Effondrement du socialisme-communisme, triomphe mitige du capitalisme et de l’Occident : Pour des modèles « politique » et « économique » africains
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- De plus en plus, de millions d’Africains sont convaincus, jour après jour, que des solutions imaginées par les autres et implantées sur le continent n’ont pas donné les résultats escomptés.
- Alors, tout le retard du continent n’est pas imputable aux envahisseurs. Il faut rompre avec les théories permanentes de complot et de la victimisation pour une prise en mains de notre destin. Les pays Africains ne pleurnichent plus pour le départ d’un sauveur qui n’en est pas un. L’Afrique doit trouver ses propres voies pour le progrès et ses propres remèdes aux maux qui rongent le continent dont le dénominateur commun est le manque de développement économique et social. Ce sont ces "voies et remèdes" que nous appelons « modèles Africains ». La sémantique n’a pas beaucoup d’importances : propres voies, solutions adaptées aux spécificités ou tout simplement modèles, etc., il ne fait aucun doute le meilleur sauveteur de l’Afrique, ce sont les Africains eux-mêmes. Au nombre des millions de compétences dans tous les domaines du savoir, les filles et les fils du continent se doivent de les trouver, de les imaginer, de les concevoir et de les mettre en applications.
- Non, les Africains ne sont ni des « incapables à penser » encore moins des « incapables à faire». Il est vrai que des centaines d’années d’esclavage et de colonisation ont tellement meurtri l’Homme noir qu’il doutait de lui-même. Il se considérait, dans bien des domaines du savoir, comme un incapable, vivant dans un complexe d’infériorité injustifié. Il n’arrivait pas à se faire confiance et pensait que les solutions à tous ses problèmes étaient dans les mains des envahisseurs.
- Cette époque est révolue. L’Afrique ne demande qu’à nouer des partenariats « gagnant – gagnant » avec le monde entier dans le respect et la considération réciproques. Celui qui n’a pas compris cela est un « incapable à changer ». Et il doit partir de lui-même ou se fera virer sans tapages ni bruits.
- Aux indépendances, chaque pays est resté dans le cercle de la puissance coloniale qui a longtemps influencé, voire imposé, ses choix politiques et économiques à son ancienne colonie. Ainsi si l’ancienne puissance coloniale était un pays à économie socialiste, le pays adoptait généralement le socialisme comme système économique. Il en était également du système économique capitaliste. Chaque pays faisait sien, les « modèles » de la puissance coloniale.
- Comme ces deux blocs économiques étaient en opposition, les pays du continent voulant bâtir leur développement économique avec tous les pays du monde, sans partis pris, semblaient tiraillés entre eux. Certains ont tenté de rester équidistants de chaque camp, en créant un troisième bloc, les « non alignés ». Le Président Modibo Keita du Mali a été un grand artisan aux côtés de Présidents Africains comme Hailé Sélassié, Nasser, Sékou Touré, Kwamé N’Krumah et à l’échelle mondiale comme le Maréchal Josip Broz Tito de Yougoslavie, Indira Ghandi, Fidel Castro, etc.
- Finalement, le monde était divisé entre les deux blocs : les pays Occidentaux à économie capitaliste ou libérale et les pays de l’Est, à économie socialiste ou communiste. Ces deux systèmes économiques étaient en bataille depuis la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945 jusqu’en 1989, la chute du mur de Belin qui séparait les deux Allemagnes, dans la nuit du 09 au 10 novembre 1989.
- Le coup de grâce qui a définitivement « enterré » le socialisme a été donné dans les années 1991 – 1992 par le dernier Président de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), feu Mikhaïl Gorbatiev.
- La « victoire » du Capitalisme sur le Socialisme, celle des pays de l’Occident sur les pays de l’Est, semble totale. La guerre des idéologies est remportée par les pays Occidentaux. Le grand philosophe, économiste Américain Francis Fukumaya, écrit un article très célèbre intitulé « La fin de l’histoire », puis un livre « La fin de l’histoire et le dernier homme »,1992 édition Macmillan Inc, New York, édition française présentée par Hubert Vedrine, Flammarion mars 2018.
- leur modèle de démocratie libérale, leurs cultures et les valeurs sociales.
- bref leur mode de vie,
- Les valeurs unanimement acceptées à l’échelle mondiale comme socles du développement économique et social sont : la technologie et l’interdépendance économique des pays.
- Par contre, les peuples tiennent absolument à leurs cultures, leurs valeurs, en somme tout ce qui fait leurs identités. Ils refusent la prétendue universalité des valeurs occidentales.
- Nul ne doute que la culture est le socle du développement économique et social.
