Editorial : Pour un nouveau système de gouvernance
L’année 2012 s’achèvera bientôt. Mouvementée, elle a été très difficile à tous les niveaux pour le Mali. Le général Amadou Toumani Touré, se prenant pour un messie, a foulé au pied tous les principes régaliens de la démocratie. Du coup, une intervention salvatrice de jeunes militaires l’a balayé comme un vent du nord.
Avant le coup de force du 22 mars 2012, tous les observateurs savaient ce qui attendait le Mali. Le général Amadou Toumani Touré avait lui même tracé le plan machiavélique de son maintien, qui, malheureusement pour lui, conduisit à sa chute.
Le Mali sous ATT avait basculé dans la drogue, la corruption, les prises et libération d’otages. Or au demeurant, ses amis Américains et Français qui l’ont fait élire président de la République du Mali l’avaient remis une feuille de route qu’il n’a jamais respecté. Parce que, pour lui, sa grande amitié avec Mouammar Kadhafi était plus rassurante. Il ignorait très certainement qu’abandonner la France et les USA au profit de la Libye, était une alliance sans issue.
Pour montrer leur suprématie au général ATT, ils ont ouvert les hostilités contre Kadhafi. La suite est connue, le Guide a rendu l’âme. Malgré cet assassinat du «Guide», notre ATT national, bien que paniqué sur le coup, ne tirera pas de leçon conséquente de ce drame. Il espérait sur sa ruse mais aussi sur certains hauts gradés à ses ordres pour une sortie honorable. Mais hélas ! Les bérets verts de Kati ont contrarié sa course. Et depuis, ATT, chassé du pouvoir, est en exil à Dakar. La leçon qu’il faut retenir, c’est que le lieutenant-colonel de mars 1991 s’est toujours joué des Maliens par la division.
ATT tout comme son prédécesseur Alpha Oumar Konaté ont procédé par la division pour mettre le pays en lambeaux. Comment peut-on réconcilier un peuple dont a déchiré les fondements sur lesquels il repose ? Ces vingt dernières années, les dirigeants ont sciemment foulé au pied les fondements de notre société. ATT aura été le président, qui a entretenu toutes les conditions de la guerre civile au Mali.
C’est sous le général président «fuyard» qu’il y a eu pour la première fois des échauffourées entre Peulhs et Bwa. La crise au nord du Mali serait également commanditée par lui. Un militaire président agressif, le Mali n’en veut pas. Tournons la page ! Lorsque le coup force a eu lieu, nous avons applaudi à grands cris. Le cri de soulagement est en train de se transformer en désespoir par la faute de la communauté internationale.
Au motif qu’il faut rétablir l’ordre constitutionnel qui signifie en clair le retour au «système du général Amadou Toumani Touré» au Mali prenant ainsi tout le peuple en otage. C’est cette équation que le professeur de mathématiques essaye de résoudre méthodiquement point par point. Mais les Maliens, fatigués de ces tractations des docteurs ès politique, demandent le changement de système politique existant depuis plus de quarante trois ans (43).
Quarante trois ans (43 ans) de formations de cadres corrompus, 43 ans de détournements de deniers publics, 43 ans de manipulation des jeunes diplômés sans emploi, 43 ans de grandes délinquances à l’Office du Niger.
Le temps est venu pour mettre fin aux systèmes affreux de Moussa, Alpha et ATT pour la renaissance d’un Mali nouveau, un Mali d’espoirs et d’espérances porté par une nouvelle génération de cadres intrinsèques. C’est à cette condition que le capitaine et le CNRDRE sont tenus de relever le défi actuel pour que les générations futures ne disent pas un jour : «Tout ça pour ça seulement».
Amy SANOGO
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