Editorial ‘’J’ai fait un rêve… I have a dream’’.

Mar 7, 2012 - 18:36
Mar 7, 2012 - 16:39
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A l’heure où notre système d’enseignement supérieur est toujours à la recherche de son repère, je me suis permis de faire un rêve. J’ai vu que l’université de mon pays va sortir des secousses sismiques, pour se remettre en marche. Cette université, humiliée, banalisée, dévalorisée, négligée, désorganisée, déchirée…depuis des années, va se relever. Qu’est ce qui fonde cet espoir, au moment même où nombreux sont ceux là qui ne fondent plus d’espoirs sur notre système d’enseignement sup ?   [caption id="attachment_53170" align="alignleft" width="250" caption="Fousseyn i Maiga, Dirpub Le Flambeau"][/caption] Dans mon rêve, j’ai vu défiler les images du gouvernement, des autorités en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des syndicats d’enseignants, des responsables administratifs, des enseignants, des étudiants, des parents d’élèves et autres structures impliqués dans la gestion de l’université porter haut, et dans l’unité, le flambeau de l’école malienne sur la scène mondiale. Quelle fierté de savoir, qu’en dépit du mélodrame lugubre servi par les politiques et la conjoncture socio-économique durant les 20 dernières années, les acteurs de l’école malienne ont fait fi des clivages, pour hisser très haut notre système éducatif sur les mâts les plus prestigieux. Dans mon rêve, j’ai pu voir la scission de l’université aboutir aux résultats escomptés.  Dans mon rêve, j’ai été agréablement surpris de voir une université plus organisée et structurée. Une université dans laquelle, l’effectif pléthorique des étudiants n’était plus considéré comme un obstacle mais bien au contraire une chance pour le développement de notre nation.  Dans ce même rêve, se sont égrenées, comme un  écheveau qui s’évide, les performances des enseignants, étudiants et différentes administrations universitaires. Quelle fierté j’ai ressentie en revoyant  des étudiants prononcer une phrase correctement en français et sans faute. Quelle joie j’ai éprouvé en lisant les publications de nos enseignants dans les revues et les noms de certains d’entre eux sur la liste des professeurs admis au concours d’agrégation du CAMES. Dans mon rêve, j’ai vu le gouvernement et les syndicats d’enseignants assis autour d’une table et discutant paisiblement, dans la sincérité et le patriotisme, de leurs problèmes. Dans mon rêve, j’ai entendu des enseignants, comme ceux de leurs collègues du Sénégal, dire de vive voix que l’enseignement était le plus beau métier du monde. Dans mon rêve, j’ai croisé tous les acteurs de l’enseignement supérieur échangeant ensemble et agissant dans une synergie d’action afin de trouver des solutions idoines et concrètes aux maux qui minent notre université. Dans mon rêve, j’ai vu des étudiants touchant dans la facilité leurs bourses et trousseaux sans souffrance ni larmes. Dans mon rêve, les étudiants étudiaient et vivaient dans les meilleures conditions  possibles tout en apportant leur pierre dans la construction de la nation malienne. Dans mon rêve, j’ai encore vu des infrastructures pédagogiques répondant aux besoins de nos structures universitaires, des campus dans lesquels il faisait bon vivre, des bibliothèques bien fournies en documents et toujours prises d’assaut par les étudiants et surtout des années entières sans grèves ni interruptions de cours. Quelle fierté ai-je éprouvée, en revoyant mon université retrouver ses lettres de noblesse avec des années académiques normales et la stricte application des textes en vigueur. Que j’étais heureux, de voir la violence, la corruption, l’insécurité, les trafics d’influence,  le favoritisme, les grèves interminables…subir le diktat du travail, de la rigueur, de l’excellence, de la normalisation, de l’unité… Bref, dans mon rêve, j’ai vu la scission de l’université et les autres mesures entreprises récemment par  le gouvernement sous l’impulsion de Mme SIBY Ginette BELLEGARDE, combler nos attentes en insufflant une nouvelle dynamique au système tout entier, donnant une chance à tous les acteurs de corriger leurs erreurs et repartir sur de nouvelles bases et essuyant du coup les larmes de milliers de jeunes désespérés et abandonnés à leur triste sort. Dans ce rêve, tous les maliens sont mobilisés derrière l’université et tous les acteurs ne voient qu’un seul intérêt : celui de la nation malienne. Tout ça n’était qu’un rêve certes, mais dont la réalisation n’est pas impossible. Si et seulement si les politiques et acteurs de l’université pouvaient s’en imprégner pour épargner à l’école malienne l’image d’un secteur crucifié, sacrifié sur l’autel des intérêts égoïstes et macabres. La récente reforme universitaire, quoi que l’on dise ou pense, a des aspects positifs. Ces acquis doivent être impérativement sauvegardés au profit de cette nouvelle année, au risque de ne plonger définitivement notre système d’enseignement supérieur dans le KO. FOUSSEYNI MAIGA

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