En toute vérité : Les enseignements du meeting " pour la paix " du Président du Haut Conseil Islamique Quand la politique partisane envahit la mosquée

Sep 4, 2012 - 07:32
Sep 4, 2012 - 07:58
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    Le dimanche 10 août 2012, le stade du 26 mars a affiché complet à l'invitation du Président du Haut Conseil Islamique sous prétexte de manifester pour la paix au Mali et soutenir les autorités de la transition. Le jeu en valait la chandelle pour le Premier ministre Cheick Modibo Diarra et le Président du Haut Conseil Islamique Mahmoud Dicko, tous deux dans la perspective d'assouvir leurs ambitions politiques individuelles. Quels enseignements tirer de cette manifestation ? [caption id="attachment_87359" align="alignleft" width="350"] Mahmoud Dicko[/caption] Pour nombre de participants au meeting dit pour la paix au Mali, l'objectif était de magnifier le Mali pacifique, ancré dans la laïcité qui fait place à toutes les religions, loin de l'intégrisme religieux. En réalité, ce meeting n'avait qu'un seul but : sauver la tête et le poste du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et lui permettre de poursuivre l'exécution de son agenda politique secret, sous l'égide de ses deux mentors religieux. Nous y reviendrons. Du reste, Cheick Modibo lui-même avait déclaré lors de son one man show télévisé qu'il était capable de faire sortir les gens dans la rue pour le soutenir. Et il l'a fait à travers cette démonstration de force, reposant sur la communauté islamique malienne, pour qui sait que les vrais militants de son parti politique le RPdM à Bamako ne peuvent, pour le moment, remplir qu'une salle de spectacle de quelques centaines de places. Que faut-il donc retenir de cette démonstration de force alors totalement biaisée ? Premièrement, elle a été financée sur fonds public. C'est la stratégie ordinaire pour faire de la récupération politique. Deuxièmement, les ovations dont ont été gratifiées certaines personnalités présentes alors que d'autres ont été huées ne devaient rien au hasard. Tout était minutieusement planifié par Mahmoud Dicko et Cheick Modibo Diarra. Il s'agissait tout simplement de discréditer toute la classe politique et mettre sur orbite l'homme du jour Cheick Modibo Diarra. C'était son meeting après tout. Alors à tout seigneur tout honneur. Troisièmement, le grand Imam de Bamako Koké Kalé était absent à ce grand meeting du 26 mars, et personne ne s'est demandé pourquoi. Mais Mahmoud Dicko le sait, lui, pertinemment. L'Imam a tout simplement refusé de cautionner une manifestation qu'il savait plutôt politicienne. Quatrièmement, un certain Bah a abusivement parlé ce jour là au nom de la jeunesse musulmane. Il n'est que le Secrétaire Général du Haut Conseil Islamique, il ne représente pas, loin s'en faut, la jeunesse musulmane qui a son organisation propre avec un bureau autonome du Haut Conseil Islamique. Cinquièmement, dans la même veine, lors des prêches du 27ème jour du mois de carême (Ayatoul kadr) la politique a essayé d'envahir nos mosquées, avec les mêmes tentatives de dénigrement de personnalités politiques par des critiques ciblées. Heureusement que tout le monde n'est pas tombé dans le panneau, mais le danger est là. En tout état de cause, nul ne saurait confisquer impunément la conscience des musulmans, les vrais. Il est une chose de vouloir un poste de vice-président prévu dans les propositions du Président par intérim  Dioncounda Traoré ou de se positionner pour la présidentielle à venir. Il est une autre que d'embarquer les Maliens dans la mésaventure car l'heure de vérité sonnera le glas aux aventuriers. La création du nouveau Ministère en charge des cultes et des affaires religieuses procède de la récupération politique en cours au niveau de toutes les mosquées de Bamako. Qui vivra verra ! Mais d’ici là, lire en encadré un extrait de l’article signé par  Yachim Maïga, Port-Au Prince, dans Autre Presse sur Maliweb Mamadou DABO

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