- Les Africains jusque-là perméables à tout et consommateurs tous azimut de tout ce qu’on leur proposait commencent à se réveiller pour dire haut et fort, en filigrane, « nous sommes prêts à tout partenariat économique, mais sans ingérence politique, ni atteinte à notre culture, à nos valeurs ». D’ailleurs c’est ce qu’ont toujours fait les monarchies du Golfe et d’autres grands pays. Mais on ne rejette des propositions qu’avec des contrepropositions. Les pays Africains n’avaient pas beaucoup de propositions en mains, surtout qu’ils étaient convaincus qu’ils sont tellement pauvres qu’ils ont besoin de sauveteurs. Des réflexions sont engagées, partout sur le continent pour trouver des « voies d’accès et de gestion » du pouvoir du politique.
- Le suffrage universel direct comme mode de désignation des dirigeants ne semble pas adapter aux réalités Africaines : des pays multi-ethniques, à plusieurs régions et sans masses critiques d’instruits capables de discernement.
- Tout modèle qu’il soit politique ou économique a besoin de temps pour produire ses effets, des résultats. Ce sont les résultats obtenus au fil des épreuves du temps qui permettent d’évaluer la pertinence d’un modèle. Les inadaptabilités et autres insuffisances relevées sont corrigées pour le consolider.
- Les pères des indépendances n’avaient-ils pas bien vu cela en créant en 1963, une Organisation qui a pour vocation d’œuvrer pour la paix et l’unité du continent ? Soixante (60) années après la création de l’OUA, une Organisation régionale, la Cédéao créée en 1975 pour promouvoir la paix par le développement économique et social en Afrique de l’Ouest, crée une « armée en attente » pour attaquer un pays membre, après avoir infligé aux populations des sanctions et des embargos les plus inhumains.
- Quelle attitude belliqueuse, de va-t’en guerre !! Comme si les envahisseurs n’avaient pas assez fait avec l’esclavage et la colonisation, des Africains passent à l’action contre leurs frères et sœurs. Nous avons tellement compris la théorie de « guerre chirurgicale (faire la guerre en choisissant les morts) de l’occident » que les
- Pourtant la Cédéao dispose outre ses propres instruments, de nombreux
- Pourquoi au lieu de recourir à ces instruments pacifiques, la Cédéao tend à privilégier les sanctions, l’usage de la force et les guerres tout en sachant les conséquences incalculables : des milliers de morts, des orphelins, des mutilés, des refugiés, des destructions économiques, la désolation ? Quelle belle méthode de promotion de la paix ?
- Depuis plusieurs années, le monde traverse une grande crise économique. Comme le capitalisme semble être le seul système économique grâce à sa « victoire sur le socialisme », ses tares et insuffisances apparaissent progressivement. Le système serait – il à bout de souffle ?
- En effet, la spéculation financière a atteint des records avec des milliers de milliards de Dollars et d’Euros fabriqués au moyen de l’usage de la « planche à billets », pour empêcher l’effondrement des banques lors des crises financières et celui de toute l’économie lors des crises sanitaires, dont dernièrement le Covid-19.
- Ensuite le système devient de plus en plus inhumain. Le Prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz, a alerté dans son livre « La grande désillusion », paru aux éditions Fayard 2002, « La mondialisation, ça ne marche pas ni pour les pauvres, ni pour l’environnement, ni pour la stabilité de l’économie mondiale ».
- A quoi servent des grands chiffres affichés par une économie alors que des millions de personnes vivent dans la misère : sans logement, sans assistance médicale, etc. Le système n’arrive pas à résorber le chômage qui est devenu un fléau mondial, la pauvreté gagne du terrain. Des diagnostics pertinents sont faits par des sommités de l’économie, des finances, des sciences de gestion et sociales dans des ouvrages dont on cite entre autres :
- Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel, « Quand le capitalisme perd la tête », 2002, Edition Fayard,
- Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel, « La grande désillusion», 2002, Edition Fayard, On pourrait faire un résumé de ce livre comme suit : le Prix Nobel d’économie, ancien Responsable à la Banque mondiale, ancien Conseiller spécial du Président Bill Clinton, appelle les pays sous-développés à ouvrir les yeux et cesser de rêver. Au diagnostic actuel, les Institutions de Breton Woods ne feraient jamais leur développement.
- « Le livre noir du communisme, Crimes, terreur, répression » paru en 1997 aux éditions Robert Laffont. Ecrit par un collectif de 06 auteurs de différents pays, c’est un ouvrage qui essaie de faire un bilan du communisme à l’occasion du 80ème anniversaire de la révolution russe de 1917.
- Jean Ziegler « Le livre noir du capitalisme » 1998, éditions Terre des cerises. C’est un ouvrage collectif écrit par 16 auteurs sous la direction de Jean Ziegler « Il aborde beaucoup de problèmes mondiaux, de la Traite des Noirs à la mondialisation financière ».
