud, comme des Maliens du nord. C’est un dialogue de façade, rien que pour entériner, légitimer des ambitions inavouables d’un Premier ministre partisan. Nous devons savoir que nous avons un Mali en partage et un destin commun et que personne ne le fera à notre place, à nous de nous l’approprier.
L’Union européenne demande aux autorités enfin, « de faire toute la lumière sur l’ensemble des exactions commises depuis le début de la crise, au nord comme au sud du pays ». Doit-on attendre qu’on nous dise que c’est bien d’être juste pour faire la justice? C’est ce qui vient d’arriver pour autant au gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Le comble… de s’attendre à un financement pour se précipiter à faire ses devoirs.
B. Daou