Face aux atermoiements de l'ONU et l'urgence d'une intervention, Idriss Déby déclare : "C'est aux Maliens de nous dire ce qu'ils attendent concrètement du Tchad et de l'Afrique"

Déc 6, 2012 - 18:35
Déc 7, 2012 - 05:39
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Les réserves formulées par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon  sur une intervention militaire au Mali continuent  de susciter colère et réprobation chez  beaucoup de chefs d'Etat du continent. Le président tchadien Idriss Déby a saisi l'opportunité de la présence dans son pays du président de l'union africaine, Yayi Boni, pour dénoncer les atermoiements de la communauté internationale et insisté sur l'urgence d'une intervention militaire. Idriss Déby déclare que "les Maliens ne peuvent pas être abandonnés. C'est à eux de nous dire ce qu'ils attendent du Tchad et de l'Afrique au delà de tout ce qui a été fait jusque là" pour restaurer la dignité du pays et chasser les groupes armés. Le weekend dernier, le président par intérim, le professeur Dioncounda Traoré a effectué une visite de 48 heures chez son voisin nigérien Mahamadou Issoufou, considéré par beaucoup comme l'un des ardents défenseurs d'une action militaire au nord du Mali. Les deux chefs d'Etat ont déploré de vive voix les propos mal placés de Ban ki Moon tout en plaidant la nécessité d'une intervention urgente. Le président par intérim avait laissé entendre que les amis du Mali ne vont pas attendre septembre 2013 pour chasser les occupants. Ces propos de Dioncounda Traoré ont eu le mérite de placer l'Afrique face à ses responsabilités. Le président de la CEDEAO, l'Ivoirien Alassane Dramane Ouattara en déplacement à Paris a déclaré mercredi dernier que "l'intervention militaire est indispensable et urgente". Il avait indiqué que si la résolution est adoptée en décembre, l'intervention militaire pourrait avoir lieu au premier trimestre 2013. Sous le même registre et avec beaucoup de pugnacité, le Tchadien Idriss Deby Itno qui recevait son homologue béninois Yayi Boni non moins président de l'Union africaine, s'est voulu formel : "il va de soi que l'intervention militaire est la responsabilité de l'Afrique en premier lieu même s'il reste attendu que l'origine de la crise au Mali est extérieure". Le président tchadien dont l'armée est réputée pour son expérience dans le désert déclare "nous ne pouvons pas laisser le Mali, nous ne pouvons pas abandonner les Maliens, le Mali fait partie intégrante de nos préoccupations. Il appartient aux Maliens de nous dire de la manière la plus claire ce qu'ils attendent du Tchad, de l'Afrique. Le Tchad sera aux côtés de l'Afrique".  L'autre point sur lequel le président tchadien a accentué son intervention est l'unité d'action entre les intervenants dans la gestion de la crise malienne. Idriss Déby a insisté sur le fait que "les Maliens doivent parler de la même voix. Les africains doivent aussi parler un même langage, la communauté internationale doit faire autant". Comme pour dire que les Maliens aussi bien que les africains doivent faire preuve de dépassement de soi pour résoudre la question du nord du Mali. Abdoulaye DIARRA

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