Éditorial : Nuire, le verbe fondamental du catéchisme français
La France est à l’os, de plus en plus, dramatiquement même. Responsable à ses yeux de cette descente inexorable aux enfers, le deuxième coup d’Etat perpétré au Mali le 24 mai 2021, dont on s’apprête à vivre le troisième anniversaire dans moins de trois semaines, qui a ruiné les espoirs de l’Elysée et de l’Hexagone, Emmanuel Macron ayant été à seulement deux doigts de récupérer, neuf petits mois après, la première transition au Mali instaurée après la chute, le 18 août 2020, de son dévoué Ibrahim Boubacar Keïta, francophile dans l’âme. De cette tragédie bien française qui s’est jouée au Sahel, précisément dans le vieux Soudan (Mali pour ne pas le nommer), il y a un coupable qui ne peut bénéficier d’aucune grâce, le deuxième Klaus Barbie quoi ! Nicolas Normand ne disait-il pas alors que l’unique solution qui s’offrait à la France, c’est de neutraliser le ‘’nazi’’ de Kati ou de Koulouba, où qu’on le trouve ? Bref, Colonel Assimi Goïta est l’ennemi mortel, éternel, de la France. Tant qu’il est là, avec son régime, il n’y aura pas de répit, la traque ne faiblira pas. Le Mali, son pays, reste dans le collimateur des Français, dans leur ligne de mire. La France est dans la panade ; empêtrée en Ukraine, elle a perdu pied au Sahel. Adieu les ressources du sous-sol de Kidal, Ménaka, Ber, Tessalit, Taoudéni…! Deuil consommé mais vivace, la France a perdu Gao, sa principale base militaire hors de l’Hexagone ! Le centre du Mali, avec toutes les promesses grandioses dont il recèle, est perdu pour de bon ; il a repris l’antique nom de Liptako-Gourma, sous le drapeau des perspectives heureuses que construit l’Alliance des Etats du Sahel (A.E.S.). Au Burkina Faso comme au Niger, le ciel ne s’est pas moins dérobé sous les pieds de la France, singulièrement la perte de l’uranium, à Imrarène, la plus grande mine à ciel ouvert de cette richesse. Le Mali a appris à l’Afrique comment gifler le diable, il faut lui couper la main. La guerre est ouverte. La France ne cessera de concevoir des plans d’attaque complexes, il faut s’y préparer et y faire face avec détermination et stoïcisme. Le nouveau front ouvert, avec la complicité de la Côte d’Ivoire, le malheureux voisin qui a toujours comme une arête dans sa gorge l’ineptie historique d’avoir envoyé des expéditionnaires pour abattre la Transition malienne, est sur le plan économique. Le stratagème consiste à encourager les éleveurs maliens, sous le prétexte fallacieux- et bien criminel- d’une aide en faveur des éleveurs maliens afin qu’ils franchissent la frontière pour aller sédentariser en Côte d’Ivoire. Pour cette attaque économique d’un genre inédit, la France et Alassane Dramane Ouattara, à travers une ONG (créée pour la cause ou détournée de sa vocation première ?) mobilisent cinq millions d’euros pour décimer notre cheptel, immense richesse aux potentialités nombreuses.
Les hostilités sont déclenchées, il nous revient de parer à tous les coups possibles sur ce front-là. En ne perdant surtout pas de vue que le verbe fondamental du catéchisme français, c’est nuire, toujours nuire, avec des méchancetés sans renouvelées. Première fille de l’Eglise, la France s’est malheureusement dans la nuisance depuis des siècles ; elle ne connaît pas autre modus operandi. Il n’y a qu’à rappeler l’embargo décidé contre notre pays le 09 janvier 2022, dont Emmanuel Macron s’est réjoui parce qu’inédit, qui n’a pu être qu’avec la complicité de nos « chers frères de l’Afrique de l’ouest », homologué par l’U.A. et légitimé ine fine par les Nations Unies. Il n’y a qu’à rappeler les attaques avec les contrefaçons de la nouvelle monnaie guinéenne opérées par la France pour inonder la Guinée du Président Ahmed Sékou Touré. Chaque Malien est appelé à rejoindre les remparts : faire comprendre à nos éleveurs que répondre aux sirènes ivoiro-françaises de sédentarisation hors de nos frontières ne sera rien d’autre que trahir la patrie. Que les parents dissuadent les enfants de succomber à la tentation ; que les enfants promettent aux parents de demeurer de dignes Maliens ; que les épouses soient de bonnes conseillères aux maris éleveurs ; que chaque citoyen joue le rôle déterminant de faire échec au plan diabolique. Le Mali est un grand pays parce que son peuple est digne !
Amadou N’Fa Diallo
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