En toute vérité: Pour une paix totale, amnistier les bérets rouges et les agresseurs de Dioncounda

Août 25, 2012 - 03:25
Août 25, 2012 - 03:25
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On ne le dira jamais assez, le Mali traverse une phase cruciale de son évolution politique émaillée de tant de convulsions dramatiques. L'unique mais pitoyable raison, c'est qu'au Nord comme au Sud, le langage des armes a tué le dialogue, la passion a dominé la raison. En conséquence, nous avons détruit ce beau et paisible pays que nous résistons mal à reconstruire, car il nous faut maintenant d'énormes sacrifices pour sortir de l'ornière. Au prix de la tolérance, de la solidarité, du don de soi et de l'unité d'action. En avons-nous conscience ? Quand arrive la bêtise humaine, elle arrive. Att l'a appris à ses dépens, lui qui a cru aux vertus du dialogue, au Nord comme au Sud, en négociant avec les rebelles et ouvrant le débat jusqu'au palais avec les épouses des militaires, avant d'envoyer un émissaire à la rencontre des soldats de Kati. Cela n'a pas suffit, plutôt ce fut la mauvaise piste, au Nord comme au Sud, la manière et les arguments n'ont convaincu ni les assaillants, ni les victimes directes de la rébellion. Mais faut-il continuer à fermer notre cœur ? Les concessions faites par le Capitaine Sanogo et le CNRDRE, les actes d'amnistie et de prorogation de mandats électifs, le pardon de Dioncounda Traoré et enfin la mise en place du gouvernement d'ouverture sont autant d'actes qui permettent l'espoir. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. L'affaire dite des bérets rouges et celle des agresseurs de Dioncounda restent deux dossiers explosifs dont la gestion pourrait régénérer d'autres convulsions. En fait, les concessions du Capitaine Sanogo ne seront complètes qu'avec sa tolérance à l'endroit des bérets rouges dont certains ont été dans cette gaffe par naïveté, par esprit de corps, et que d'autres ont cru bon de réagir comme le Capitaine Sanogo lui-même l'a fait contre des actes qu'il n'approuvait pas. Quand cela réussit, le tour est bien joué. En cas d'échec, on tombe dans la disgrâce. Le Mali n'a-t-il pas déjà enterré assez de ses braves fils pour des raisons de coups d'Etats ? Diby Syllas Diarra, Kissima Doukara, Tiécoro Bagayogo et autres. Mais autres temps, autres vérités, sous Att Lamine Diabira et Oumar Diallo dit Birus n'ont pas connu le même sort et ont pu rendre d'autres grands services à la Nation, sans nuire au pouvoir en place. De même, si Modibo Keïta est mort en prison, Moussa Traoré est l'exemple vivant de la tolérance malienne, disons des deux hommes forts de l'époque, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Oui, nous avons dit Alpha, mais nous pensons plutôt à Adame Ba Konaré, cette première dame qui, à travers la fondation Partage, a tout partagé avec les Maliens, a tout donné au Mali même après Koulouba lorsqu'elle répliquait à Sarkozy. Et dire que nous faisons croupir son fils en prison pour l'affaire des bérets rouges alors qu'il fut du CNRDRE. Drôle de retournement de situation. Et dire que Alpha ne parle pas, lui qui est connu pour ses discours ! Que doit-il dire, sachant que seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse. Mais savons-nous un seul instant le degré de souffrance dans lequel nous confinons Adame Ba Konaré, tant est l'amour d'une mère pour son enfant, qui qu'elle soit et qui que ce dernier soit ? Un peu de pitié et de reconnissance, chers compatriotes ! Quant à l'agression de Dioncounda Traoré, pour qui veut une paix totale dans ce pays, qu'allons-nous faire de ces poursuites alors que Dioncounda a lui-même pardonné à ses agresseurs ? Que dire alors de ceux qui avaient la responsabilité de protéger le Président de la République par intérim ? Quelle équité y a-t-il à oublier les uns pour punir les autres ? Quel choix faisons-nous entre l'argument de la force - qui est en train de détruire le pays - et la force de l'argument - qui nous sortira de cette crise ? Le pardon de Dioncounda ne servira à rien si le résultat est dramatique pour les agresseurs. C'est vrai que force doit rester à la loi, mais c'est aussi vrai que la loi prévoit la tolérance, notamment la grâce et l'amnistie... Ce n'est pas tout, nous ne devons même pas oublié ceux qui croupissent en prison alors que leur ministre est finalement épargné dans l'affaire du fonds d'aide aux malades du Sida ? Chers compatriotes, autorités compétentes de ce pays, nul sacrifice n'est de trop pour sauver la patrie. Nous ne sommes pas sûrs d'emporter votre adhésion à notre proposition, mais nous sommes sûrs que vous partagerez plus ou moins notre opinion à vouloir une paix totale dans ce pays. Et si cela est, ensemble nous trouverons le chemin d'y parvenir, au moyen de l'amnistie, de la libération sous condition, ou d'autres formes de tolérance que ce soit. Que Dieu sauve le Mali ! Mamadou DABO

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