Éditorial : La guerre

La seule évocation ou prononciation de ce mot doit faire chauffer l’esprit ou bruler la langue. La guerre n’est jamais bonne. Elle ne cause que de la désolation. La guerre est l’expression de petitesse d’esprit de ceux qui la provoque. Il est vraiment difficile à comprendre qu’en 2012 des êtres pensants continuent à croire qu’il faudrait passer par la guerre pour résoudre un problème.   Chose bizarre, les faiseurs de guerre savent qu’il y a toujours au début, pendant et à la fin de chaque guerre une place pour le dialogue. Quand ce dialogue est minimisé et le monologue privilégié, la mésentente s’amplifie et se transforme en guerre. Elle cause la destruction qui rend la reconstruction inévitable. Quelle aberration de l’espère humaine que de s’atteler à détruire un environnement et s’empresser à le reconstruire. C’est la bêtise de l’être humain qui se croit plus intelligent que les animaux. Dans le nord du Mali, il ya depuis début janvier une guerre fratricide trop destructrice. Guerre entre le Mali et les bandits armés du MNLA ( Mouvement National de Libération de l’Azawad, de l’AQMI(Al Qaida du Magreb Islamique) et de Amsar Dine. Par leur complicité circonstancielle, Ils ont ensemble coincé et poussé l’armée malienne hors des trois principales régions du nord. Ces même bandits armés sont entrain de se contredire et se combattre parce qu’ils ne peuvent vivre que des gains de la guerre. Ainsi, sans conviction idéologique, ils font la guerre comme l’unique moyen qui leur permet de gagner rapidement beaucoup d’argent. Selon les informations confirmées par les médias, des groupes de bandits sous le couvert d’islamistes extrémistes ont abattu des brigands du MNLA et chassé le reste de Gao et de Tombouctou.  Ces criminels croient que seules les personnes paresseuses et moins ambitieuses passent par le travail productif et consciencieux pour gagner leur vie. Pour ces bandits armés, le monde n’est qu’un champ de batailles. Qui peut comprendre ce qui se passe dans la tête et dans le coeur d’une personne qui fait la guerre pour le plaisir de voir couler le sang humain et l’envie de remplir ses poches? Les combattants sur le terrain et les dirigeants qui ordonnent la guerre ne souffrent-ils pas tous d’une déficience mentale? Ils sont tous deux sadiques, ceux qui décident de la déclencher et ceux qui l’exécutent. Ils ont tous deux pourtant peur de mourir mais ils aiment précipiter d’autres personnes dans l’éternel gouffre de la mort. Il faudrait que les commanditaires et les exécutants comprennent qu’ils ne font que développer un esprit de vengeance chez les proches de chaque personne tuée. Ils font ainsi de la famille, de la ville et du pays de ces personnes massacrées, des foyers de tension. Des tensions qui exploseront tôt ou tard pour créer d’autres tensions meurtrières. Ainsi s’agrandi le cercle vicieux de la vengeance perpétuelle. Hélas! Lacine Diawara