Enfin, Karim au nord !

Avr 12, 2016 - 18:48
Avr 12, 2016 - 16:52
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Enfin, Karim au nord !
Voilà que le fiston du cousin de notre collaborateur fait ce qu’on lui avait demandé, il y a des mois. Aller au nord pour prendre langue avec nos soldats au front. C’est chose faite. On ne va pas lui dire merci, parce qu’il a pris pendant deux ans de l’argent pour ça. Mais il n’était jamais allé au nord. Enfin, la commission défense nationale a visité Gao, Ménaka et Tombouctou ! Et l’honorable Karim Kéïta s’est étonné des situations misérables des forces de sécurité. À bord d’un hélicoptère de la Minusma, l’honorable Karim Keita, président de la commission de défense, et ses collègues députés sont arrivés à Ménaka et Tombouctou le mardi dernier. À la tête d’une forte délégation, l’honorable Kéïta a visité les locaux abritant des militaires à Ménaka. Sa grande surprise a été de constater l’absence d’infrastructures militaires dans cette localité où les forces militaires dorment sous des tentes depuis deux ans. Les éléments au front s’approvisionnent en eau grâce à une vieille citerne qui assure la liaison entre le camp militaire et la ville de Ménaka. Plus révoltant, à la base de nos militaires à Ménaka, il n’y a pas d’infirmerie, ni pharmacie. C’est ainsi que l’honorable Karim Keïta, après ces constats, s’est engagé à exposer la situation révoltante des militaires à ses collègues à  l’Assemblée nationale. Karim Kéïta et les députés membres de sa commission ont fait le même exercice à Tombouctou ville, avant de revenir à Bamako. Ambulance volée Le nord du Mali est plongé dans un regain de tension et de banditisme. La situation actuelle n’est ni de paix ni de guerre. Tombouctou traverse des dures journées. Le mercredi 06 avril 2016, l'ambulance du CSREF de Tombouctou à été l'objet de braquage de 3 hommes armés. Le vol d’ambulance est devenu courant dans les localités nord du pays. À deux reprises, les ambulances de Bourem ont été volées. Une fois par des jihadistes, une seconde par un autre groupe armé. Aucune des deux n’a été retrouvée. À l’époque, ils se servaient de ces engins pour faire des attaques. Bourem vient d’avoir une nouvelle ambulance. Les populations la réclament chez elle, mais les autorités la garde encore à Gao. Le temps qu’elle soit escortée par l’armée jusqu’à Bourem ville. Dans la région de Tombouctou, et plus précisément à Tombouctou ville, c’est une première. Les regards sont tournés vers les rebelles de la CMA, qui tendent des embuscades aux paisibles citoyens à longueur de journée. Surtout sur l’axe Tombouctou-Goundam.     Fin de l'incivisme Depuis l’éclatement de la crise au nord du Mali, plusieurs localités ne payaient plus rien à l’Etat en termes d’impôts, de taxes et patentes. Avec l’occupation jihadiste, le retrait des services de l’assiette, c’était l’abandon du civisme. Comme dans les autres localités, Tombouctou a été longtemps épargné par les contrôles techniques à cause de la crise, et certains citoyens pensaient en profiter pour l'éternité. Depuis le vendredi dernier, une campagne pour contrôler les vignettes est effectuée sur les engins à deux roues. Le hic dans ce cas précis est que la plupart des motos ne disposent pas de papier. La cour de la mairie de Tombouctou s'est transformée en fourrière. Et le guichet des services de finances pris d'assaut. Tout le monde passe au contrôle, surtout les plus compliqués sont les commerçants qui ne veulent pas que les choses entrent dans l’ordre. Ils n’aiment que l’incivisme. Heureusement que certains pensent qu’il est temps de revenir dans la République en payant les taxes. Bonne campagne et courage à la police. Cette opération permettra, dans les jours  à venir, de satisfaire les nombreuses déclarations de pertes de motos à Tombouctou. Tombouctou, 4 ans après sa libération C'est bien un 1er avril que la ville de Tombouctou est tombée entre les mains des séparatistes et Moudjahidines. 