Formation militaire à Koulikoro : Les habitants de la cité du Méguetan entre contrainte et satisfaction
Le programme de formation pour la reconstitution de l'armée malienne prévu pour Avril 2013 commence déjà à poser les premiers jalons. Depuis hier mardi, un important contingent militaire a rejoint Koulikoro où a lieu la formation. Si la population de Koulikoro se rejouit du choix de sa ville, il n'en demeure pas moins qu'elle s'inquiète aussi des désagréments qu'une telle formation peut entrainer.
Au camp d'instruction militaire Boubacar Sada Sy de Koulikoro, les travaux de construction pour l'adaptation du camp à cette formation ont commencé depuis le début du mois de Mars 2013. La population du Méguetan commence déjà à prendre la température de cette formation militaire inhabituelle malgré la présence à Koulikoro d'établissements militaires depuis des décennies.
Des mouvements d'engins militaires notamment des gros camions transportant des matériels de formation, la construction de bâtiments, le nivellement de certaines parties de l'établissement militaire sont, entre autres des actions qui font croire à cette population le bien fondé de la formation. On assiste aussi de plus en plus à la présence de militaires européens à la sentinelle à l'entrée du Camp. Ce qui paraissait incroyable pour les méguetanois jusqu'à une période récente. Sur les berges du fleuve Niger en face du Camp aménagé pour la formation, on assiste régulièrement à des exercices, notamment l'atterrissage d'hélicoptère médical. Il y a un véritable ballet diplomatique dans la cité du Méguetan.
La population de la ville et ses environs adhère inconditionnellement à cet heureux choix de Koulikoro pour abriter cette formation militaire. Pour certains, elle constitue une valeur ajoutée pour les ressources économiques de la ville, bien qu'il n'y a pas de rapport direct entre le programme de formation et la population, pour d'autres la formation entre dans le cadre de la sécurisation de la ville de Koulikoro en cette période de crise majeure.
Cependant, il y a un aspect qui inquiète la population. Il s'agit de la coupure sporadique et spontanée de l'artère principale de la ville, la seule route qui communique avec les deux quartiers de la ville (Koulikoroba - Koulikoro gare) et qui passe juste devant le camp. Car de temps à autre en faveur de certains exercices notamment pendant les atterrissages d'hélicoptère sans avertissement, les militaires procèdent à l'interruption de la circulation des deux côtés du camp aux usagers pendant de longues minutes. Ce qui met les usagers dans une situation dans une situation d'exaspération totale. Pas d'incident, certes mais la population demande à être avisé pour prendre des dispositions qui s'imposent. Et lorsque les opératIons de tirs à l'arme lourde débuteront, la prudence voudrait que la population soit avisée à travers des communiqués radiodiffusés pour éviter une psychose générale.
Zoumana Nayté
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