Edito : La petitesse du Président
Ceux qui font des critiques à l’endroit du Président de la République, IBK, leur sport favori, baissez les armes. IBK n’en a pas besoin. Au lieu d’admettre le fait démocratique qui autorise la liberté d’expression, écouter le peuple pour une gestion plus saine au bénéfice de la République, IBK voit en ces hommes critiques des aigris, des ‘’hassidis’’ qui veulent peindre sa gouvernance avec du noir. Le Président s’adonne à cette pratique une fois de plus, à Ségou la semaine dernière. Il fait un clin d’œil dur à tous ceux qui sont contre ses voyages et autres actes qui ne font pas honneur au Mali.
IBK prouve de nouveau qu’il ne peut pas se mettre à la hauteur. Il a plusieurs fois répondu et de façon maladroite des acteurs de l’opposition en France, ailleurs et sur le sol malien, il les a traités d’hommes animés de mauvaise foi. ‘’ Le Petit monsieur’’, tout le monde s’en souvient. Cela avait suscité une vive colère. Le peuple a condamné la sortie présidentielle car le chef de l’Etat doit accepter les opinions extérieures. Il est politique. Il fut pendant longtemps opposant. Il n’a jamais fait cadeau à ATT qu’il a traité de tout sauf du bien pendant la gestion de ce dernier. IBK considérait ATT comme anti Mali qui pactise avec le diable afin de favoriser la partition du Mali. A l’époque, qui a traité IBK d’aigri ? Personne ! Il était dans son rôle car l’opposition, ce n’est pas le fait d’apprécier mais de souligner les faits sombres du régime et lui mettre la pression dans l’unique optique de le pousser à redresser la barre au bénéfice du Mali. Et c’est cette position intransigeante d’IBK qui a payé. Ses vérités crues ont fait de lui Président du Mali. Alors pourquoi IBK, aujourd’hui président, n’aime pas du tout être critiqué, son sport favori d’antan ? L’opposition est politique, elle est dans son rôle et son objectif c’est aussi d’occuper le poste d’IBK un jour. Donc, elle doit veiller et faire des sorties à chaque fois que le régime dérape.
Cette petitesse qui s’invite de nouveau dans les débats atteste qu’IBK est loin d’être l’homme idéal pour le Mali. Il est le contraire du bonheur ; il est le côté opposé de celui qui se soucie de l’honneur du Mali. Aujourd’hui, le Mali est à la cime de l’échelle de la honte. Nous avons tout perdu. Notre souveraineté, notre honneur, notre grandeur d’antan tant chantée par IBK.
Le Mali recule et nous nous trouvons à une phase cruciale de notre existence. Personne ne peut exactement dire où va le Mali. Nous subissons impuissamment les conséquences du pilotage à vue, le principe favori de l’actuel régime.
La grogne sociale s’exacerbe. Personne ne peut le nier car les grèves en cascade et les marches l’attestent.
IBK doit se réveiller. Son bilan est catastrophique et par-dessus suicidaire. Il doit au contraire féliciter ceux qui le critiquent, depuis il y a quatre ans. Car tout ce qui a été dit sur sa gestion est vrai. Et après le peuple, l’opposition, il fait face à sa majorité de façade, la convention de la majorité présidentielle (CMP). Le malaise se manifeste à l’intérieur et les départs, partis politiques et cadres engagés à la présidence, sont une preuve tangible.
Le Mali d’aujourd’hui est tout sauf l’eldorado promis au peuple malien lors des campagnes présidentielles.
Boubacar Yalkoué
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