4 ans après, certaines plaies ne sont toujours pas cicatrisées et continuent de faire mal. Parmi celles-ci : les réfugiés toujours dans le doute pour un retour ; l'Etat malien est absent dans plusieurs localités ; le banditisme est courant et les islamistes contribuent à cultiver l'incertitude. Le samedi 02 avril, un éleveur de la commune de Bourem-Inaly a été tué à bout portant par un jeune du nom de Dramane Baba Ascofaré. Ce dernier fut arrêté par les forces de sécurité. Sans la promptitude des forces armées, le Drame allait connaître le même sort que sa victime, car les parents de l'éleveur s’étaient tous armés pour le venger. Dimanche vers 09 h 30 à 50 km de Tombouctou, plus précisément à DAR-ESALAM, sur la route de Douentza,  deux hommes armés ont pris pour cible les camions transportant les produits de la Minusma. Un camion entièrement brûlé avec son contenu et un second à moitié. Les passagers qui ont été épargnés physiquement ont vu quand même leurs portefeuilles et  bagages transformés en fumée. Voici le triste décor qu'offre Tombouctou, 4 ans après sa libération. Taoudeni au cœur des faits Le chef de l'exécutif régional a fait sa première adresse aux communautés à la base. Les défis multiples et divers entre autres la sécurité, le développement et l'emploi sont ses priorités. La Minusma et les autorités politiques de Tombouctou ont pris part à l'événement. «J'ai été personnellement ému par le discours du tout nouveau chef de l'exécutif régional Dr. Abdullah ALKAIDI, cet après-midi. Il a salué de passage la volonté politique du président IBK, son gouvernement, qui ont permis l'opérationnalisation de la région. Aussi l'esprit de travailler en équipe et responsabiliser chaque citoyen pour relever le défi. Autre chose, il dit qu'il n'a pas de camp, ses partisans sont ceux qui aspirent à l'avenir, au développement et à la sécurité de Taoudeni», a déclaré un participant à la rencontre. Mais le nouveau gouverneur de Taoudeni n’a pas de logement, aucun bâtiment administratif. Ce sont les populations de Taoudeni qui se sont réunies pour mettre leur maison à la disposition du gouverneur, avant la construction par l’Etat de nouveaux bâtiments. En tout cas, le gouverneur de la région de Taoudeni bénéficie du soutien des populations qui sont même pressées de voir l’administration dans leur toute nouvelle région. Alpha, le retour Depuis son départ de Koulouba, en juin 2002, Alpha Oumar Konaré a rarement parlé, surtout du Mali. Tout le monde a dit ce qu’il voulait, A.O.K est resté toujours égal à lui-même. Mais ces derniers temps, des hommes politiques le rencontrent ou échangent avec lui lors d’audiences et autres entretiens privés. L’ancien président malien, le premier président démocratiquement élu au Mali, semble n’être pas parti en congé. Encore moins commencer sa retraite politique. Alpha Oumar Konaré n’a pas dit son dernier mot. C’est vrai qu’il a observé le silence pendant les 10 ans d’ATT, la crise au nord avec la chute d’ATT. Alpha prépare son retour : il va parler, il va revenir sur la scène politique. Même si les gens disent qu’il est le grand muet au Mali. Mais il s’est confié à certains de ses visiteurs qu’il compte rebondir. Son silence a une explication. Alpha ne va pas répondre à quelqu’un, encore moins s’attaquer à une gestion, même si beaucoup de choses ont été dites aujourd’hui. En tant qu’acteur du mouvement démocratique, son silence doit avoir une limite. Le professeur Issa N’Diaye a résumé les 25 ans de la démocratie comme suit : Alpha s’est enfermé dans sa prison à Titibougou, il ne dit rien ; ATT a fui pour aller à Dakar, alors que Moussa Traoré est en parade à Bamako. Comme pour dire que le mouvement démocratique est mort. Iba Konaré,  un exemple De son vrai nom Birama Konaré, mais tout le monde l’appelle Iba. C’est l’un des fils du président Alpha Oumar Konaré. Pendant les 10 ans de son père, il ne s’est jamais montré et n’a jamais fait le tour des cabinets ministériels. Iba ou Birama, c’est avant tout un jeune courageux qui croit en ce qu’il