La crise que nous vivons a permis de constater le peu de cas que fait la classe politique du sort du peuple. Habitués à vivre des prébendes d'Etat, les rentiers de la politique ne se préoccupent que passablement des déboires de la nation.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/08/peuple.jpg)
Ouvrez les yeux et regardez ! Alors que les deux tiers du pays sont occupés par des bandits armés, nos partis et leurs chefs se battent pour des postes ministériels. Alors que les exaltés d'Ansar Dine démolissent notre patrimoine culturel, nos partis et leurs chefs défilent à la CEDEAO pour mendier des postes. Alors que les populations du nord crèvent de faim, nos partis et leurs chefs battent le pavé à Bamako pour occuper des maroquins. Alors que le pays est privé de l'aide internationale et que son budget est divisé par deux, nos partis et leurs chefs croient possible et urgent de faire supporter par le bon peuple les frais somptuaires liés à la création de 10 ou 15 ministères supplémentaires.
Auront-ils enfin pitié de ce pays ?
Le comble, c'est qu'ils prennent le peuple pour un dadais en maquillant adroitement leur course folle aux places d'un discours mielleux centré autour de la libération du nord et du patriotisme. Allons ! Lequel d'entre eux a abrité gracieusement sous son toit un réfugié du nord ? Lequel a financé les études de jeunes nordistes pourchassés par les rebelles ? Lequel a remis un seul véhicule à notre armée pour les besoins de la guerre ?
Non, leur but n'est pas de libérer le nord ni de redonner au pays son lustre perdu ! Leur but, leur seul but, c'est la présidence de la République, c'est la primature, c'est le gouvernement. Pour y manger et pour y boire. Pour y faire la fête. Ils ont le regard rivé au prochain scrutin et, en attendant ce scrutin qui s'annonce assez lointain, ils veulent faire bombance aux frais du contribuable. Et quand bien même ils auront perdu le scrutin à venir, ils invoqueront tout et son contraire pour contester la légitimité de celui qui aura été élu afin de l'obliger à leur allouer, en public ou en secret, une parcelle des privilèges que confère la gestion des affaires publiques.
Aujourd'hui, les Maliens ont compris...Ils ont compris que la politique, chez nous, ne vaut pas que l'on s'y fie. Et c'est parce que la classe politique a pris elle-même conscience de son discrédit qu'elle tente de récupérer la seule force restée débout après le 22 mars 2012 : l'islam. Au mépris de la laïcité proclamée de l'Etat et de l'interdiction constitutionnelle de tout parti religieux, nos partis et leurs chefs multiplient les courbettes devant le Haut Conseil Islamique dont la force de mobilisation les rend malades de jalousie. Question: à quoi sert de courtiser le Haut Conseil Islamique tout en jetant le peuple au panier ?
Tiékorobani