Entre nous : N’est pas journaliste même avec un parchemin

Juin 17, 2012 - 21:52
Juin 17, 2012 - 09:54
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Au Mali, on a tendance à assujettir les fonctions, les emplois à la présentation de diplômes. Dans ce méli mélo, de petits malins se sont procurés des parchemins en bonne et due forme à tel point que notre fonction publique est bourrée de ces voleurs et autres escrocs de la pire espèce. Aussi, certains méritent leurs diplômes mais là n’est pas le problème car, ceci n’a rien à voir avec l’expérience et l’amour pour le métier. Alors, le milieu de la presse est truffé d’opportunistes de ce genre et qui n’hésitent pas à la moindre conversation brandir leur diplôme. Le parchemin ne fait pas d’un homme, un journaliste. Et pour cause ! L’expérience a montré que les meilleurs journalistes au monde, n’ont jamais fait une école de journalisme. Ils sont pour la plupart des autodidactes ou bien d’autres niveaux et connaissances qui n’ont rien à) voir avec le métier. En France et sur el continent les exemples sont très nombreux. Et la plupart de ces confrères constituent des modèles en soi. Au commencement, je citerai l’admirable François Soudan, Directeur à « Jeune Afrique », mais qui était Instituteur de formation. Par amour et surtout dans l’abnégation, l’homme s’est frayé un chemin de façon admirable. Idem pour feu Sennen Aderamirado  (Malgache), il était Moniteur d’agriculture ; Patrick Poivre d’Arvor, un monument, un exemple à TFI, est animateur socioculturel de formation ; Olivier Michel du Figaro à APris, professeur de lycée ; Cyrill Drouet (Figaro), celui a cartouché en deuxième année économie pour se lancer dans le journalisme ; Bernard Dozat, autodidacte, est journaliste à la radio « Tropic FM ». Il a arrêté ses études en 9ème année pour s’adonner au journalisme. L’on se souvient qu’il a fait trembler la Côte d‘Ivoire et a même été à al base de la révélation de Laurent Koudou Gbagbo ; Harry Roselmark (présentateur à TFI), est autodidacte formé par Bernard Doza ; Gilbert Lam Kaboré, directeur des programmes de TFI, tenez-vous bien est cinéaste pour avoir fait l’école de cinéma de Ouagadougou. Tout un symbole. N’en parlons pas du doyen Béchir Ben Yahamed de « JA » qui en prenant l’exemple sur lui est convaincu qu’un bon journaliste, c’est celui qui est sur le terrain. Ce sortant des Hautes Etudes Commerciales (HEC) sait de quoi il parle. La preuve est qu’il a le journal Africain le plus lu au monde francophone en tout cas. La liste n’est pas exhaustive, je cite aussi Ruth El Krief, journaliste à BFM, ancienne de « LCI », est sortante de « Sciences-Po » de Paris ; Albert Bourgi, Professeur de Droit constitutionnel ; Jacques Julliard, éditorialiste au journal « Le Nouvel Observateur », est professeur de philosophie ; feu Elimane Fall à « J.A », professeur de philosophie ; Blaise Pascal Talla « J.A », sans diplôme, autodidacte, entre autres. En clair, le diplôme ne fait pas le journaliste. Ce sont le terrain, les adresses et autres cimentés par l’amour du métier. AU Mali, la plupart d’entre nous qui travaillons dans le domaine, n’aiment pas ce métier. Et par la faute de nos dirigeants, le métier de journaliste a été « prostitué ». Il faut donc tirer les  leçons et partir sur de nouvelles bases. La balle est dans le camp des pouvoirs publics pas de notre côté car nous en parviendrons jamais à nettoyer la maison qui est infectée par des parvenus et autres opportunistes de la pire espèce. Bokari Dicko

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