![Pour la paix définitive au Mali, SVP n’oubliez pas le Sud !](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/10/O’BAMBA.jpg)
Dans cette guerre de l’ombre les peuples africains sont les seuls à ne pas comprendre ce qui leur arrive vraiment, mais nos dirigeants le savent et nous le cachent. L’Afrique est à la croisée des chemins. Nous sommes comme en 1885 à l’aube d’une nouvelle balkanisation programmée du Continent. La
conférence de Berlin n’aura pas suffi à soumettre la vache laitière du monde. L’Afrique est aujourd’hui sur la table d’opération. A son chevet, l’impérialisme occidental qui veut encore
émietter nos micros Etats pour les rendre plus dociles à son goût parce que l’Afrique avec ses
30 353 212 km2 fait aujourd’hui peur :
De 100 millions d’habitants en 1900, la population de l'Afrique est passée à environ 275 millions dans les années 1950-1960, puis à 640 millions en 1990 et à un milliard en 2014. Selon les projections démographiques, dans les années 2050 les Africains seront entre 2 et 3 milliards puis 4,2 milliards en 2100.
Et tous les chefs d’Etat et sommités africains qui ont osé s’opposer à leur dessein ont été soit vilipendés, soit chassés du pouvoir comme des malpropres. Qu’il s’agisse de Laurent Gbagbo ou du jeune téméraire Charles Blé Goudé qui ont osé frontalement tenir tête à la France. De ATT qui refusa de signer l’acte de rapatriement des immigrés maliens, de Mouammar Kadhafi dont le seul tort fut de croire en l’Afrique et d’œuvrer pour son émancipation. Du président Obiang Guema ou de Idriss Deby Itno qui pourfendent aujourd’hui l’arrimage du Franc CFA à l’Euro, le sort ne fut ou ne sera pas si différent. Au Mali, IBK n’échappe pas à la traque. La France veut le « soumettre » pour mieux exploiter les ressources de notre sous-sol au nord dont les plus connues restent d’abord l’Uranium, l’eau douce, l’Or et le Pétrole. C’est une guerre de l’ombre qui a lieu en ce moment pour le contrôle des richesses du Sahara. Si la France invite aujourd’hui IBK en visite d’Etat au point que son ambassadeur, l’un des hommes les mieux informés à Bamako qualifie à tort ou à raison, de première d’un chef d’Etat malien, c’est qu’il y a anguille sous roche. Et tout à coup, brusquement, soudain, RFI se met au bambara, quel honneur ? Mais que nous valent réellement tous ces honneurs de la France de De Gaule au Mali de Modibo Keita ? La communauté malienne en France estimée à plus de 300 000 personnes et qui est, après les juifs, la première communauté noire la plus importante de France en terme de richesse a-t-elle réussi enfin à s’organiser pour le mieux ? La France commence-t-elle à craindre sa puissance économique et son poids démographique sur sa politique africaine ? Et qui sait demain si le premier président noir de la France ne sera pas un malien ? Apres avoir empêché l’armée malienne sur notre sol d’entrer à Kidal sous le prétexte fallacieux d’un risque de génocide touareg, la France dévoile enfin ses visées. Elle nous refuse l’accès parce qu’elle y était soit entrain d’exploiter nos ressources à ciel ouvert soit d’explorer des détails de notre sous-sol dont elle attendait la confirmation avant de nous libérer Kidal. Ainsi donc, tout porte à croire que la prochaine visite du président IBK à Paris portera sur des accords secrets dont nous ne connaitrons jamais les tenants et aboutissants.
Seront probablement au menu de cette visite : la question de la signature de l’accord de reconduite à la frontière des immigrés maliens sans papiers que ATT avait refusé de signer, les conditions d’un retour du Mali à Kidal, les accords d’exploitation exclusifs à la France des ressources du nord. A cela il faut ajouter, la levée probable de l’embargo sur les achats d’armes au Mali que la France nous a imposé pour affaiblir notre armée. Les parts de marché que les entreprises françaises pourraient décrocher dans la reconstruction du nord seront sans nul doute sur la table. Si IBK refuse, ne soyons pas alors surpris des révélations fabriquées qui tomberont sur sa tête dès son retour de France. Un autre Tomi sera là pour l’accueillir. Et nous disons maintenant au FMI, à la Banque mondiale et à MediaPart que ça suffit, nous vous avons compris. Les taux de croissance même à trois chiffres n’ont jamais nourri les africains, et vos articles tombent toujours quand le président du Mali essaie de s’affirmer en défendant les intérêts ou en parlant comme les maliens le souhaitent. Alors, cessez de vous laisser instrumentaliser au service de l’asservissement de nos Etats.
Le tort d’IBK est d’avoir souvent de grandes éclaircies. A chaque fois qu’il a voulu résister ou parler comme les maliens le souhaitaient des sanctions ou des histoires fabriquées ou grossies sont venues le rappeler sa « servitude ». C’est pourquoi les gouvernants africains ne doivent pas tenir leur Peuple à l’écart des accords imposés qu’ils signent sous la table et qui impacteront sur la vie de leur Peuple. Mieux vaut prendre une mauvaise décision en ayant son Peuple avec soi que de prendre une bonne décision en l’ayant contre soi. Contrairement en Afrique, les chefs d’Etat européens ont toujours leur opinion nationale avec et derrière eux. La raison en est simple. Sur les grandes questions d’intérêt national ils partagent tout et encouragent la Presse à tout trouver, analyser et commenter pour alimenter la réflexion et faciliter la prise des meilleures décisions. Si des présidents africains comme Nelson Mandela et Thomas Sankara ont réussi à changer les choses et sont devenus immortels c’est parce qu’ils avaient leur peuple à leurs côtés.
Si IBK aspire à l’immortalité, il doit partager le fardeau des réalités et des pressions qu’il subit avec son Peuple dans les formes qui restent à penser. Engager l’avenir de tout un Peuple sans sa légitimité est une faute passible de haute trahison. Nous avons le droit de savoir ce qui est signé au nom de notre pays. Et l’Assemblée nationale est là dans le format de la Démocratie représentative que nous avons choisi de donner cette caution du Peuple. C’est la seule façon de le dédouaner devant l’Histoire. Le Mali est éternel !
O’BAMBA