Focus : Mali-Maroc : liens de sang

Fév 20, 2014 - 08:44
Fév 20, 2014 - 08:45
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[caption id="attachment_170821" align="aligncenter" width="610"]Le roi roi mohamed VI accueilli par le président Ibrahim Boubacar Keita Le roi roi mohamed VI accueilli par le président Ibrahim Boubacar Keita[/caption]

Entre frères, l’on peut toujours se perdre de vue, mais jamais l’on ne se sépare définitivement. C’est là l’image qu’offrent aujourd’hui le Mali et le Royaume du Maroc. Deux pays liés par le sang et l’histoire, mais qui, pour des raisons purement politiques étaient en brouille. Cependant, ça n’a jamais été la rupture entre les deux nations.

    Et pourtant, entre Bamako et Rabat, les divergences ont débuté avec le coup d’Etat militaire de 1968 où Modibo Keïta (grand ami du Roi Mohamed V) fut renversé par la soldatesque dirigée par Moussa Traoré. Le Royaume chérifien n’a jamais cautionné ce putsch militaire. D’où les premiers  gros nuages dans le ciel entre les deux pays.     Mais les deux pays ont frôlé la rupture lorsque dans les années 1980 les autorités maliennes, influencées par l’Algérie, ont reconnu la fantomatique RASD (République Arabe Sahraoui Démocratique). Dès lors, les relations entre les deux pays se sont considérablement détériorées. Car, les Marocains n’ont jamais compris et accepté qu’un pays frère comme le Mali ait décidé de se retrouver du côté de l’ennemi. La réalité est que pendant plus de deux décennies, la politique extérieure du Mali, notamment concernant le dossier du Sahara, était sous contrôle de l’Algérie.     Au même moment, le nord du Mali était devenu un lieu de repli pour les terroristes du Polisario. Trafics de produits alimentaires (initialement destinés aux populations sahraouies), de drogues, et d’armes étaient devenus un exercice favori de ces terroristes. Bref, le nord du Mali est devenu un sanctuaire pour le Polisario... Ce sont là autant de choix politiques maladroits (la reconnaissance de la RASD) et d’activités illicites (celles du Polisario) qui ont eu des répercussions fâcheuses sur les rapports entre le Mali et le Maroc.     C’est pourquoi, sans rompre définitivement avec notre pays, le Royaume avait décidé de réduire sa coopération au strict minimum : bourses d’études, échanges économiques, transports.     Avec sa première visite d’Etat au Mali, le roi Mohamed VI, qui a toujours œuvré pour le rétablissement des relations entre les deux nations,  met un terme à une longue « brouille » entre elles. Occasion pour le Mali et le Maroc de se retrouver et de jeter les bases d’une nouvelle coopération, plus fructueuse et à la dimension de la fraternité entre Marocains et Maliens.     Dès lors, la reconnaissance du Mali de la République Arabe Sahraoui Démocratique n’a plus sa raison d’être aujourd’hui, d’autant plus que d’autres pays d’Afrique et d’ailleurs sont revenus sur leur acte politique jugé largement désuet. A notre avis, à la faveur de la nouvelle dynamique enclenchée dans les relations entre le Mali et le Maroc, notre pays doit geler sans délai son acte de reconnaissance à cette République qui n’existe que sur papier et dans l’esprit de ses créateurs.   Entre le Mali et le Maroc, c’est une longue histoire, celle du sang. Elle est sacrée !     C H Sylla

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