- Laurin Lamothe, F. Legault, S. Tremblay-Pepin, « Construire l’économie post-capitaliste », 2023 Lux éditeur Québec,
- C. Pauchant, « Adam Smith, l’antidote ultime au capitalisme, Sa théorie du capabilisme », 2023, Dunod Paris.
- Giddens, T. Blair, « La Troisième Voie », 2002, Edition du Seuil, Paris VIème. L’ancien premier britannique, homme d’Etat, Tony Blair pense que, ni le capitalisme, ni le communisme ne feront le bonheur du monde. Il est urgent de trouver une « troisième voie » en tirant les leçons des deux premières.
- Autant d’alertes par de grands penseurs et connaisseurs du système qui militent en faveur des réflexions pour des modèles dans les pays Africains, prenant en compte l’histoire, la culture et la géographie du continent. L’Afrique de nos grands-parents et arrières grands parents n’était ni capitaliste, ni socialiste.
- Des modèles économiques ont pourtant existé au berceau de l’humanité. Des entretiens avec des personnes âgées, et dans un passé très récent au moment des indépendances, on pouvait observer chez beaucoup de communautés, ce qui suit :
- Le Village ou la Communauté avait ses biens : champs, animaux, plantations et autres biens de la collectivité. Les produits de ces biens servaient à couvrir les dépenses du village ou de la communauté. Ils étaient suppléés par des appuis réclamés aux familles.
- Chaque famille avait ses biens collectifs appartenant à la famille le « foroba » et les biens des membres de la famille, le « djon foro ». Le « foroba » servait à faire aux dépenses de la famille. Il était complété, aux besoins, par des biens des membres de la famille.
- Pourrait-on dire, voici un nostalgique qui veut ramener le temps. Pourtant ce modèle pourrait être reproduit dans le contexte du Mali d’aujourd’hui avec la même architecture.
- Les villages et les communautés sont remplacés par l’Administration centrale, (l’Etat) et les Collectivités décentralisées. Elles doivent reprendre l’économie en mains la création d’entreprises publiques et mixtes. Le pays doit reconstituer son tissu industriel par la création de sociétés d’Etat et la promotion de sociétés nationales.
- Des « cahiers de charges économiques » doivent être donnés aux collectivités décentralisées avec des objectifs clairs.
- La cellule familiale et les Unités privées demeurent le noyau économique de création de richesse du pays.
- Tout modèle repose sur deux facteurs clés de succès : des esprits pensants qui proposent et des leaders politiques ou Hommes d’état charismatiques qui croient et mettent en œuvre.
- Sur le continent, au risque de choquer plus d’un, l’économiste Alassane Dramane Ouattara est comparable à J.M. Keyns. En effet, lors de la grande crise de la dette des années 86 /87, le Président Félix Houphouët Boigny lui fait appel, alors qu’il était Gouverneur de la Bcéao.
- Tout modèle se penche sur les mécanismes adéquats de financement de l’économie. La dette semble incontournable. L’endettement d’un pays est relativement complexe. Il est difficile d’en parler si on ne connait pas tous les paramètres notamment :
- l’horizon, c’est-à-dire la durée de remboursement,
- le montant total par rapport au Produit Intérieur Brut, c’est-à-dire la richesse annuellement créée par le pays, permettant son remboursement : c’est la « soutenabilité » de la dette.
- le mode de remboursement : échéance unique à terme ou échéances étalées dans le temps.
- le service de la dette : les taux d’intérêts qui peuvent être fixes ou variables,
- les taux de change flottants pour l’endettement en monnaies étrangères,la répartition de la dette entre « dette intérieure » et « dette extérieure », d’une part et d’autre part, entre l’Etat, les Collectivités territoriales et le Secteur privé. Un pays pourrait s’endetter pour le rétrocéder aux Entreprises, aux Collectivités territoriales ou pour faire face à ses propres besoins, le financement du déficit d’un Budget de fonctionnement ou d’investissement.
- Fukuyama, « La fin de l’histoire et le dernier homme », 1992, édition Mcmillan Inc, New York, édition française présentée par Hubert Vedrine, Flammarion 2018,
- ONG Oxfam, Rapport d’étude « Loi des plus riches », 2020.
- Traité révisé de Cotonou de juillet 1993
- Commission de la Cédéao, « Instruments et mécanismes régionaux de gouvernance endogène et de prévention des conflits » février 2009.
- Diarra, « Le capitalisme aux abois, parce qu’il n’y aura plus de nouvel âge d’or », Les Echos Hebdo N°1692 » et dans le journal en ligne « Malikilé N°1173 » du 02 septembre 2022,
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