Entre nous :Polémique autour du fichier électoral Vers un report programmé des élections ?
A moins de 10 mois de la tenue des élections générales de 2012, la polémique autour du choix du fichier électoral, loin de diminuer s’amplifie au contraire. Le gouvernement, après analyse, opte pour le fichier élaboré sur la base du Race. La classe politique gesticule, sa forte composante ayant marqué sa préférence pour un fichier issu du Ravec. Même si certains responsables politiques s’étonnent du fait qu’on préfère les résultats d’un Recensement à vocation d’état civil à ceux d’un recensement à caractère électoral, le ton monte. Et des propos de nature à menacer la paix sociale font leur irruption dans les débats.
‘’Il faut qu’on cesse de faire planer des menaces. Ce n’est dans l’intérêt de personne. L’instabilité n’est dans l’intérêt de personne. S’il y a instabilité, elle va frapper tout le monde. Ce qui se passe dans d’autres pays ne se passera pas forcément au Mali. Ces pays ont leurs réalités. Le Mali a les siennes. S’il y a guerre civile, tout le monde sera là. Donc personne n’y a intérêt. Ce qui se passe au niveau de nos frontières doit nous donner matière à réflexion…’’ Ces propos ont été tenus, il y a un mois jour pour jour, précisément le 26 avril dernier, par le président du Parti Fama, Amadou Soulalé. C’était lors de la première réunion du Cadre de concertation entre le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales et les partis politiques.
Ce jour-là, Amadou Soulalé répondait sans doute à son voisin qui n’était autre que le président du Parena, Tiébilé Dramé. Dans son intervention auparavant, l’ancien leader estudiantin avait affirmé que la stabilité de notre pays dépendra du déroulement des prochaines élections. ‘’M. le ministre, je connais votre attachement à la stabilité de notre pays. Mais de la façon où les prochaines élections vont se passer dépendra la stabilité du pays. Il est important que vous sachiez que ça repose sur vos épaules’’, avait alors conclu M. Dramé.
Modibo Sangaré, président de l’Unpr (Faso danbé ton) avait appelé les partis politiques à descendre dans la rue pour se faire entendre. En entendant les propos alarmistes de certains acteurs politiques ‘’prêts à marcher sur les cadavres des Maliens pour accéder au pouvoir’’, on se pose la question de savoir comment le président ATT s’y prendra-t-il pour préserver la paix sociale.
Devant ces mises en garde sévères et inquiétantes, le très respecté ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Général Kafoungouna Koné tente de rassurer. ‘’Nous avons le devoir d’amener notre pays vers des élections apaisées, libres et transparentes’’
Le fichier biométrique ne résout pas tous les problèmes. Et pourtant, il y a des exemples dans la sous-région qui doivent appeler nos responsables de partis politiques à une plus grande prudence. Le cas le plus récent reste celui du Bénin où l’application du fichier biométrique n’a pas empêché le candidat de l’opposition de se déclarer vainqueur.
S’agissant des Maliens résidant en Côte d’Ivoire, il faut peut-être que les acteurs se ressaisissent le plus rapidement possible. Qu’on le veille ou non, nos compatriotes résidant en Côte d’Ivoire doivent voter. On ne peut pas empêcher un Malien d’accomplir son devoir civique. L’argumentaire d’aucun expert, ni d’aucun parti politique ne pourrait nous convaincre de les laisser à la touche.
La plupart des partis politiques, qui ont déjà jeté leur dévolu sur le fichier issu du Ravec, ne se soucient pas, dans leur analyse, du respect de délai constitutionnel. Pour eux, il faut le temps nécessaire pour se doter d’un fichier Ravec. Ils prévoient même un scénario de transition qui devrait se faire sans les autorités actuelles. Aujourd’hui, ils sont quelques uns à l’image de l’Adema et de l’Ufdp qui sonnent l’alerte quant aux délais à respecter coûte que coûte pour éviter à notre pays de se retrouver dans une impasse.
Les élections doivent avoir lieu en 2012. Il n’y a pas de doute. Il ne saurait y avoir de doute. Il est de la responsabilité du gouvernement de trouver les arguments nécessaires pour pouvoir défendre sa position. Et cela de façon ferme et responsable.
Par Chiaka Doumbia
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