Face à la menace de protestation des routiers maliens pour dénoncer la lenteur prise dans le transfert des prisonniers entre Bamako et Dakar : Le ministre Maharafa Traoré décide de rencontrer les responsables syndicaux ce matin

L'exaspération gagne de plus en plus les rangs des chauffeurs routiers du Mali depuis la décision du transfert des prisonniers intervenue à Dakar le 6 septembre entre le Mali et le Sénégal. Le syndicat des chauffeurs routiers du Mali, qui avait suspendu son mot d'ordre de boycott du corridor Bamako - Dakar, menace de mettre celui-ci à exécution pour dénoncer la lenteur prise dans le processus du transfert des prisonniers et le silence entretenu par les autorités autour de cette question. Le ministre de la justice, Maharafa Traoré, chargé du dossier et qui avait conduit la délégation malienne à Dakar, le mois dernier, a décidé de rencontrer aujourd'hui les responsables syndicaux. L'annonce nous a été faite par le Secrétaire général du SINACOR, Daouda Samaké.

u menu de la rencontre, il sera surtout question de l'accord intervenu entre nos deux pays à Dakar. Puisqu'aux dires des responsables syndicaux, c'est la toute première fois après la visite du ministre Maharafa Traoré qu'une autorité malienne daigne les rencontrer pour aborder le sujet. Une situation que ces derniers disent avoir mal digérée.

    "A aucun moment, nous n'avons été associés à cette discussion ni par notre département de tutelle, le ministère des transports, ni par celui de la justice en charge du volet judiciaire ", ont -ils déploré.

Le Secrétaire général du syndicat dit beaucoup attendre de la rencontre d'aujourd'hui avec le ministre de la justice. Daouda Samaké, puisque c'est de lui qu'il s'agit, croit savoir qu'elle permettra d'une part au syndicat de savoir ce qui s'était réellement passé à Dakar et ce qui est à l'origine de la lenteur du processus d'autre part.

Au SINACOR, on estime que la situation ne s'améliore point. Les conditions de détention restent délicates et le nombre de chauffeurs détenus est en augmentation. De 47 chauffeurs détenus lors du passage du ministre Maharafa Traoré à Dakar le mois dernier, ceux-ci sont au nombre de 48 à ce jour.

Un autre chauffeur se faisant appeler Ousmane Sy a été interpellé, il y a de cela quelques jours, à Tambancouda par un responsable d'une unité de gendarmerie de la ville. Sa faute: infraction sur la voie publique.

En attendant que les deux pays mettent à exécution la convention de 1965, Ousmane Sy grossit l'effectif des détenus maliens.

Le ministre de la justice Maharafa Traoré, pour rappel, avait rencontré le lundi 5 septembre son homologue sénégalais, Cheick Tidiane Sy pour aborder la question des ressortissants maliens détenus dans les prisons sénégalaises.

 Les deux pays avaient décidé de relancer les procédures de transfert prévues par la convention de coopération de 1965. 

Une mesure qui devrait surtout profiter aux nombreux chauffeurs maliens arrêtés sur le corridor en possession de chanvre indien. Ce sont quelque 153 Maliens quand on  ajoute le nommé Ousmane Sy à se trouver actuellement derrière les barreaux au Sénégal.  Sur 48 chauffeurs, trois sont morts en détention.

 La plupart pour des raisons liées au trafic de drogue. Et 17 Sénégalais incarcérés au Mali pour assassinat, vol, trafic de stupéfiants.

Tous ces détenus de part et d'autre espèrent bénéficier d'un transfert à l'occasion de la relance de la convention qui lie les deux pays.

Abdoulaye DIARRA