Et si cette volonté de négociation d’Iyad n’était que duperie ?

Sep 4, 2012 - 09:25
Sep 4, 2012 - 10:01
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Depuis fin mars 2012, le Mali tente lamentablement de récupérer son septentrion aux mains des bandes d’islamistes. Celles-ci en position de force, puisqu’elles règnent en maîtres absolus sur ladite partie du territoire, font croire, depuis un moment, qu’elles sont pour une sortie de crise négociée. Mais dans les faits, il en est tout autre. Cette volonté de façade n’est apparemment qu’une pure duperie pour gagner du temps, afin de renforcer au mieux leur puissance de frappe. [caption id="attachment_89673" align="aligncenter" width="605"] Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal (AFP)[/caption] Depuis cinq mois, en dépit des différentes rencontres avec les occupants, les choses n’ont pas bougé d’un cran dans le septentrion du Mali. La faim, le manque d’eau, la charia dans toute sa rigueur sont vécus au quotidien par des femmes et des hommes laissés à la merci de débiles mentaux qui sous couvert de la Charia sèment la terreur. Contrôlant les frontières avec quatre des sept pays limitrophes du Mali, les islamistes se livrent à un commerce très fructueux de stupéfiants de tous genres qui leur permet de se procurer du matériel de guerre. Cela, pendant qu’ils font miroiter une sortie de crise négociée à l’équipe de transition. Chaque seconde qui passe serait du temps perdu que les autorités maliennes ne tarderont certainement pas à regretter. Puisque le processus de négociation ne tardera pas à montrer ses limites, car les islamistes n’entendent pas céder d’un pouce sur les points relatifs à l’application de la charia. Dès lors, l’option de dialogue, aux yeux de nombreux maliens, devrait être écarté dans la mesure où le Mali tient, lui aussi, à sa laïcité. Malheureusement, la  communauté internationale, notamment la CEDEAO et les autorités maliennes ne voient pas les choses de cet œil. Elles sont aidées en cela par certains regroupements qui auraient mené des missions dans le septentrion où, ils n’ont d’ailleurs pas pu rencontrer le leader Iyad en personne, le seul vrai maître habilité à engager des pourparlers « il sera le seul à négocier un retour éventuel de l’Etat, de l’administration au nord du Mali » avait laissé entendre un leader islamiste. Déjà, plusieurs réalités sociales jouent en faveur des islamistes, notamment la pauvreté et tout ce que celle-ci peut entrainer dans son sillage comme corollaires. En effet, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable, le bas taux de scolarisation sont autant de problématiques qui affectent fortement les zones de Tombouctou, Gao et Kidal, et qui rendent leurs populations particulièrement vulnérables. L’élevage et le commerce, principales activités génératrices de revenus sont en mal depuis le déclenchement des hostilités entre l’armée malienne et le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad, en janvier dernier. Ainsi, les populations sont laissées pour compte à la merci des bandits qui entendent appliquer dans toute sa rigueur ce qu’ils appellent la loi de Dieu. A bout de souffle, certains jeunes auraient déjà choisi de s’allier aux islamistes qui leur proposeraient la somme de deux cent mille francs/mois (soit le salaire d’un cadre malien). Cette arme à laquelle les islamistes ont toujours fait recourt à travers le monde pour se faire accepter pourrait s’avérer fatale dans un pays aussi pauvre comme le nôtre. Selon des informations qui nous sont parvenues du nord, les mouvements islamistes (Mujao et Ançar dine) recruteraient permanemment des jeunes dans les zones occupées et même parmi les populations des pays voisins (Niger, Mauritanie, Algérie). Le but serait, pour Ançar dine de se préparer activement contre une éventuelle attaque ou pour lancer le djihad pour la conquête du reste Mali. « Pendant trois jours, Iyad et tous ses hommes sont partis s’entraîner » affirmait un habitant de Kidal, la semaine dernière. Et d’ajouter que, ‘’Iyad a la force, il a des soutiens très puissants et depuis peu beaucoup d’argent’’. Issa B Dembélé

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