Même s’il n’est pas encore définitif, il fera mal à Amadou Haya Sanogo et au Mali. Et il c’est le rapport des cinq experts indépendants des Nations-Unies sur la Côte d’Ivoire est devenu, grâce à une de ces fuites sélectives dont les médias occidentaux sont souvent les heureux bénéficiaires. Il fera mal au Capitaine révélé au monde entier le 22 mars dernier parce que ces derniers temps, le tombeur d’Att a donné l’impression de vouloir être plus un levier de sortie de crise qu’une partie de la crise malienne. Il va donc lui falloir monter au créneau pour convaincre l’opinion malienne et internationale qu’il est simplement la victime d’une machination.
Hélas, ce sera sa parole contre celle d’une administration mondiale, car même les accusateurs du Capitaine ne sont pas des fonctionnaires onusiens, ils restent adossés à l’Onu. L’avenir dira. Il reste que Sanogo devra se battre maintenant plus qu’avant où son plus grand problème était Washington. Il devra ajouter l’Ivoirien Ouattara et la Cedeao parmi ceux qui voudraient son scalp.
Or il a besoin de tout ce beau monde maintenant qu’il est le président du Comité militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Sécurité et de Défense. Le décret le nommant à ce poste ayant été signé début août par le Chef de l’Etat selon une autre fuite. Car renforcer les capacités de l’armée requiert l’appui de la communauté internationale qui verra d’abord le Capitaine avant le Comité et les bénéfices du Comité pour le Mali. Qui est devenu la vedette involontaire d’un véritable feuilleton hollywoodien où l’on pensait que c’était jusque-là la Côte d’Ivoire qui avait envoyé des mercenaires contre l’ex-junte.
Adam Thiam