En visite dans la Venise malienne, le samedi 21 janvier dernier, pour la conférence de section de son parti, le RPM, IBK, sans être un griot comme il l'a si bien dit lui-même, n'a pas tari d'éloge pour le président ATT qu'il reconnait comme étant «un frère, un ami et un bon citoyen». Comme pour prouver aux Mopticiens qu'il est en parfaite complicité avec le président, IBK a révélé avoir parlé avec ATT avant de se rendre à Mopti.
Pour IBK, venir à Mopti, la ville natale du président ATT sans en parler à ce dernier équivaut à un crime de lest-majesté, surtout quand il se souvient de l'acte que le président a posé à son endroit lors de la clôture des festivités du Cinquantenaire à Kouroukanfouga, le 30 septembre 2010. Pour rappel, ATT lui avait remis la besace contenant les attributs royaux de l'ancêtre conquérant, comprenant l'arc et la flèche symbolique du Mandé séculaire. Ce geste qui a été suivi et largement commenté par de nombreux observateurs et analystes de la vie politique a été interprété comme une marque de considération, voire de préférence pour la continuité des choses... Comme pour soutenir cette thèse, IBK a déclaré ceci à Mopti : "Tout le monde a vu le respect que votre fils, mon frère et ami Amadou Toumani Touré, le bon citoyen, a exprimé à mon endroit à Kouroukanfoukan. Je ne suis pas un griot, mais le fait mérite d'être évoqué et reconnu. Je n'ai jamais été ni traitre ni égoïste". Mieux, IBK a reconnu que c'est grâce à ATT que les hommes politiques se pratiquent aujourd'hui à cause de son système de gestion du pays : le consensus politique. "Aujourd'hui, on peut se contredire entre nous ou ne pas se comprendre, mais nous nous parlons. Je serais un traitre si je viens aujourd'hui à Mopti, sans le lui reconnaitre et témoigner cela ", a déclaré le président du RPM dans un stade Baréma Boucoum rempli comme un œuf.
Les propos aimables d'IBK à l'endroit du président ATT ont, semble-t-il, séduit les Mopticiens. Ce qui a fait que certains, à l'image de Mamadou Sory Samassékou, représentant des forgerons de Mopti, ont déclaré ceci : "Si ATT n'est pas dans la compétition, notre candidat c'est IBK ".
"A propos du Nord, nous sommes d'accord avec la position de l'Etat", dixit IBK
Actualité oblige, IBK a évoqué la situation sécuritaire du pays, menacé par la résurgence du banditisme armé. A ce sujet, le leader du RPM a rappelé sa de position datant de plusieurs années qui, selon lui, ne le met pas en porte à faux avec ATT, car " je ne suis pas un politicien ", a-t-il soutenu. Sa position sur la question du nord est que «le Mali est un et indivisible».
Nous avons tout le temps été ensemble, il peut y avoir des difficultés, mais elles vont être surmontées. Il n'y aura aucune sécession à cause du pétrole qui s'annonce, selon le candidat Ibrahim Boubacar Kéita. " Nous sommes d'accord avec les actions entreprises par le gouvernement, c'est ça la voie à suivre. Mais le gouvernement doit leur concéder les appuis nécessaires, car ceux qui sont venus de Libye sont lourdement armés, a-t-il indiqué. Mais il ne sera cédé pas un km2 au Mali,", a poursuivi IBK.
"Si je suis élu, je renforcerai la place de l'islam"
A propos du Code des personnes et de la famille, IBK soutient ceci :" Je suis en dehors de tout ce qui pourrait contredire notre illustre Coran. Je ne le dis pas pour faire plaisir à quelqu'un, ou aux leaders religieux, mais pour Dieu". Avant d'ajouter ceci : "Nous avons beaucoup de problèmes dans le pays dont celui de l'éducation, chacun a fait ce qu'il peut et ce problème demeure. Mais la plus grande difficulté se trouve à notre niveau, nous les parents ", poursuit-il. " Interrogeons-nous, sommes-nous en train de tenir nos familles comme cela se doit ? Nous avons tourné le dos à beaucoup de nos pratiques d'autrefois, tel que l'enseignement coranique à côté de l'école. Si je suis élu, je renforcerai la place que l'islam occupe dans le pays, afin que les musulmans donnent à nos enfants une éducation de qualité. Je ferais des medersas un lieu d'apprentissage de l'islam, mais aussi un lieu de formation sur des choses de la vie. Si nous connaissons notre histoire, nos coutumes, nous ne serons complexés devant personne". a-t-il martelé.
* Une synthèse de Alassane DIARRA, depuis Ségou