Election présidentielle au Mali : La sanction des électeurs pour bientôt

Mar 8, 2012 - 18:31
Mar 8, 2012 - 15:52
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Dans quelques semaines, le peuple, ici comme ailleurs, est invité à arbitrer d’importantes joutes politiques. Il s’agit de confronter des projets et des propositions, de départager les différents candidats en lice, de conférer, au finish, à un seul parmi tous, le suprême privilège d’être le premier de cordée, à charge de nous conduire vers les sommets de nos rêves. Un exercice ancré depuis l’évènement de la démocratie dans notre pays.   Comme tel, le peuple est appelé, par l’expression de son suffrage, le temps d’une élection, à concentrer dans les mains de quelques uns d’entre nous d’énormes pouvoirs ainsi que, disons-le, les avantages et les privilèges subséquents. Le bulletin que le peuple glisse dans l’urne, de manière apparemment banale, prend une singulière importance. Il dessine les contours d’une carrière. Il scelle un destin. Il décide du sens d’un parcours. Le peuple, habituellement réduit à n’être qu’une généralité vaporeuse, qu’une référence abstraite et lointaine dans les discours des politiciens, prend subitement du relief. Il est élevé à la dignité d’un arbitre suprême. Faisons un arrêt sur image. Le faible taux de participation qui s’est illustré depuis des années dans notre pays, doit interpeller la conscience des leaders de ces partis politiques pour se situer.  Sous nos cieux, aucun parti politique n’a pu avoir l’idée de nous édifier sur cette dérive. Le taux de participation n’est jamais au rendez-vous. Comme si notre pays était des espaces singuliers animés par des acteurs d’un genre particulier.   La démocratie que l’on s’exerce à construire dans ces conditions, quand elle ne l’insulte pas, en le caricaturant, rit au nez du modèle original dont elle prétend s’inspirer. Le politicien, dans cet univers, est une espèce d’homme et de femme qui ne vit, ne se développe, ne prospère que dans les eaux stagnantes d’un marigot. Le second arrêt sur image, concerne le débat politique. Une espèce rare en voie de disparition. Nos hommes politiciens fuient le débat. Parce qu’ils ont la peur bleue de tout débat contradictoire avec la crainte d’entendre un autre son de cloche. Avec l’appréhension d’entendre d’autres voix, des voix autres que la sienne, des voix autres que celles de ses porte-voix et haut-parleurs attitrés. Le parti politique, dans cet univers, est naturellement une coquille vide, une machine qui tourne dans le vide. Sauf sur les consultations électorales, sa seule et unique raison d’être. Sans élection, en effet, le parti politique, sous nos cieux, serait comparable à un hangar désaffecté, à la merci des rats, des araignées et des cafards. Tous les citoyens d’un pays font de la politique, dès lors qu’ils se préoccupent d’apporter leur part à la construction de la cité. C’est bien là le sens étymologique du mot politique. Il n’est pas nécessaire que tous ces citoyens se découvrent une âme de politicien, qui, lui s’affaire à conquérir ou à conserver le pouvoir d’Etat. Il n’y a donc pas une seule manière de faire la politique. Le politicien, de ce fait, choisit l’une des voies de servir un idéal, à savoir, construire la cité. B  DICKO

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