Après une longue attente, le Gouvernement d’union nationale appelé de tous les voeux par toute la classe politique malienne et par la communauté internationale a enfin vu le jour hier, lundi 20 août dans la soirée. C’est le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, qui a en personne apporté la liste de la nouvelle équipe gouvernementale à l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) pour qu’elle soit publiée au journal télévisé de vingt heures. Il s’agit d’une équipe gouvernementale de 31 ministres, avec treize nouveaux entrants, quatre femmes, quatre militaires. Ses principales missions sont la libération du nord du pays et l’organisation dans un délai raisonnable d’élections libres, transparentes et démocratiques.
Avant d’analyser la coloration politique des membres du nouvel attelage gouvernemental, on peut signaler d’entrée que parmi les nouveaux ministres, c’est la diplomatie malienne qui va recevoir, à coup sûr, du sang neuf.
En effet, le dynamique Tiéman Hubert Coulibaly fait une entrée fulgurante au
«Quai d’Orsay malien». Réputé très proche du président de la République, Tiéman Coulibaly est un jeune leader de la classe politique malienne. Son parti, l’Union pour la Démocratie et le développement (UDD) a très tôt jeté son dévolu sur la candidature du Pr Dioncounda Traoré(présidentielle avortée du 29 avril 2012) qu’il qualifiait de
«candidat investi par l’UDD». Professeur d’Université (il donne des cours dans plusieurs universités française), spécialiste en communication et en relation internationale, Tiéman Coulibaly devient, dans l’ordre protocolaire, la trosième personnalité du gouvernement.
La Convergence pour sauver le Mali (CSM) et son parti locomotive, le Congrès national d’initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa ton) de Me Mountaga Tall signe une entrée remarquable au sein de ce gouvernement d’union nationale à travers le nouveau ministre des Mines, Dr Amadou Baba Sy. Le calme et dynamique Secrétaire général du parti du soleil levant succède ainsi au ministre Ahmadou Touré, réputé proche du Premier ministre. Quand on sait que la CSM a beaucoup bataillé pour le maintien du chef du gouvernement, on ne peut que conclure que c’est un allié politique de l’astrophysicien malien qui remplace un de ses amis à la tête du département des mines.
La CSM a également placé un autre pion au sein du gouvernement en la personne du vice-président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) et non moins ancien ministre délégué (sous ATT) chargé de la décentralisation, David Sagara à la tête du ministère del’Environnement et de l’Assainissement. Ce cadre de la région de Mopti, très proche de son ami et président du parti de la quenouille, le jeune député élu à Sikasso, Housseinou Amion Guindo, est réputé sérieux, calme, travailleur.
L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ), parti phare du Front uni pour la démocratie et la République (FDR), le front anti-putsch siège au gouvernement à travers l’affable nouveau ministre du Commerce et de l’Industrie. Abdel Karim Konaté dit Empé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un haut cadre des douanes maliennes réputé gros bosseur. Il connaît bien le monde des affaires et pourra donner le meilleur de lui-même pour permettre au Mali de maîtriser la problématique du secteur privé.
L’alliance IBK-Mali 2012 et particulièrement le Rassemblement pour le Mali (RPM) d’Ibrahilm Boubacar Kéita place un pion comme Ousmane Ag Rhissa à la tête du ministère de l’Artisanat et du Tourisme. On peut signaler d’autres entrées comme celles des ministres Yaranga Coulibaly à l’Agriculture, Makan Tounkara à la tête du département de l’Elevage et de la pêche, Lieutenant-colonel Abdoulaye Koumaré, Diallo Dédia Mahamane Kattra au portefeuille du Travail, de l’Emploi et de la formation professionnelle, Bréhima Tolo pour piloter le département de la Poste et des nouvelles technologies, Boubacar Hamadoun Kébé à la tête du ministère de la Culture.
A signaler que la question genre est prise en compte par quatre dames ministres : Mme Diallo Fadima Touré, précédemment ministre de la Culture, de l’Artisanat et du tourisme, passe à la tête du ministère du Logement, de l’urbanisme et des affaires foncières; Mme Alawata Ichata Sah conserve son portefeuille de ministre de la Famille, de la promotion de la femme et de l’enfant. Mme Traoré Rokia Guikine garde aussi son portefeuille des Maliens de l’extérieur et de l’Intégrafion africaine. A elles s’ajoute Mme Diallo Dédia Mahamane Kattra de l’ordre des médecins au ministère du Travail et de l’Emploi
Les miliatires sont représentés par quatre ministres : Colonel-major Yamoussa Camara à la Défense, Colonel Moussa Sinko Coulibaly à l’Administration territoriale, Général Tiéfing Konaté à la Sécurité intérieure et le nouveau, Lieutenant-colonel Abdoulaye Koumaré
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Nous y reviendrons)
Bruno D SEGBEDJI
