Editorial: Coup réussi

Fév 9, 2012 - 05:27
Fév 9, 2012 - 11:21
 0  6
Le Mali est en guerre depuis le 17 janvier dernier dans sa partie septentrionale contre de prétendus compatriotes appuyés par des bandits et autres narco trafiquants. Nos compatriotes fuient en masse le pays vers nos voisins immédiats. Des milliers de réfugiés sur le carreau brisant des décennies de vie commune avec les autres composantes de notre pays. Ils sont près de trente mille (30 000) de nos compatriotes des régions de Gao, Kidal et de Tombouctou à quitter brutalement le pays tant du nord qu’au sud évitant des représailles. De la part de qui ? Et à qui profite cette propagande ? Tout un débat. En quelques heures, après les manifestations de colère à Kati des femmes et enfants de militaires qui ont occasionné des saccages de biens et de domiciles de nos compatriotes du nord, la capitale malienne a été vite vidée de sa composante nordiste. Au même moment, les rebelles maintiennent le harcèlement des forces gouvernementales. Le coup a réussi pour ceux qui voulaient déstabiliser notre harmonie de pays d’accueil et d’hospitalité. Le pouvoir d’ATT est accusé à tord ou à raison de rester au pouvoir si l’on en croit l’avis général. Le projet de demeurer à Koulouba pour deux ans en créant une Transition, saute aux yeux si je me refais aux débats dans els salons feutrés de la capitale. Je ne sais pas et ne vois pas avec quel mécanisme Koulouba et ses stratèges organiseront les élections le 29 avril prochain pour deux raisons fondamentales : primo, tout le monde sait que le collège électoral malien est convocable qu’une fois et que déjà plus de 30 000 de nos compatriotes ont fui le pays ; secundo, le matériel électoral qui vient d’être attribué à une entreprise étrangère en violation des textes de notre pays, ne pourra être livré qu’en huit mois à partir de la date de signature du marché. Des interrogations demeurent donc  sur la situation actuelle que nous vivons. Le coup de Jarnac si je peux m’exprimer ainsi, a bien marché. Ce n’est que cela car, rien n’explique ce conflit si ce n’est une machination pour demeurer au pouvoir des militaires et de leurs acolytes. Qu’il s’agisse de la classe politique (d’ailleurs accusé d’être complice dans sa majorité, de cette nouvelle donne), la société civile, tous constatent les dégâts incommensurables de deux décennies de gestion de la situation du nord Mali. Les rencontres, débats et autres conférences de presse, ateliers évoquant l’organisation du scrutin du 29 avril ne sont que du saupoudrage, un tape à l’œil. Et pour cause, Koulouba sait pertinemment qu’aucune élection ne sera possible aux dates indiquées avant que les armes ne se taisent, que nos compatriotes reviennent au bercail rassurés et convaincus. Donc qu’on arrête de nous divertir et qu’ils disent la vérité, donner la vraie information aux populations. Le report des élections n’est autre et ne sera autre que le plan « B » d’ATT et de ses hommes, devenue une rhétorique dans les causeries Bamakoises. L’histoire retiendra qu’il était une fois un « sauveur » qui s’est transformé en autocrate avec comme sous couvert une démocratie aux mille facettes.

Bokari Dicko

 

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow