En Guinée, une femme utilisée comme bouclier humain par des policiers

"Les policiers n’avaient plus de gaz lacrymogène et ils ont voulu se protéger en prenant cette femme comme bouclier humain"

"La femme n’était pas enceinte, mais a un bébé en bas âge" Après avoir été trainée sur plusieurs mètres, les policiers ont finalement abandonné la femme par terre, et se sont enfuis vers l’avenue Le Prince [route principale du quartier, NDLR]. Nous avons recueillis la femme qui était très choquée. Ses vêtements étaient couverts de boue, ma mère lui a donné de nouveaux habits pour qu’elle puisse partir. Cette femme n’était pas enceinte, comme on a pu le voir écrit ici ou là. Mais elle a un bébé de six mois [ainsi que 4 autres enfants, selon le site Guinéematin qui a pu l'interviewer, NDLR], et elle a eu très peur d’être blessée ou tuée dans les affrontements. Elle a de nombreuses plaies au genou. Ce qu’il s’est passé est inacceptable. C’est la première fois que je vois un tel comportement avec une femme de la part des policiers, ça prouve que même les femmes ne sont pas épargnées. Depuis le début des manifestations, mon quartier est l’un des plus réprimés, et la présence des forces de l’ordre est permanente. On ne se sent pas en sécurité. La rédaction des Observateurs de France 24 a pu confirmer l’identité de la victime, qui a témoigné auprès de médias guinéens dont GuinéeMatin. Cette dernière a indiqué être traumatisé par l’événement, et avoir une "douleur à son pied droit".

La victime a été interviewée par plusieurs médias Guinéen, dont Guinéematin.com, dont est issue cette capture d'écran. La rédaction des Observateurs de France 24 a décidé de flouter le visage de la victime n'ayant pas eu son autorisation verbale pour diffuser son identité.
Les trois policiers aux arrêts Nous avons également échangé avec le ministre de la Sécurité publique, Albert Damantang. Il a affirmé que trois policiers avaient été mis aux arrêts. Il a ajouté qu'un quatrième, présent avec eux, n'avait pour l'heure pas été identifié. Selon lui, ces policiers seront présentés à un conseil de discipline et prochainement sanctionnés. En guise de défense, le policier aurait affirmé avoir vu la dame "donner des pierres aux jeunes", raison pour laquelle il l'a d'abord interpellée, une version qu'on "ne peut pas corroborer à ce stade" a dit le ministre. Il a par ailleurs renouvelé ses excuses à la victime, comme il l’avait fait dans cette vidéo publiée sur Facebook, et a affirmé qu'elle serait reçue par la ministre de l'Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance Mariama Sylla après avoir échangé avec elle par téléphone. De son côté, François Patuel, chercheur à Amnesty International sur la Guinée, estime que cette vidéo est un exemple supplémentaire des abus de la police guinéenne :
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