Entre nous : Nord Mali : Comment resolver l’équation à trois inconnues

Mar 6, 2012 - 18:35
Mar 6, 2012 - 17:45
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 Grand Nord du Mali en perpétuelle rupture sur le plan sécuritaire par rapport aux autres régions du pays commence à exacerber les Maliens, d’aucuns même affirment que la fin du pouvoir ATT est synonyme de la reprise totale de la rébellion, avec son corollaire d’effusion de sang et d’instabilité chronique. Et comme si cela ne suffisait plus, nous sommes maintenant face à un cocktail explosif, une équation à 3 inconnues : à velléité de rébellion séparatiste est venu s’ajouter l’activisme islamiste armé et le grand banditisme résiduel, où s’opèrent des connexions dangereuses mettant en péril la sécurité des personnes et des biens. Cependant l’état souverain du Mali, dans sa quête pour la restauration de la sécurité et de la stabilité dans la région, devra faire preuve de discernement en abordant les choses avec clarté, c'est-à-dire ne pas mélanger les genres au risque de compromettre la recherche d’une solution définitive à ce fléau à triple tranchant, car comprendre une situation problématique, c’est prendre un temps d’avance dans sa résolution : la multiplication des enlèvements d’occidentaux et de véhicules 4 X 4 dans le nord en constituent un exemple probant. Ces actes délictueux sont orchestrés par de simples bandits armés considérés comme des sous traitants à la solde d’AQMI. Un affreux business lucratif que se livrent ces 2 groupes que tout oppose idéologiquement, car on va du combattant imbibé d’une doctrine radicalisée et rigoureuse de la pratique islamique, à de vulgaires brigands du désert se comportant tels des charognes prêts à engloutir tout ce qui leur tombe dessus. Bien vrai que par le passé AQMI s’est fait une réputation dans les enlèvements d’occidentaux partout ou la nébuleuse étendait ses tentacules, mais aujourd’hui les choses ont pris une autre tournure avec l’entrée en scène des bandits armés déambulant dans le désert comme en terrain conquis. Les éléments de ce 3e groupe rentrant dans cette danse macabre sont ceux qu’on nomme les rebelles, parce qu’ayant des motivations politiques un peu floues, mais non dépourvus d’arrière pensée mercantile. Disons, un mélange d’affirmation identitaire et de quête d’hégémonie économique inavouée, le tout favorisé par une sorte d’oisiveté submergeant les conditions géo – sociologiques propres à la région. Vu tous ces facteurs, cette zone devrait subir pendant un temps indéterminé les rigueurs d’un état d’exception militarisé à souhait avec un contrôle renforcé aux frontières. Aussi, la seule action militaire ne doit pas constituer une réaction unique face à la crise du nord Mali. L’action réside dans le développement. Il n’avait pas tord notre cher président, mais c’était sans compter avec la nature des marginaux qui se comptent en grand nombre au sein de cette communauté, car à mainte fois ils l’ont et l’ont répété, ils ne savent rien faire d’autre que le métier des armes. Cela explique tout donc. Ni les forages de puits, ni l’aménagement des terres agricoles, ni le financement des projets ne vont suffire malheureusement à instaurer une paix définitive dans cette région. C’est assez clair. Nous avons affaire à des partisans du moindre effort, prompts à prendre des armes, attirer l’attention sur leur précarité. En partant du principe qui enseigne qu’il n’y a aucune limite pour un Etat dans la matérialisation de sa souveraineté territoriale, il incombe à nos autorités de procéder à des reformes visant à adapter notre système de sécurité et de défense nationale aux réalités du terrain. Le grand nord désertique du Mali est un cas parmi d’autres et qui nécessite la création d’un corps spécial au sein de nos forces armées, destiné uniquement à sa sécurité, en s’inspirant des rangers du désert américain. Il s’agirait de quelques tireurs d’élite suréquipés aux moyens des nouvelles technologies de détections (système d’alerte et de communication performant. GPS, Radar et données satellitaires). Cette méthode est un atout dans la prévention des troubles graves dans le long terme. En définitive, la maitrise du terrain et les mouvements s’y effectuant vont accoucher d’une belle capacité de réaction axée sur la prévention au lieu d’ameuter à chaque fois des troupes en cas de crise. La complexité de cette affaire interpelle tous les maliens parce que notre modèle de démocratie et de stabilité en prend un sacré coup. Donc unissons nos efforts et concilions nos points de vue, pour décomplexer et agir dans le concret. Habib Barro       

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