La parole est la chose la plus facile pour l’africain moderne. A lui, il n’est pas non plus difficile de concocter des textes. Mais, l’africain a d’énormes difficultés à respecter et à appliquer ses propres règlements écrits. Il est plus théoricien que praticien. Embarquer dans le véhicule de l’Abstrait est son grand plaisir, mais il éprouvera des dégoûts quand il est invité à pédaler la bicyclette du Concret. Cela, parce qu’il déteste l’ordre et adore le désordre. L’ordre est facilitateur des réalisations contrairement au désordre qui est réducteur et même destructeur des efforts sur la route du développement.
De l’UMOA à la CEDEAO jusqu’à l’UA, les nombreuses organisations et associations africaines sont toutes dotées de bons textes réglementaires qui deviennent inutiles dans leur phase de mise en application. Si idéaliser est une bonne chose, concrétiser en est une meilleure. Quand l’africain acceptera la concrétisation de ses nombreux bons textes, il cultivera la stabilité politique, économique et social dans son champ de développement. Prenons un exemple terre à terre. Dans les grandes villes, sur les lieux d’embarquement dans les transports en commun se produisent des bousculades qui ne permettent pas aux plus faibles d’avoir de la place dans le véhicule. Par contre dans la plupart des grandes villes occidentales, les gens se mettent en rang, sans surveillance de qui que se soit, pour embarquer tranquillement dans les transports en commun. En Afrique même au niveau national aussi pour occuper la maison du pouvoir, les plus pauvres et les plus honnêtes ont très peu de chance d’y entrer. Les plus bruyants et les plus truands habitués aux bousculades entrent dans cette maison avec effraction. Quand le désordre domine toujours l’ordre, il devient la source de toute sorte de troubles. Malheureusement, les porteurs des vestons de responsabilités qui doivent surveiller et imposer l’ordre, aiment bien chausser les souliers du désordre. Il suffit que l’africain prenne conscience de la nécessité de respecter et de renforcer l’ordre pour rendre praticable, rentable et durable son chemin sur la route du développement dans tous les domaines.
Aujourd’hui, jeter un regard furtif dans la grande cour de la politique mondiale, vous verrez que l’Afrique est le continent le plus brulant de conflits destructeurs. Des foyers de tensions sociopolitiques sont enflammés par-ci et par-là par ceux qui sèment et entretiennent des désordres dans leurs seuls intérêts personnels. Ceux-ci ont pour totem : l’ordre.