fait. Iba, c’est avant tout un jeune bien instruit, doté d’une bonne éducation familiale. Il a vécu à l’ombre de ses parents, sans se faire voir comme le font certains fils de présidents à travers le monde. Il est titulaire d’une maîtrise en communication et étude des médias et d’un master en communication. Il dirige l'agence Binthily Communication, basée à Bamako, et tenait une chronique dans le Journal Les Echos. Birama Konaré collabore également avec plusieurs autres titres nationaux et internationaux. Il avait réagi en juin 2007 à l’arrestation arbitraire de journalistes maliens. Dans une lettre ouverte très médiatisée et qui aura contribué à leur libération, il dénonçait l’arrestation «injuste» de cinq journalistes et d’un enseignant malien «parce qu’ayant parlé d’une relation entre une prostituée et un président de la République». Il avait indiqué que «ces arrestations prouvent que l’État malien écrase le peuple, le citoyen n’a presque pas de droits», ajoutant «qu’en Afrique, le président a beaucoup trop de pouvoirs et nous avons l’impression que toutes les institutions sont à ses ordres». De nos jours, Iba est à Bamako et se bat dans le monde de la communication. Iba Konaré est un exemple surtout qu’il encourage beaucoup de jeunes en leur montrant la voie de la réussite à travers le travail.   Le Korê ouvert C’est le vendredi 08 avril 2016 que la fondation festival sur le Niger a lancé sa rencontre culturelle 2016 à Ségou. La cérémonie a été marquée par deux activités majeures, le Korê Baro, une sorte de café littéraire, et la soirée culturelle de la rentrée. Les deux activités ont lieu au centre culturel Korê de Sébougou. L’année culturelle 2016 à la fondation festival sur le Niger a pour thème général «la jeunesse africaine face au défi du numérique». Ce thème central sera développé tout au long de l’année à travers des activités de création, de production et de diffusion. Le premier Korê baro de l’année a porté sur «Ségou d’hier à aujourd’hui». Les deux conférenciers étaient Balla Ballo dit Karamoko, chercheur et conteur qui a fait l’historique de Ségou, alors que le professeur Vincent Koala a jeté un regard sur l’évolution de la ville de Ségou ses 20 dernières années. La soirée culturelle a été animée par Mohamed Doronthié, Hawa Maïga, Sahel Bleus et Mylmo. Le centre culturel Korê est dédié au développement de l’art et de la culture, à la recherche et à la production. Korê a un théâtre dénommé Youssouf Tata Cissé, une scène Mangala, un studio de production, un hall d’exposition, le tout dans l’architecture de Ségou, avec le banco rouge comme dans l’ancienne Ségou. Monologuer Lors de la présentation des vœux de l’année 2016, le président de la République IBK avait estimé que les membres du gouvernement doivent communiquer ; parler de ce qu’ils font pour échanger avec les populations. IBK est parti même très loin en disant qu’il faut associer la presse privée à cette initiative. Mais voilà que l’Ortm installe un véritable plateau où les ministres viennent chaque week-end monologuer. Avec des questions connues d’avance, des sujets choisis en complicité avec les ministres. L’Ortm aurait gagné son pari en ajoutant au moins un journaliste de la presse privée. Ce sont deux confrères de Bozola huilés dans la communication gouvernementale qui posent des questions à la demande des invités. Alors que l’œil extérieur allait donner un autre élan à cette émission. Le monologue est total car la population n’a aucune chance de poser des questions aux ministres qui viennent tranquillement «bourrer» les Maliens de mensonges, et partent sans être inquiétés parce qu’ils connaissent à l’avance toutes les questions qui leur seront posées.  Les Maliens regardent cette émission avec beaucoup de regrets, parce qu’ils n’ont aucun moyen de participer au monologue de la télévision nationale. Tout cela doit changer avec un vrai débat comme cela se passe dans les autres pays et dans les autres médias d’Etat.

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