Lancé le 13 juillet 2009, le bihebdomadaire 22 Septembre a soufflé ses trois bougies vendredi dernier. Quelques heures avant, Saouti Haïdara, le Directeur de Publication de L’Indépendant et de Bamako Hebdo, celui-là même qui a contribué à la formation de la presque quasi-totalité des journalistes de notre rédaction, était agressé par des barbares, des individus qui n’ont pas leur place dans le Mali d’aujourd’hui.
[caption id="attachment_80256" align="alignleft" width="316"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/07/Saouti-blesse.jpg)
Saouti L Haidara[/caption]
Les intimidations et agressions de journalistes ont commencé il y a peu, deux mois à peu près, mais elles n’ont pas assez été prises au sérieux par les hommes de média et les démocrates. Le cas Saouti Haïdara vient de réveiller les consciences, avec la marche de protestation et la journée sans presse annoncées pour ce mardi.
Cette agression est en effet un avertissement pour tous les journalistes et, au-delà, pour tous ceux qui défendent les libertés publiques, individuelles et collectives, ainsi que pour tous ceux qui pensent que la place des militaires est bien dans les casernes et non dans des fauteuils présidentiel ou ministériels.
Cet avertissement, si ignoble qu’il soit, ne nous détournera pas de notre objectif: dénoncer, sans tenter de plaire à qui que ce soit, les abus, d’où qu’ils viennent. C’est pourquoi nous affirmons que ces intimidations ne nous perturberont point. Nous garderons notre ligne et nous dénoncerons, aujourd’hui comme hier, ceux que le PARENA appelle les «escadrons de la mort». Ils sont l’émanation, il faut le dire, du CNRDRE. Car avant l’avènement de cette horde de militaires, le Mali était calme et le droit protégeait tous les citoyens, malgré les abus de la justice ici ou là.
Aujourd’hui, il n’existe plus de loi en dehors de celle de Kati, qui est en train de devenir une République de sauvages, de barbares, de troglodytes (rappelez-vous des Lettres persanes de Montesquieu). Rappelez-vous ce peuple non vertueux.
Rappelez-vous la méchanceté et l’égoïsme qui ont détruit ces troglodytes. Le CNDRE est sans nul doute sur la voie de ce peuple non vertueux, qui a péri en totalité, à l’exception de deux familles. Parmi ces militaires, il y a certes des hommes vertueux et comme chez les troglodytes, c’est en eux que se trouve le salut du Mali, du nouveau Mali. C’est avec eux que nous allons bâtir le nouveau peuple vertueux du Mali, un pays où l’amour, l’amitié, le bonheur et le respect de l’autre seront partagés par tout le monde. Un pays où la méchanceté, l’égoïsme et la corruption seront bannis à tout jamais.
L’agression de Saouti Haïdara, l’un des doyens de notre presse, 62 ans révolus, évacué le 13 juillet à Dakar pour des soins, est une insulte pour la jeune génération qu’il a formée. Nombreux sont actuellement les Directeurs de publication de la place qui sont passé par son école, à commencer par Sambi Touré de Info Matin, Amadou Beïdy Haïdara du Challenger, Cheickna Hamallah Sylla de L’Aube, Oumar Baby du Canard Déchainé, Bokari Dicko de Mali Demain, Zoubeïrou Maïga de l’Hebdo du Mali et votre fidèle serviteur, qui le considère toujours comme son père spirituel.
Saouti Haïdara est un repère, une référence professionnelle. Il a le plus grand quotidien de la place, avec un siège imposant, une imprimerie moderne et une véritable entreprise de presse, qui participe à la fois au développement de la démocratie et à l’emploi des jeunes, sans compter sa contribution à l’économie du Mali, avec tout ce qu’il paye à l’Etat en termes d’impôts et autres charges fiscales. C’est vous dire que Saouti Haïdara est une grosse pointure du microcosme médiatique malien. Quand on touche donc à lui, cela veut dire que personne ne sera épargné, tôt ou tard. C’est pourquoi tous les hommes de média et les démocrates de tout bord doivent se mobiliser ce mardi, pour dire trop c’est trop! Plus jamais ça!
Il faut que ces bourreaux, disons plutôt ces adeptes de la Terreur, sachent qu’ils doivent arrêter immédiatement leur sale besogne, car ils seront démasqués et punis comme il se doit un jour ou l’autre. Messieurs les encagoulés, Messieurs les lâches, nous vous le répétons: Trop, c’est trop! Plus jamais ça!
Chahana Takiou