Le Mali est en crise. Une crise née des espoirs déçus, des frustrations accumulées face à la veulerie de responsables politiques incapables de répondre aux aspirations du plus grand nombre de Maliens. Ce pays, s’il existe encore avec l’occupation d’une bonne partie de sa superficie (plus de 2 /3), est devenu depuis le mois de mars dernier la risée du monde entier. Depuis, l’on ne cesse de tirer à boulets rouges contre les bandits de grands chemins, la ribambelle de combattants fuyards de la guerre en Libye sur notre sol et l’alliance du MNLA avec les narcotrafiquants soi-disant djihadistes et fondamentalistes d’Ansar Dine et du MUJAO.
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Idrissa I. MAIGA, Dirpub L’AGORA[/caption]
Certes, la situation du Mali inquiète plusieurs pays et nombre de bonnes volontés. L’Union sacrée autour du Mali le 19 octobre dernier le prouve éloquemment. Cependant il est malheureux en ces moments de crise, de voir certains rouler pour eux-mêmes, pour leurs propres intérêts ou ceux de leurs pays, tout simplement. Ainsi, chacun prêche pour sa chapelle.
Si la résolution 2071 adoptée le 12 octobre dernier par le Conseil de sécurité des Nations Unies, rejette toute négociation avec les groupes armés qui ne rompent pas avec le terrorisme et ne respectent pas le principe de l’intégrité territoriale du Mali, nous craignons fort que l’avis des populations sous occupation ne soit pas pris en compte.
Nous ne sommes pas des belliqueux. Seulement ceux qui auront l’art de le penser doivent se rappeler la gravité de la situation dramatique que vivent les populations du Nord et qui ne devrait plus se reproduire. Aujourd’hui, au Mali, il ya une nécessité de guerroyer dans les cœurs de tous ceux qui vivent au quotidien avec le sens élevé du patriotisme. Le sang qui sera versé pourrait contribuer, sans nul doute, à ramener les vertus de la paix.
Les populations du Nord n’aspirent aujourd’hui, qu’à une seule et unique chose : leur libération pour après s’occuper de ceux-là qui se sont rendus coupables de crimes et de violations graves de droits humains.
Une autre vérité, c’est que les autorités de Bamako doivent faire preuve de responsabilité pour pouvoir abréger les souffrances des populations. Elles doivent le faire au pas de course. Sans tenir compte des offres de médiation, dons et aides de certains pays dont des voisins immédiats qui ne cachent point leur soutien aux terroristes qui envahissent notre pays.
En outre, s’il est vrai que les populations du nord apprécient et gardent en mémoire l’élan de solidarité nationale et internationale dont elles font l’objet, elles ont constaté cependant avec amertume, les tergiversations à Bamako au sud pour le contrôle du pouvoir et les collisions d’intérêts piteux de certains acteurs politiques avec les ennemis pendant qu’elles sont soumises aux sévices les plus odieux au nord.
Si négociation, il doit y avoir c’est bien avec ceux qui ont subi les amputations de pieds et de mains, la flagellation, la privation de liberté, le viol, la spoliation de biens matériels, le déplacement forcé, la destruction du patrimoine culturel et les exactions de toute sorte imposées à eux par les islamo-bandits du MNLA, d’Ansar DINE et du MUJAO.
En somme, toute autre décision prise, sans une consultation digne de ce nom des populations, sera nulle et non avenue, car elles sont déjà décidées dès leur libération à s’organiser fraction par fraction, hameau par hameau, village par village pour défendre les terres des ancêtres et assurer ainsi leur survie. Plaise à DIEU
Idrissa I. MAIGA