Forum africain du développement durable : La montagne a accouché d’une souris

Après plusieurs reports, le forum africain du développement durable a finalement eu lieu le mardi 4 octobre au centre international de conférences de Bamako. En lieu et place d’une mobilisation attendue, l’événement n’a pas pour autant intéressé le public. En témoigne la faible affluence observée sur les lieux de la cérémonie.

La cérémonie d’ouverture des travaux du Forum africain du développement durable a été présidée hier au CICB par le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Khaïdama Sidibé, en présence de la présidente de la Commission d’organisation du forum, Mme Sidibé Aminata Diallo, mais dans une salle presque vide puisque un bon nombre d’invités n’ont pas fait le déplacement. Le forum africain du développement durable est une étape d’un long processus  qui réunit depuis plusieurs années les partenaires africains pour concevoir et arrêter des positions communes de l’Afrique sur trois sujets essentiels à savoir : la mise en œuvre du développement durable, la lutte contre les effets des changements climatiques et l’émergence d’une économie verte. Le thème retenu par le forum de Bamako s’intitulait : « l’Afrique face au développement durable et aux changements climatiques ».

Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Khaïdama Sidibé, a rappelé que l’Afrique n’est responsable que d’une faible partie  des émissions mondiales de gaz à effets de serre à la base du réchauffement climatique. Cette disproportion de la responsabilité des pays dans le réchauffement climatique et les effets qu’ils en subissent est tellement flagrante qu’elle justifie une action politique concertée  des pays africains, surtout que ces derniers ne bénéficient  quasiment d’aucun des avantages économiques liés aux émissions de gaz à effets de serre, a indiqué le chef du gouvernement.  Pour Mme Cissé, l’un des enjeux de ce forum est de faire avancer les bases de la gouvernance du développement durable au niveau  des pays mais aussi au niveau des sous régions et cela non seulement en termes de stratégies nationales,  mais également en analysant  les freins au développement  au premier rang desquels l’insécurité. Elle a émis le vœu que ce forum du développement  durable puisse contribuer à renforcer davantage la position commune africaine dans la perspective de Rio+ 20 et de la conférence de Durban.

Quant à la présidente de la commission d’organisation, Mme Sidibé Aminata Diallo, elle a noté que « l’homme a été à l’origine des problèmes auxquels nous devons faire face aujourd’hui, il lui revient dès lors de rechercher les solutions appropriées en vue d’un  règlement de ces questions ».

L’objectif global du forum est d’animer une réflexion sur la promotion du développement durable du contient africain en agissant face aux changements climatiques par des actions d’adaptation et d’atténuation. Ce forum de Bamako sera une plateforme des pays africains pour définir la spécificité des pays africains en termes de développement durable, analyser les voies et actions menées face aux changements climatiques et faire des propositions en termes d’adaptions, d’atténuation, de transfert de technologies, de déforestation et de financement ; promouvoir une adaptation de la gouvernance face aux changements climatiques et au développement durable aux niveaux nationaux, sous-régionaux et régionaux, etc.

Une visite guidée de stands  a clôturé la séance d’ouverture.

La cérémonie d’ouverture boudée

A l’ouverture des travaux du forum, l’on pouvait constater que l’audience n’était pas celle des grands jours. La salle Djélibaba Sissoko qui abritait l’évènement n’a pas enregistré de personnalités  venant au niveau mondial. Le président de la République qui était également attendu, a préféré poursuivre sa série d’inauguration de logements sociaux à Koulikoro. Le maire de la Commune III qui accueillait l’événement a décidé  depuis la salle de ne point faire de discours, tout en prenant soin de charger le maitre de cérémonie de signifier à l’assistance son soutien au forum. Le peu de participants ayant fait le déplacement  aura eu à réfléchir sur plusieurs thèmes, entre autres «  la lutte contre la désertification, la grande muraille verte, un projet inter-états de développement durable » etc.

Ben Dao