Election présidentielle du 28 juillet 2013 : Déclaration politique du FDR sur les risques de fraudes électorales.

Juillet 18, 2013 - 13:27
Juillet 18, 2013 - 13:27
 0  3
En ce jeudi 18 juillet, au onzième jour de la campagne électorale en cours, en prévision de l’élection présidentielle prévue le dimanche 28 juillet sur l’ensemble du territoire du Mali, le Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République, FDR, qui réunit 129 députés sur les 147 que compte l’Assemblée Nationale, 37 partis politiques, 40 associations de la société civile et la plus grande confédération syndicale du Mali, prend ouvertement à témoin l’opinion nationale et internationale pour attirer son attention sur les risques de fraude massive.   FDRAu mois de juin, sans qu’aucun responsable de l’Administration n’en fasse l’annonce, nous savions de source sûre que 8 millions de cartes NINA avaient été imprimées alors que le nombre total d’inscrits sur les listes  électorales s’élève à 6,8 millions. Au courant  de ce même mois, un de nos députés a interpellé, à l’Assemblée Nationale, le Ministre en charge de l’Administration Territoriale sur cette étrange quantité, source de possibles problèmes. Le Ministre a confirmé la réalité du surplus de cartes, la justifiant, selon ses affirmations, pour parer aux éventuelles insuffisances. Ensuite, pour nous rassurer, le Ministre a déclaré qu’il allait mettre le surplus de cartes sous scellé et le confier à la CENI.     Depuis nous n’avons vu aucune mesure prise dans ce sens. Que compte t-on faire de ses 1,2 millions de cartes non identifiées ? Avait-on besoin d’imprimer autant de cartes, soit 20% des besoins pour parer à d’éventuelles insuffisances ?     Comme pour le surplus, d’autres informations nous parviennent disant que les cartes en surplus non identifiées sont retournées à la SAGEM, l’imprimeur des cartes NINA, pour les identifier cette fois-ci. Mais à quelle fin et pour qui ? ET ce ne sont pas les seules interrogations sur la transparence du processus électorale. Nous constatons que dans certains pays, l’intégralité des cartes destinées aux Maliens de l’extérieur n’ont pas été livrées. Où sont les restants de carte et pourquoi ne sont elles pas livrées ?  On constate également que le bureau de vote ne figure pas sur la carte de l’électeur. Ce qui fait qu’aucun électeur ne sait, à la date d’aujourd’hui, dans quel bureau de vote il va  voter et rend crédible toutes les rumeurs sur la création de bureaux de votes fictifs destinés à organiser des fraudes massives.   De notre analyse, nous ne voyons ni transparence, ni équité dans la façon dont le Ministère en charge des élections gère actuellement le processus électoral. Tout laisse croire à l’organisation d’une fraude programmée au profit d’un candidat.   Ce n’est pas tout. A la date d’aujourd’hui, nous n’avons aucune précision sur la logistique et les sécurités prises pour le transport des votes et des procès verbaux des bureaux de votes. Nos inquiétudes restent entières quant à la fiabilité du système électronique de comptage des votes.     Aussi, nous attirons l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ces insuffisances du processus électoral en cours. Nous demandons à la CEDEAO, à l’Union Africaine, à la France, à l’UE, à l’ONU, de veiller à ce que le processus électoral soit transparent, équitable et crédible pour que les résultats soient légitimes, donc acceptables pour tous.   Une élection contestée est la pire chose qui puisse arriver au Mali en ce moment où tous les efforts doivent être consacrés à la réconciliation et la reconstruction nationales. Nous déclarons de façon claire, ferme et déterminé que nous n’accepterons aucun verdict qui ne soi qui ne soit le résultat d’élections libres, justes et transparentes.     Nous invitons l’ensemble des partis membres du FDR et de nos militants à être les sentinelles vigilantes pour des élections libres et transparentes. Il appartient au peuple malien de choisir librement ses dirigeants, à travers un processus électoral infaillible.     A défaut d’élections libres et transparentes qui pourront permettre de voir des hommes et des femmes diriger avec efficacité et loyauté le pays, uniquement inspirés et animés par l’exigence de résultats, proposant des idées nouvelles et performantes pour sortir résolument les populations de la misère et de l’insécurité, le Mali risque de connaître des crises et des coups d’Etat en série. Ce qui anéantirait tous les efforts des patriotes et démocrates Maliens et de la communauté internationale afin que notre pays retrouve l’ordre constitutionnel, la paix et la concorde nationale.   Pour finir, j’en appelle au sens de l’intérêt général des Maliens. Je les invite à se tenir debout et à exiger que les élections du 28 juillet se fassent dans l’équité et la transparence.     Bamako le 18 juillet 2013 PO/Président du FDR Fatoumata Siré

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow