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![Le président malien de transition Dioncounda Traoré,](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/09/Dioncounda_Traorex.jpg)
Le président malien de transition Dioncounda Traoré,[/caption]
Qui l'eût cru ? Que le démocrate de carrière, président du parti africain pour la solidarité et la justice (PASJ), président de l’Assemblée Nationale et président de la transition en cours, cautionne des actes de séquestration ? Que Monsieur Adam Thiam, son conseiller à la communication, journaliste attitré et dans l’âme, éditorialiste du journal « Le Républicain » garde, pour sa part, un silence impudique face à de graves violations des libertés de la presse dans son pays ? Que le ministre de la Communication, professionnel jusqu’au bout des ongles, lui aussi, du haut de son piédestal, tente de justifier l’injustifiable et tentant lamentablement de se substituer à la justice? L’épreuve nous aurait au moins permis de découvrir le vrai visage de ces hommes.
En visite à Nouakchott et Dakar courant semaine dernière, le président de la transition malienne tentera de justifier l’interpellation du confrère Boukary Daou en évoquant l’état de guerre et celui d’urgence du moment. Il se garda bien de parler de la violation des droits et de la liberté de la presse. En clair, M. Daou n’a pas été interpellé dans les règles de l’art. Il a été tout simplement enlevé et séquestré pendant neuf jours par la Sécurité d’Etat. C’est bien sur ce registre que le monde entier attendait le président de la transition malienne. Mais à l’analyse de son discours, l’on comprend aisément qu’il approuve la séquestration et par dévers, les violations flagrantes des libertés fondamentales. Venant d’un démocrate et président de transition, le constat est tout simplement amer. S’il avait auparavant appelé au respect des droits et des libertés, avant d’évoquer les contraintes du moment, on l’aurait certainement compris. Mais là !
En fait de démocrate, la réaction du professeur Dioncounda Traoré fait plutôt penser à de tristes figures de l’histoire de l’humanité.
Notre professeur est pourtant réputé homme intelligent. Il est malheureusement vrai qu’on peut l’être pendant toute une vie et perdre la même faculté un seul jour. Par ailleurs, monsieur le président de la Transition oublie que le chef est à l’image d’une marmite qui s’interpose entre l’eau et le feu.
A l’adresse de nos éminents confrères, Mangan Dembélé et Adam Thiam, nous nous contenterons de rappeler ces vérités proverbiales :
- Que l’eau chaude n'oublie pas qu'elle a été froide et qu’elle est susceptible de se refroidir encore.
- Sache que le feu qui te brûlera un jour est celui-là même avec lequel tu te réchauffes aujourd’hui.
- Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens.
- Le léopard ne se déplace pas sans ses tâches.
- Même s'il n'y a pas de coq pour chanter à l'aube, le jour se lèvera quand même.
Bien évidemment, la presse malienne, doit tirer les leçons de ces malheureux incidents pour mieux préparer l’avenir. «On ne marche pas deux fois sur les … de l’aveugle » dit cette autre maxime.
B. Diarrassouba